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Revue Selon Sa Parole vol. 24 numéro 4, 15 avril 1998
LA TETE DANS LE COEUR
Philippe Verhaegen
Le Père
Philippe Verhaegen nous invite à
accueillir la puissance du Nom de Jésus
et à l'invoquer avec foi et
persévérance. Il donne ici quelques
conseils bien utiles à ceux qui veulent
progresser dans la prière de
Jésus.
Je voudrais être très
pratique, pour vous aider à avancer
dans la prière de Jésus. D'abord, la
formule de la prière. Il y a la formule
complète: «Seigneur Jésus, Fils du Dieu
vivant, prends pitié de moi». Mais il y
là aussi une liberté totale. Chacun,
dans son amour de Jésus, va découvrir
sa façon de le dire. En tout cas, il
faut que le nom «Jésus» soit présent
dans cette petite prière. Certains
diront: «Jésus, prends pitié de moi».
Si nous avons été davantage infidèles,
nous pourrons ajouter: «Prends pitié de
moi, pécheur»... Mais chacun dit la
prière avec son coeur et à sa façon.
Beaucoup de personnes, finalement, ne
disent plus que le nom «Jésus», tout
simplement.
La grande condition
pour progresser dans la prière de
Jésus, c'est de faire descendre la tête
dans le coeur. Nos frères d'Orient le
disent sur tous les tons: «Faites
descendre la tête dans le coeur». Et le
pape Jean-Paul II a eu cette excellente
phrase, adressée aux catholiques:
«Respirez avec les deux poumons». Le
poumon occidental, un peu plus
rationnel, et le poumon oriental, où le
coeur est davantage présent. Pour bien
respirer, il faut les deux
poumons...
LENTEMENT,
LENTEMENT
Pour commencer, tout
doucement, ce chemin, dites le nom,
cinq minutes chaque jour, lentement,
lentement, lentement, avec le coeur.
Répétez ce nom ou la formule que
l'Esprit vous aura inspirée. Mais si, à
un moment donné, vous êtes inspiré à
vous laisser envahir davantage par la
prière de Jésus, il faut y «mettre le
paquet». Faites alors une récollection
d'une journée entière et dites le nom
de Jésus tout au long de la
journée.
J'ai eu la joie de
rencontrer, à Bethléem, une ermite qui
est devenue recluse. Elle ne vit que de
la prière de Jésus. Elle ne parle pas,
mais correspond par des petits billets.
Je lui ai écrit que j'avais l'intention
de faire une retraite d'une douzaine de
jours et que je voudrais bien avancer
dans la prière de Jésus. Dans mon
horaire, j'avais prévu de la dire une
demi-heure le matin et une demi-heure
le soir. Elle m'a répondu: «Dites-la
deux heures la matin et deux heures le
soir!» J'ai essayé de lui obéir, de le
faire de mon mieux et, après cette
retraite, j'avais vraiment le sentiment
d'être beaucoup plus habité par le
prière de Jésus. La prière, alors,
ressurgit tout au long de la journée,
au fil des événements et des personnes
que nous rencontrons.
Dans les
débuts, il est bien de s'isoler. Vous
avez certainement chez vous un coin de
prière, avec une icône et un petit
luminaire. Il est bon d'avoir un lieu
pour dire ce nom, pour s'habituer
davantage à le dire.
LE COEUR DE
JÉSUS DANS MON COEUR
Il faut
aussi invoquer le Saint-Esprit, car
cette prière est un don de l'Esprit.
Priez l'Esprit qu'Il vienne greffer le
coeur de Jésus dans notre coeur. C'est
son oeuvre, il a été envoyé pour cela.
Ce sont des mystères enracinés l'un
dans l'autre: on ne peut pas parler du
nom de Jésus, le dire, sans appeler le
souffle de l'Esprit.
En disant
le nom de Jésus, vous allez rencontrer
des quantités de distractions, comme
j'en fais régulièrement l'expérience.
On parvient à dire le nom de Jésus dix
fois sans distraction puis, tout-à-
coup: «Que faut-il acheter pour le
dîner? Etc...» Le «cinéma» est
commencé. Pour arrêter le «cinéma», je
dis simplement à la Vierge Marie:
«Arrête mon cinéma». Elle le fait, et
je peux continuer la
prière...
