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Magazine SELON SA PAROLE (QUÉBEC) traitant de questions reliées à la spiritualité, l'évangélisation, l'éducation de la foi et la vie en Église
Selon Sa Parole novembre-décembre 1999 vol. 25 numéro 8

Le Jubilé: une fête

Paul-Émile Vignola

Gens du monde entier, faites une ovation au Seigneur. Offrez-lui un culte joyeux, présentez-vous à lui avec des cris de joie. En entrant dans le temple, acclamez-le; dans la cour intérieure, exprimez vos louanges. Louez le Seigneur. Remerciez-le d'être votre Dieu. (Ps 100, 1-2.4)


Le terme hébreux le plus ancien pour dire " fête ", hag, signifie danser, célébrer et référait probablement à la danse des pèlerins devant l'autel. En contexte judéo-chrétien, il me paraît impensable d'organiser, de penser une fête digne de ce nom sans qu'elle comporte un rituel, une démarche accompagnée de prières, de chants et un temps pour une parole qui manifeste et glorifie le sens de l'événement; il en manifestera les origines, les étapes, l'importance pour le groupe rassemblé et la portée pour l'avenir prochain ou lointain.


FÊTER POUR SE SOUVENIR

On entre dans la fête pour ne pas oublier les années qui ont passé. Qu'elles aient été heureuses ou difficiles, baignées de soleil ou battues par l'orage des épreuves, elles nous ont façonnés, nous ont faits tels que nous sommes devenus. Laisser tomber tout cela dans l'oubli, ce serait oublier d'où nous venons et, du même coup, oublier qui nous sommes.

Au sein du peuple de Dieu, la mémoire des origines et de l'histoire collective se fait essentiellement à l'occasion des fêtes et à travers un certain rituel. Rappelons-nous comment on mangeait la pâque juive. C'était un repas, certes, mais encore davantage un mémorial. Ce terme indique qu'on fait plus que se souvenir comme lorsque je feuillette un vieil album de photos de famille. Les événements fondateurs sont alors recréés symboliquement, ils sont vécus à nouveau par les descendants des pionniers. La liturgie réalise une actualisation des origines. La démarche ne s'apparente que de très loin à un cours ou à une leçon d'histoire. Loin de tout académisme, la perspective se veut vitale. À la messe, on accomplit la consigne donnée par Jésus à ses disciples : " Faites ceci en mémoire de moi. " On célèbre le repas du Seigneur, mais on rappelle son sacrifice offert au lendemain de la Cène et l'on annonce le banquet des noces éternelles à la fin des temps. Lors de la vigile pascale, on évoque les grands moments de l'histoire du Salut non pour rafraîchir ou enrichir ses connaissances mais pour entrer toujours plus avant dans le sens de cet événement unique et si extraordinaire de la Résurrection de Jésus. La communauté, la famille des croyants, renoue avec son passé et ses origines pour demeurer fidèle à la tradition et poursuivre cette démarche amorcée il y a bien longtemps et qui doit conduire au terme déjà entrevu par les ancêtres et vers lequel notre cheminement nous garde tendus, retrouver le paradis perdu, la terre promise, l'unité rompue, la maison du Père…

L'année liturgique nous fait déjà revivre les événements marquants de l'histoire du Salut. De même, chaque année, on célèbre son anniversaire de naissance, de mariage, de consécration religieuse ou d'ordination. Cependant, on ne fête pas de la même manière un 25e ou un 50e. On y met alors plus d'emphase; on y accorde plus d'importance. Alors, il s'agit d'un 2000e anniversaire ! Les fêtes du Seigneur, soit la Nativité, l'Annonciation, Pâques, l'Ascension, le Christ Roi revêtiront alors une solennité particulière. Pour ménager les énergies au sein d'une communauté restreinte, peut-être conviendrait-il d'en privilégier deux ou trois dans l'ensemble. Mais on pourrait alors penser à se joindre à une communauté voisine et se partager la préparation des diverses célébrations. Dans des collectivités plus larges, pourquoi ne pas confier à des groupes différents la préparation et l'animation de fêtes un peu rapprochées au calendrier. Tous peuvent se réjouir et célébrer mais sans devoir toujours mettre la main à la pâte. Une saine émulation peut s'instaurer entre ces groupes porteurs de festivités et les amener à rivaliser d'imagination et de créativité pour susciter l'intérêt, la curiosité et la participation du plus grand nombre. Car une fête réussie rassemble beaucoup de monde; c'est ensemble, comme famille, comme paroisse ou comme peuple qu'on se rappelle.

