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Magazine SELON SA PAROLE (QUÉBEC) traitant de questions reliées à la spiritualité, l'évangélisation, l'éducation de la foi et la vie en Église
Selon Sa Parole 15 janvier 1999 vol. 25 numéno 1


La révélation de Dieu PÈRE
Germain Côté

Notre méditation va consister à proclamer des Paroles bibliques et a admirer les merveilles de Dieu qu'elles nous apprennent. Quelques paroles, entre mille, vont nous apprendre des secrets sur la paternité de Dieu.

Car en Dieu Trinité, il y a le Fils, le Verbe, incarné en Jésus; il y a l'Esprit, dont nous méditons les prouesses depuis prés d'un an dans cette préparation au grand Jubilé de l'an 2000; il y a maintenant - et toujours - le Père, dont nous nous apprêtons à publier les grandeurs.

ABBA, LA RÉVÉLATION DU PÈRE

Il y a une révélation du Père; une manifestation divine, un enseignement de l'Esprit Saint sur le Père. "C'est à nous que Dieu l'a révélé par l'Esprit, dit saint Paul. Car seul l'Esprit de Dieu scrute les profondeurs de Dieu" (1 Co 2,10). Alors, avec saint Paul toujours, nous disons: "Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ! il nous a bénis de toute bénédiction spirituelle dans les cieux en Jésus, le Christ. Il nous a choisis en lui avant la fondation du monde pour que nous soyons saints et irréprochables sous son regard, dans l'amour. Il nous a prédestinés à être pour lui des fils adoptifs par Jésus-Christ" (Ep 1,3-5).

Soulignons dans ce texte des paroles remarquables: Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ...

IL (lui le Père) nous a choisis (lui, notre Père) dès la fondation du monde, donc longtemps avant que nous existions, nous étions encore dans Sa pensée. Il nous a prédestinés à être pour 1ui des fils...des filles, nous entendons bien. Il s'agit donc pour Dieu d'une véritable paternité spirituelle: il est Père... il est donc un papa bien-aimé, un être de tendresse et d'amour comme il nous est impossible de l'imaginer, car en lui tout doit être porté à l'infini.

Et Jésus est son Fils: "Tu es mon Fils, mon Bien-Aimé, moi aujourd'hui je t'ai engendré." Il s'agit ici d'une véritable filiation de nature, divine, parfaite, en tout admirable et belle, à l'égard de Dieu son Père. Comme Fils de cette sorte, il est unique, parfait, saint et aimant comme il nous est impossible encore de l'imaginer, car en lui aussi tout doit être porté à l'infini.

Et nous, nous sommes ses fils, fils en son Fils, fils par adoption, mais fils tout de même, bien-aimés aussi à cause du Bien-Aimé unique qui est Jésus. C'est tout cela que ça veut dire quand nous parlons de Dieu qui est Père. Et encore, nous sommes loin d'avoir tout dit. Et ce que nous disons, nous le balbutions, alors que nous devrions l'acclamer.

UNE RÉVÉLATION ANNONCÉE DANS L'ANCIEN TESTAMENT

Ce n'est pas d'aujourd'hui que cette vérité nous est révélée. Déjà dans le prophète Jérémie, au moment où l'Israël du Nord, écrasé sous ses péchés, vient d'être dispersé dans les nations, le Seigneur Dieu se retourne vers lui, son enfant prodigue, qu'il a qualifié, dans un texte plus avant, de chamelle écervelée et d'ânesse sauvage (Jr 2,24), il se retourne vers lui pour lui avouer son amour indéfectible. Il est prêt au pardon et à la miséricorde. Car "Dieu est riche en miséricorde, dives in misericordiae" (le titre de la première encyclique de Jean-Paul II).

Dieu, ce Dieu là, qui est Père et dont les entrailles frémissent quand il voit ses fils et ses filles maltraitées, même s'ils ont bien mérité le traitement qu'on leur administre, ce Dieu-là, Père; s'écrie donc: "J'ai bien entendu, dit Dieu, le gémissement Éphraïm, que voici: Tu m'as corrigé, j'ai subi la correction, Comme un jeune taureau non dressé. fais-moi revenir, que je revienne, Car tu es Yahvé, mon Dieu. Car après m'être détourné, je me suis repenti, j'ai compris et je me suis frappé la poitrine. J'étais plein de honte et je rougissais. Oui, je portais sur moi l'opprobre de ma jeunesse."

Alors, dit Dieu, mon coeur s'est ému jusqu'à m'en faire perdre le sens: "Éphraïm est-il donc pour moi un fils si cher, un enfant tellement préféré, pour que, chaque fois que j'en parle, je veuille encore me souvenir de lui? C'est pour cela que mes entrailles s'émeuvent pour lui, que pour lui déborde ma tendresse, oracle de Yahvé" (Jr 31,1-2O).

Ne dirait-on pas entendre le ravissement du Père du fils prodigue de l'évangile de Luc, que Rembrandt a peint dans ce magnifique tableau qui orne la page couverture de ce numéro de Selon Sa Parole, ne dirait-on pas voir l'embrassement tendre et joyeux du père qui, de ses deux bras, entoure le buste tout sali de son fils prodigue, enfin de retour à la maison?

