Lorsque le cardinal Maurice Roy, archevêque
de Québec, demandait, en 1974, à un jeune prêtre
de 36 ans revenant de Rome où il avait fait un doctorat
en Spiritualité, d'être son délégué
personnel, son répondant, auprès des groupes du
Renouveau charismatique qui commençaient à surgir
dans le diocèse, il ne savait pas quel cadeau il lui faisait.
NOUVEAUTÉ ET PUISSANCE DE L'ESPRIT
En effet, les 17 années que j'ai passées à
"répondre" des groupes du Renouveau charismatique,
des communautés et des oeuvres issues du Renouveau charismatique
(Cafés chrétiens, Association des Chrétiens
Témoins dans leur Entreprise etc.) furent les plus belles
années de mon ministère pastoral. Cette tâche
de répondant diocésain du Renouveau charismatique
n'est pas venue supplanter mes autres tâches: professeur
de théologie et animateur au Grand Séminaire, mais
elle a contribué à illuminer toute ma vie de pasteur.
J'en rends grâce avec vous à l'occasion du vingt-cinquième
anniversaire des groupes du Renouveau charismatique dans notre
diocèse.
J'ai pu toucher du doigt la nouveauté et la puissance de
l'Esprit. J'ai vu des centaines de personnes de tout âge
transformées par le baptême dans l'Esprit Saint,
par cette expérience de conversion qui renouvelait leur
baptême, leur foi, leur prière et toute leur vie.
Oui, je puis dire j'ai vu les fruits de l'Esprit se manifester
dans de nouvelles oeuvres, de nouveaux ministères, des
actions caritatives, des vocations au presbytérat et à
la vie religieuse, des couples réunis, des paroisses remplies
d'un élan novateur, des congrès et des rassemblements
où l'on proclamait la Seigneurie de Jésus-Christ
sans peur et avec assurance. Et combien d'autres fruits encore:
tous ces coeurs rafraîchis par l'onction de l'Esprit, par
le goût de la Parole, par la fréquentation des sacrements,
par l'amour de l'Eucharistie, par la patience, par la compassion,
par la joie, par la fraternité et par le partage.
UNE GRÂCE POUR L'ÉGLISE
Ce court témoignage se veut un incitation à la fidélité
à la grâce du Renouveau. Cette grâce donnée
à l'Église en notre temps pour la renouveler, la
rendre ouverte et accueillante à tous quelles que soient
leurs limites et leurs faiblesses, la rapprocher de l'Evangile
et surtout pour la fixer sur Celui qui lui donne la vie et dont
nous nous réclamons: Jésus, Seigneur à la
gloire de Dieu le Père.
Chers amis, je remercie les organisateurs des fêtes du vingt-cinquième
anniversaire du Renouveau charismatique dans le diocèse
de Québec de m'avoir donné l'occasion de faire ce
court témoignage. Dans une nouvelle conjoncture, après
vingt-cinq ans, retenons que la puissance et la force de la grâce
de l'Esprit Saint ne sont pas épuisées. C'est lui
qui inspire encore de nouvelles initiatives, qui vient redresser
ce qui est tortueux, qui aplanit ce qui est raboteux et qui sème
de nouvelles pousses que nous avons à reconnaître,
à nourrir et à cultiver.
Verrons-nous les fruits issus de ces nouvelles semences? C'est
le mystère de l'action de Dieu dans le monde. Une chose
est certaine, c'est avec un regain de foi que nous devons travailler
à la vigne du Seigneur. Dans notre monde dispersé
et torturé, dans le Québec sécularisé
et indifférent, l'annonce de la Bonne Nouvelle devient
de plus en plus impérative. Comme les apôtres Pierre
et Jean devant le Sanhédrin, "nous ne pouvons pas
ne pas dire ce que nous avons vu et entendu" (Actes 4,20).
Oui! nous ne pouvons pas ne pas rendre témoignage à
celui qui est Ressuscité, qui est la Voie, la Vérité
et la Vie.
Hermann Giguère, ptre