En l'an 2000, il convient également de faire mémoire de l'Église et de son histoire. N'est-elle pas le corps du Christ ? Ne nous rattache-t-elle pas à Lui par delà les siècles ? Dans cette perspective, la fête de Pentecôte, jour de la naissance de l'Église, sera soulignée de façon spéciale. Mais on pourra aussi valoriser des jours comme la fête patronale du diocèse, de la paroisse ou celle de saintes et saints issus de notre peuple; ainsi, pourquoi ne pas honorer d'une manière spéciale les saints fondateurs de l'Église canadienne ? Et, quant à se souvenir, pourquoi ne pas évoquer également certains moments moins glorieux, sinon déconcertants de notre histoire de peuple chrétien ? Je pense aux schismes et aux séparations survenus au long de ces vingt siècles écoulés depuis Jésus. Dans les villes le plus grandes, vivent des croyants qui se rattachent à la Réforme et à l'Orthodoxie. Ils célébreront eux aussi les 2000 ans du Sauveur. Pourquoi ne pas songer à s'unir pour une célébration de caractère œcuménique ? Au cœur d'une prière commune, des demandes de pardon pourraient s'exprimer mais aussi et surtout l'espérance que se réalise un jour prochain la prière de Jésus que ses disciples ne soient plus qu'un, comme le Père et Lui, son Fils, ne font qu'un.

Dans sa prière, le psalmiste mentionne l'importance de se souvenir : " Ô Jérusalem, si jamais je t'oublie, que ma droite se paralyse ! Si je cesse de penser à toi, si je ne fais pas de toi ma suprême joie, eh bien, que ma langue se colle à mon palais ! " (Ps 137, 5-6) N'exagère-t-il pas un peu ? À peine si l'on perçoit bien l'importance de la mémoire dans la vie. La main droite est celle avec laquelle on construit le monde. Si J'oublie Jérusalem, soit pour moi, mes racines chrétiennes, mon baptême, Jésus et l'Évangile, je ne peux plus rien bâtir. Ma droite est desséchée. De même, ma langue se colle au palais; car je n'ai plus les paroles, les cris et les chants pour annoncer et proclamer la Bonne Nouvelle de la vie.


FÊTER, C'EST MORDRE DANS LA VIE

Si la fête se nourrit au passé, elle donne vie au présent. Par elle, passe la vie; à travers elle on prend ou l'on reprend goût à la vie. Car le travail quotidien peut s'avérer banal ou ennuyeux. La routine et la monotonie s'installent vite dans une existence. Pour éviter de perdre cœur en s'étiolant dans une vie " plate " sinon accablante, la fête s'impose. Elle apporte de l'air frais dans une atmosphère qui commence à sentir le renfermé; elle ajoute du sel ou du piquant à une sauce qui devenait insipide.

Un rapide survol des Évangiles donne à penser que Jésus ne dédaignait pas d'entrer dans une fête. Il s'associe à une noce de village à Cana; il participe souvent à des banquets chez des notables, tant pharisiens que publicains. Ne l'accuse-t-on pas d'être un glouton alors que Jean le Baptiste était perçu comme un fanatique? Dans l'Église qui poursuit la mission de Jésus, le climat actuel n'est pas trop à la fête; il tourne plutôt à la déprime. Peu d'enthousiasme face à la vie de l'Église maintenant : des communautés sont à l'agonie; le personnel vieillit et la relève se fait désespérément attendre. Pourtant, Jésus nous dit qu'il est venu pour que nous ayons la vie et que nous l'ayons en abondance. Les sacrements que nous dispensons ou que nous recevons sont là pour susciter, restaurer, entretenir ou fortifier la vie. Par eux, nous sommes associés intimement, branchés à Jésus le Ressuscité, le Vivant à jamais. Nous avons donc un problème quelque part. Une grande et belle fête s'impose. Décidément, l'an 2000 et ce jubilé surviennent à point nommé. Que pouvons-nous bien attendre de pareil projet ?