C'est pourtant le prophète Osée qui proclame très haut la paternité de Dieu pour Éphraïm, ce peuple de pécheurs, rebelle et révolté, blasphémateur et idolâtre. C'est au chapitre 11 du livre d'Osée que nous trouvons les paroles presque incroyables qui expriment un amour ardent de Père - paroles vraiment incroyables, Si elles n'étaient des Paroles de Dieu. Écoutons bien cette nouvelle étape dans la révélation de la paternité divine: "Quand Israël était jeune, je l'aimai, et d'Égypte j'appelai mon fils. Mais plus je les appelais, plus ils s'écartaient de moi; aux Baals ils sacrifiaient, aux idoles ils brûlaient de l'encens. et moi, j'avais appris à marcher à Éphraïm, je le prenais par les bras, et ils n'ont pas compris que je prenais soin d'eux! Je les menais avec des attaches humaines avec des liens d'amour, j 'étais pour eux comme ceux qui soulèvent un nourrisson tout contre leur joue. je m'inclinais vers lui et le faisais manger..."

Et un peu plus bas, entendons bien la suite "Comment t'abandonnerais-je, Éphraïm, te livrerais-je, Israël? Comment te traiterais-je comme Adma, te rendrais-je semblable à Céboyïm? Mon coeur en moi est bouleversé, toutes mes entrailles frémissent, je ne donnerai pas cours à l'ardeur de ma colère (à cause de la sainteté de mon Nom). Je ne te détruirai pas, Éphraïm, car je suis Dieu, moi, et non pas homme, au milieu de toi je suis le Saint, et je ne viendrai pas avec fureur."

JÉSUS ET SON PÈRE

Nous sommes maintenant prêts a' savourer les paroles de tendresses de Jésus pour son Père, et celles du Père pour son Fils. Tout l'évangile de Jean en regorge. Il faudrait le citer chapitre après chapitre et relever les passages les plus frappants, car Jésus ne parle que de son Père, il a toujours le nom de son Père â la bouche. Je choisis quelques passages seulement:

"Mon Père est à l'oeuvre jusqu'à présent et moi aussi, je suis à l'oeuvre" (Jn 5,17). "Le Fils ne peut rien faire de lui-même, qu'il ne voie faire au Père; ce que fait celui-ci, le Fils le fait pareillement. Car le Père aime le Fils et lui montre tout ce qu'il fait, et il lui montrera des oeuvres plus grandes que celles-ci, à vous en stupéfier" (Jn 5,19-2O).

Que de fois, dans les évangiles, nous entendons des paroles sporadiques du Père, qui nous révèlent le secret le plus profond de son coeur. Quand, par exemple, Jésus est baptisé par Jean dans le Jourdain, le Père se prononce: "Celui-ci est mon Fils, mon Bien-Aimé, en qui je trouve toute ma joie" (Mt 3,1 7). Vers la fin de sa vie publique, alors que des Grecs lui expriment le désir de le rencontrer: "Nous voulons voir Jésus", disent-ils, le Père va encore proclamer qu'il appuie son Fils dans son projet de rédemption - il faut que le grain de blé meure pour porter du fruit - et il fait entendre son tonnerre quand il prononce sa Parole définitive: "Je l'ai glorifié et je le glorifierai encore!" (Jn 12,28). Alors jaillit du Coeur de Jésus cet élan amoureux du fils qui veut glorifier et réjouir son Père: "Une fois élevé de terre, j'attirerai à moi tous les hommes" (Jn 12,32)

Car il aime tellement le Père qu'il veut lui présenter tous les hommes de l'histoire humaine sauvés par son Précieux Sang et sa sainte Croix.

CONCLUSION

Avec saint Paul, nous pouvons bien conclure à ce geste de confiance filiale dans l'Esprit Saint, celui qui nous apprend à dire "Abba! Père! - Papa!", et oser nous aussi approcher du trône de Dieu comme un enfant fait de son père en train de se reposer après une journée de travail. En Jésus-Christ, nous avons donc, par la foi en lui, l'AUDACE de nous approcher en toute confiance... C'est pourquoi je fléchis les genoux devant le Père, "de qui toute famille tient son nom, au ciel et sur la terre; qu'il daigne, selon la richesse de sa gloire, vous armer de puissance, par son Esprit, pour que se fortifie en vous l'homme intérieur, qu'il fasse habiter le Christ en vos coeurs par la foi pour que, enracinés et fortifiés dans l'amour, vous ayez la force de comprendre avec tous les saints, la largeur, la longueur, la hauteur et la profondeur... et de connaître l'amour du Christ qui surpasse toute connaissance, afin que vous soyez comblés jusqu'à recevoir toute la plénitude de Dieu" (Ep 3,12-19).

Je termine avec cette parole de Jésus comme bouquet spirituel: "Je veux que le monde sache que j'aime mon Père !"... "Notre Père !..." (Jn 14,31).


NOTE D'AUTEUR

L'abbé Germain Côté est membre de l'Institut Voluntas Dei. Il est engagé depuis de nombreuses années dans le Renouveau charismatique. Prédicateur, il est actuellement rattaché au Centre de prière l'Alliance de Trois-Rivières

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Dernière mise à jour 20 janvier 19998

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