M_LER SON SOUFFLE AU
SOUFFLE DIVIN
Beaucoup de ceux
qui ont écrit sur la prière de Jésus
ont fait un lien avec la respiration.
Il ne faut pas forcer ce chemin-là,
mais si vous vous y sentez conduit,
allez-y. Vous verrez qu'il y a là une
interaction du souffle vital et du
souffle de l'Esprit. Je respire le nom
de Jésus. C'est comme si je laissais
entrer le souffle de l'Esprit qui met
le nom de Jésus dans mon coeur. Alors,
ma respiration est rythmée par le nom
de Jésus et, d'une certaine manière,
mon corps lui-même prie. Il suffit de
penser à ma respiration et mon corps me
fait prier, c'est une merveilleuse
unité entre l'âme et le
corps.
Dans un excellent petit
livre «La prière du Coeur», Jacques
Serr, qui est protestant, écrit ceci:
«Le nom de Jésus est un parfum qui se
répand et que l'on aime à respirer. Le
souffle de Jésus est spirituel, il
guérit, chasse le démon, communique le
Saint-Esprit. L'Esprit Saint est
souffle divin, aspiration d'amour au
sein du mystère trinitaire. La
respiration de Jésus, comme le
battement de son coeur, devait être
reliée sans cesse à ce mystère d'amour
comme aussi aux soupirs de la création
et aux aspirations que tout coeur
humain porte en lui. L'Esprit Saint
intercède au dedans de nous par des
soupirs inexprimables». Cela exprime
bien, je crois, le lien entre notre
respiration, le souffle vital, et le
souffle de l'Esprit qui vient greffer
le nom dans notre coeur.
Il y a
aussi ce beau passage de saint Jean
Damascène, qui a été le grand défenseur
des icônes au temps de l'iconoclasme:
«Le Seigneur Dieu forma l'homme de la
poussière de la terre, il souffla dans
ses narines un souffle de vie et
l'homme devint un vivant. Ainsi se
précise une correspondance, une
analogie, une participation entre
l'Esprit Saint en tant que souffle
vivifiant de Dieu et la respiration en
tant que souffle vital de l'homme.
L'homme est appelé à mêler son souffle
au souffle divin, à respirer le Saint-
Esprit, comme l'écrit Grégoire le
Sinaïte. C'est ce qu'il fait lorsqu'il
fait coller à sa respiration le nom de
Jésus».
JÉSUS, TON ENFANT, EST
BÉNI
Sur un plan tout à fait
pratique, il y a le chapelet utilisé
pour la prière de Jésus, qu'on appelle
généralement le «tchotky». Vous avez
l'habitude de dire le rosaire, et vous
serez peut-être embarrassé? Faut-il
dire le rosaire et, en plus, le
chapelet de la prière de Jésus? Je
suis un grand fervent du rosaire. Je
l'ai découvert à Medjugorje, il y a
quelques années, et je le dis tous les
jours. C'est une joie et je ne peux pas
m'en passer.
Le Saint-Esprit m'a
aidé à faire le lien entre le rosaire
et la prière de Jésus. D'abord,
remarquez que, quand vous dites le
chapelet, c'est le nom de Jésus qui est
au coeur de l'Ave Maria: «Et Jésus, ton
enfant, est béni». Donc, tout le
rosaire me ramène à Jésus. Voici ce que
je fais, et que tout le monde peut
faire tellement c'est simple: quand
j'ai terminé une dizaine de chapelet,
je reste sur le Nom pendant un petit
temps. Je «respire» le nom de Jésus
bien tranquillement avant de passer au
mystère suivant. Voilà une interaction
du chapelet de la Vierge Marie et du
chapelet du nom de Jésus. Il n'y a pas
opposition, il y a
interaction.
Ces moyens
tellement simples, qui nous ont été
donnés par l'Esprit de Dieu, je le
crois, peuvent nous aider à faire
prier.
la vie elle-même...
--
Cet article, tiré de la revue
Bonne Nouvelle, no 117, janvier-février
1998, pages 6 et 7, est reproduit avec
autorisation. N.D.L.R.
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Dernière mise à jour 13 mai 1998
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