Comme elle est splendide cette phrase de saint
Augustin : « Reviens à ton cœur… » ! Si je
n’y suis pas, comment pourrai-je rencontrer Celui que mon cœur aime
? Si je me jette dehors, cours et erre sans cesse à
l’extérieur, si je refuse d’entrer dans ma maison, dans ma
chambre, dans le temple de Dieu, comment entendre son pas, l’entendre
frapper à ma porte, entendre sa voix ? Comment l’entendre me dire
: « Je suis avec toi tous les jours de ta vie » ?
Jésus dit à Zachée :
« Descends vite, car il me faut aujourd’hui demeurer chez toi ». Il dit
à Pierre : « Avance en eau profonde… ». Il invite
à enfouir sa Parole dans la terre de mon cœur pour qu’elle y
germe, pousse, grandisse et produise du fruit en abondance.
Le frère Jacques Coutu nous invite
à ce retour au cœur, Entre Pâques et la Pentecôte, pour goûter
l’Esprit saint qui non seulement visite tout notre être, mais y
demeure à jamais. L’abbé Jean Brassard nous présente
la Lecture des Pères de l’Église sur Jésus et la
Samaritaine où Jésus incite à nous abreuver à plus
qu’un puits, à plonger toute notre personne dans la Source
d’Eau Vivante de son Esprit.
La voilà, cette femme de Samarie ; elle
vient de découvrir son véritable Époux, le Seul capable
d’étancher toute soif. Riche de foi, d’espérance et
d’amour, elle vit avec puissance le charisme de foi dont parle le
père Guy Jalbert, et ses concitoyens désirent ardemment la
présence de Jésus auprès d’eux. Leur foi, toute
neuve, devra croître et s’affermir ; elle devra gagner en
profondeur, aller « ad - ultum », vers cette ultime maturité
d’une foi ad - ulte. Et le père Gérard Desrochers pourra
laisser monter vers Dieu une grande et vibrante louange à nous voir vivre
les âges de la foi jusqu’au bout, jusqu’à cette
perfection à laquelle nous invite le Seigneur. Et le Sanctuaire, qui lui
est si cher, vibrera lui aussi.
Dans cette édition encore, le père
Raniero Cantalamessa nous fait savourer l’Eucharistie et montre comment
elle peut changer nos vies et les nourrir.
Monique Anctil et l’abbé
Paul-Émile Vignola continue de nous faire connaître de grands
témoins de la foi en nous présentant successivement Judith,
surnommée « La Juive », et le père Isaac Jogues,
l’un de nos célèbres martyrs. Ces témoins nous
rappellent, chacun à sa façon, la dure réalité de
la souffrance dans nos vies. D’ailleurs, Jésus lui-même ne
nous invite-t-il pas à saisir notre croix, à la porter avec lui ;
et, avec lui, faire l’expérience de la vaincre et y bâtir la
vraie liberté, celle de l’amour qui surpasse tout. Il
annonçait à ses bourreaux qu’ils ne prenaient pas sa vie,
mais qu’il la donnait pour notre salut.
L’abbé Paul-Émile Vignola
nous aide à comprendre comment la vie dans l’Esprit change
fondamentalement et radicalement le sens de la souffrance : désormais,
elle n’est plus le lieu de l’enfermement, de la
décrépitude et de la mort, mais le lieu de l’amour, de
l’offrande, le lieu de l’union avec le Christ souffrant, le
Serviteur obéissant, l’Oint du Seigneur.
Oui, Seigneur, je reviens à mon
cœur… pour découvrir ta beauté. Je reviens à
mon cœur pour voir ton visage et y contempler le visage de mes sœurs,
celui de mes frères et le mien. Quelle Pentecôte !
Jacques Corriveau