La fête de l'an 2000 nous rappelle d'abord que Jésus ne s'est pas évadé au ciel en nous laissant orphelins. Besoin est de redire haut et fort ces paroles de feu : " Je vais être avec vous tous les jours jusqu'à la fin du monde. " (Mt 28, 20) Dans le discours d'adieu rapporté par s. Jean, Jésus formule deux promesses à la suite l'une de l'autre : " Je demanderai au Père de vous donner quelqu'un d'autre pour vous venir en aide, afin qu'il soit toujours avec vous… Je ne vous laisserai pas seuls comme des orphelins; je reviendrai auprès de vous." (Jn 14, 16.18) Il importe de redécouvrir notre quotidien comme habité par le Christ, illuminé par la présence du Ressuscité. Nous avons été faits enfants de Dieu, frères et sœurs du Christ et cohéritiers avec lui au jour de notre baptême. N'oublions surtout pas la promesse et l'envoi du Paraclet : Chaque fois que l'Église a semblé être essoufflée au long de son histoire, l'Esprit lui a donné un second souffle pour qu'elle continue sa route. Ceux et celles qui croient en l'Esprit, et nous en sommes, savent qu'une Église toute nouvelle est en train de naître. Vivons donc comme des fils et des filles de la lumière selon l'appel de s. Paul. La beauté de la vie vous saute aux yeux si vous attardez votre regard sur le crucifix : ce nous rappelle que le Ressuscité continue à porter avec nous nos douleurs et les tragédies du monde. Mais scrutez également les regards et les cœurs des gens autour de vous : vous verrez l'idéal qu'ils entretiennent à l'intime de leur être, leurs espérances, leur courage quotidien, l'amour qu'ils donnent et celui qu'ils reçoivent. Quelle grâce et quelle fraîcheur dans nos vies si la fête de l'an 2000 nous aidait à trouver le Christ et sa joie là où ils sont.

On pourrait ensuite espérer que cette fête nous rende plus solidaires. On a beaucoup parlé de solidarité depuis qu'est né en Pologne un syndicat de ce nom. Mais notre monde demeure blessé par l'individualisme. Chacun s'en trouve marqué plus ou moins. On connaît le discours courant : "- Ma cour, ta cour. – Ne me dérange pas, je te laisserai la paix. – C'est son problème, pas le mien ! " Quand on organise une fête, la joie de l'un devient la joie de l'autre. Pour un temps alors, même ceux qui sont tristes vont entrevoir le soleil et s'en trouveront le cœur réchauffé. Une fête met les gens ensemble. Pour ceux et celles qui ont tendance à se cantonner dans une solitude malsaine, elle possède une force de guérison. Bien entendu, personne ne va rester passif; il importe qu'on se regarde, qu'on se parle, qu'on se tende la main et qu'on chante ensemble. La fête ressoude les membres dispersés d'une famille ou d'une communauté. Elle redonne le goût de poursuivre ensemble la route plutôt que de mener chacun pour soi son petit bonhomme de chemin. Qui êtes-vous pour penser bâtir seul un monde nouveau ? À plusieurs cependant, et Dieu aidant, on pourra y croire…


En troisième lieu, on peut espérer que cette fête nous ouvre davantage au partage. Car il y a bien plus que l'argent à partager. Il y a d'abord le temps, mais aussi le savoir et l'amitié, également la peine, la douleur et l'échec, enfin la réussite et l'allégresse. La fête est réussie lorsque chacun y apporte le meilleur de soi pour le donner aux autres. Chaque fois que je donne, la fête en retour dilate mon cœur et m'apporte la joie. Car la fête nous apprend à donner et à recevoir. Et il importe autant de savoir recevoir que de savoir donner. Quel esclavage que de vouloir tout sauvegarder et conserver pour soi ! Quand on a les mains pleines, comment les lever au ciel pour chanter Alléluia ? L'Évangile nous prévient qu'une vie conservée devient une vie perdue, une vie donnée une vie retrouvée.


On pourrait enfin espérer que cette fête du jubilé nous apprenne à dire merci et à rendre grâce. Rappelons-nous la parabole des dix lépreux guéris par Jésus. Un seul revint vers lui pour dire sa gratitude. À écouter les gens parler, il semble qu'à certains tout soit dû, même ce qui vient de Dieu. Or, Dieu étant ce qu'il est, Maître et Seigneur, il ne doit rien à personne. Notre époque nous a appris à revendiquer nos droits. Pour le faire, on lève volontiers le poing. Mais le climat de la fête incite plutôt à lever les mains ouvertes pour rendre grâce, exprimer nos mercis au Père et à faire Eucharistie.

FÊTER POUR S'OUVRIR UN AVENIR


La fête est le moment idéal pour parler d'avenir, pour chanter ces beaux jours qui viennent, pour se préparer le cœur à un futur radieux. N'allez pas associer cette idée aux espoirs déçus des marxistes qui attendaient un grand soir où les classes sociales et l'exploitation de l'homme par l'homme seraient abolies. Dans l'Évangile et la foi chrétienne, nous trouvons infiniment mieux. Relisons s. Paul qui attend avec passion le retour du Ressuscité. Méditons les derniers chapîtres de l'Apocalypse et redisons la prière finale " Marana tha ", " Viens, amen, reviens, Seigneur Jésus ! " Rappelons-nous la liturgie des dimanches de novembre où l'espérance de la communauté se tourne vers la parousie, laquelle n'est pas tant la fin du monde que l'instauration définitive et plénière du royaume de Dieu. Une des nouvelles prières eucharistiques loue le Père qui " conduit son Église sur les routes de ce temps vers la joie éternelle de son Royaume ". Comment en sommes-nous venus à craindre ces jours vers lesquels nous devrions aspirer avec une ardeur bien plus grande que celle de l'étudiant qui voit son diplôme à portée de main ou de la fiancée à l'approche de son mariage ?


Nos fêtes liturgiques nous parlent du passé et du présent mais nous orientent aussi vers l'avenir. Prenons la Noël. Jésus est né à Bethléem; c'est le passé. Il demeure au milieu de nous; c'est le présent. Mais on y affirme sa venue en gloire quand le temps aura pris fin; voilà pour l'avenir. La même dynamique opère à Pâques. Cette grande fête rappelle que, trois jours après avoir rendu l'esprit, Jésus est ressuscité, que dès maintenant nous ressuscitons spirituellement avec lui et elle annonce le jour de la résurrection des morts. Pensons à la liturgie du Jeudi Saint où l'on rappelle la consigne donnée par Jésus à ses intimes. " Quand il eut lavé les pieds, qu'il eut repris ses vêtements et se fut remis à table, il leur dit (…) C'est une exemple que je vous ai donné, pour que vous fassiez, vous aussi comme moi j'ai fait pour vous. " (Jn 13, 12.15) Ce geste exprime le sens de la vie de Jésus : il est venu pour servir. Aux disciples, il propose un projet de vie. Il les lance vers une destinée marquée ni par les honneurs ou la richesse mais par le service. On a pu voir ce projet comme chimérique, utopique ou prétentieux. Mais il a fait vibrer les cœurs. Il a libéré de profonds désirs, mis à jour les plus nobles aspirations qu'on porte en soi.


Ainsi va la fête. Elle voit grand. Elle vise haut. Et ce n'est pas des rêves qu'elle réveille, mais elle propose des projets et oriente vers un idéal. On entend par là un horizon à ne pas perdre de vue. Même si on ne l'atteint jamais pleinement, on le recherche toujours. Qui l'abandonne va sombrer dans la morosité, un mal bien connu aujourd'hui. Un idéal mobilise et dynamise. Il donne sens à mon travail et permet de nouveaux départs après l'échec. Il s'avère une indispensable source d'espérance.


Or la fête fait naître l'espérance et la chante. Elle nous ouvre à un monde nouveau car elle nous donne le goût de commencer à le construire. Sans espérance, chacun se dira bien vite : À quoi bon ? Et il baissera les bras; il se retirera; il s'allongera pour mourir. Avec l'espérance au cœur, il en va tout autrement : car celle-ci me crie que, quoi qu'il arrive, j'ai raison de me battre, j'ai raison de continuer mon chemin, j'ai raison de vivre.


Ainsi la fête de l'an 2000 devrait faire taire ces prophètes de malheur qui doutent des dynamismes et des ressorts des hommes et des femmes de ce temps pour se relever et assumer ensemble leur destin. Osons espérer qu'elle clouera le bec à ces chrétiens moroses qui oublient que l'être humain fut créé à l'image et à la ressemblance de Dieu. C'est dire que la formidable espérance qui est en Dieu et qui l'a mené à confier à l'homme la gouverne du monde, se trouve également en lui.
Conclusion :

UNE GRANDE EUCHARISTIE


Le pape Jean-Paul II met nettement en relief le caractère joyeux de la fête à laquelle il nous invite à entrer : " Le jubilé de l'an 2000 veut être une grande prière de louange et d'action de grâce surtout pour le don de l'Incarnation du Fils de Dieu et de la Rédemption qu'Il a accomplie ", mais aussi " pour le don de l'Église " et pour les " fruits de sainteté mûris dans la vie de tant d'hommes et de femmes qui, à chaque génération et à chaque époque de l'histoire, ont su accueillir sans réserve le don de la Rédemption ". (À l'aube du troisième millénaire, no 32) Cette année se veut intensément eucharistique. Un terme qui dit " Action de grâce "; en effet " dans le sacrement de l'Eucharistie, le Sauveur, incarné dans le sein de Marie il y a vingt siècles, continue de s'offrir à l'humanité comme source de vie divine ". (À l'aube du troisième millénaire, no 55)


Les motifs pour que fusent nos actions de grâce ne manquent pas. En premier lieu, célébrons celui-là même qui vise cette fête, Jésus, le Verbe du Père envoyé au milieu de nous. Il demeure le premier don du Père aux hommes. Inséparable de la personne du Christ, l'Évangile, avec son message d'espérance et le grand commandement de l'amour, a changé des mentalités et modifié en mieux le cours de l'histoire. Pour inciter les gens à entrer dans cette civilisation de l'amour présentée inlassablement par Jean-Paul II, on pourrait écrire sur les bannières et diffuser la belle formule de s. Augustin : " C'est en aimant ton frère, ta sœur, que tu donnes à ton œil la pureté nécessaire pour voir Dieu ". Comment ne pas rendre grâce pour les 2000 ans de l'histoire de l' Église ? Certes, tout ne fut pas glorieux ni parfait là-dedans. Il y a des pardons à demander, des excuses à présenter mais le pape actuel s'y est déjà employé avec lucidité et courage. Toute autre entreprise aurait fait naufrage et sombré depuis belle lurette; on touche là du doigt le don et l'action de l'Esprit Saint qui anime, soutient et défend l'Église depuis le jour de la Pentecôte, un second don aussi extraordinaire que celui de Jésus.


Si l'on s'en tient à notre siècle, à ce dont nous pouvons nous souvenir, il y a lieu de rendre grâce pour ces renouveaux qui ont profondément rajeuni le visage de l'Église en notre temps : renouveaux biblique, liturgique et catéchétique largement entérinés et assurés par le concile Vatican II. À la suite de celui-ci, vient le renouveau charismatique qui dynamise la prière des croyants, les amène à goûter et savourer la Parole de Dieu, fait germer de nouvelles formes de vie religieuse et provoque une relance de l'évangélisation grâce à l'éclatement des charismes, des outils que l'Esprit distribue précisément à cette fin. Je me disais, quant à moi, qu'il fallait rendre grâce pour l'effondrement du communisme, cette idéologie athée qui menaçait de couvrir le globe il y a quinze ans. On découvre depuis peu que d'autres problèmes, désordres et malheurs continuent de semer souffrances, mort et violence. Il faut, je crois, situer ces calamités dans l'ordre des plaies d'Égypte ou des fléaux de l'Apocalypse. C'est justement pour les vaincre et les traverser que Jésus a promis qu'il serait avec nous tous les jours jusqu'à la fin des siècles et qu'il nous a octroyé son Esprit de force qui, au besoin, soutient, défend et console.

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Dernière mise à jour 21 novembre 1999

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