Portez la lumière
l’abbé Paul-Émile Vignola

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans la liturgie du baptême se déploient plusieurs rites et gestes auxquels nous ne portons pas assez attention. Riches d’enseignements, ils engagent toute la vie du nouveau chrétien sur les pas de Jésus, par les chemins de l’Évangile et sous la mouvance de l’Esprit de Dieu. Ainsi en va-t-il de la remise du cierge allumé.

 

Après avoir baptisé l’enfant et l’avoir oint avec le saint-chrême, le célébrant remet aux parents et aux parrains un cierge allumé en disant :
« Recevez la lumière du Christ ». La foi en Jésus Christ est comme une lumière : elle nous fait voir la vie, les gens et les événements à la manière du Sauveur. Désormais, nous ne marchons plus à tâtons dans l’obscurité car le Christ se présente à nous comme le chemin, la vérité et la vie. C’est à lui que se réfère l’oracle du prophète proclamé pendant la liturgie de la nuit de Noël : « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière ; sur ceux qui habitaient les pays de l’ombre une lumière a resplendi » (Is 9, 1).

 

 

 

 


Le cierge qu’on transmet a été allumé au cierge pascal, symbole de Jésus ressuscité, vainqueur de la mort et des forces du mal, le Vivant à jamais au milieu de son peuple. Or, comme Jésus nous l'a dit, on n’allume pas une lampe ni un cierge pour en camoufler la flamme sous un boisseau, mais pour la placer sur un support élevé d’où elle pourra éclairer tout autour (Lc 8, 16). Ainsi tout chrétien reçoit, dès son baptême, la mission de porter et de répandre cette lumière qu’on lui confie. Il se trouve déjà assigné au travail de l’évangélisation car il a été fait prophète par l’onction avec le saint-chrême.

 

 

 

 

La foi se peut comparer à un don qui nous est remis. Rappelons-nous une parabole peu connue, celle des mines, consignée dans l’évangile de saint Luc : un maître confie à dix de ses serviteurs une mine à chacun, soit donc une certaine somme d’argent ; il part ensuite vaquer à ses affaires. Lors de son retour, chacun vient lui rendre des comptes. Chez un premier serviteur, la mine reçue en a produit dix autres ; chez un second, elle en a rapporté cinq nouvelles. Le maître se réjouit du zèle de ces serviteurs qui ont gagné son estime et sa confiance. Survient alors un troisième serviteur qui, par peur ou paresse, a soigneusement caché son dépôt pendant tout ce laps de temps pour le rendre intact. Il encourt la colère du maître qui reprend sa mise de fonds et l’exclut de sa maison (Lc 19, 11-26). Cacher de l’argent, voilà la pire chose à faire en économie ; cela équivaut à le rendre stérile. Or un arbre fruitier qui ne produit pas, on le coupe…

 

Saint Luc rapporte une autre parole de Jésus : « Je suis venu apporter le feu sur la terre, et comme je voudrais que déjà il fût allumé ! » (Lc 12,49). Voilà la flamme remise en nos mains au jour de notre seconde naissance. Enfants de Dieu, frères ou sœurs du Christ, nous sommes associés à sa mission d’embraser le monde d’un incendie qui ne va pas le détruire, mais le régénérer. Car le feu de l’Amour qui brûle en Dieu - c’est de lui qu’il s’agit - vient restaurer l’œuvre de la création abîmée et polluée par le péché. Du projet évangélique de Jésus va surgir la nouvelle création : une terre nouvelle, des cieux nouveaux se déploieront sous le soleil levant qu’est Jésus, lumière du monde.

 

Le Seigneur nous fait confiance ; à nous maintenant de retrousser nos manches ou de faire travailler nos méninges ! Le royaume des ténèbres avec lequel nous luttons repose sur le mensonge et l’ignorance. Il s’écroule en bonne partie de lui-même, tel un château de cartes, quand souffle l’Esprit de Jésus ; quand la lumière luit, les ténèbres ne peuvent lui résister et font place au jour. Pourquoi donc nous laisser paralyser par la peur ? Que voilà une bien mauvaise graine semée en nos cœurs par l’ennemi !…

 

 


À la suite de Jésus, mus par son Esprit, portons bien haut la lumière de notre foi ! Annonçons l’Évangile en paroles et en actions, à temps et contretemps ! Faisons preuve d’audace et de discernement pour que vienne le règne de Dieu.

 

Le temps presse ; que de gens ont soif d’une Bonne Nouvelle ou cherchent désespérément la lumière ! Nous n’avons pas le droit de garder pour nous un si grand trésor.

 

 

 

L'abbé Paul-Émile Vignola est répondant pour le Renouveau charismatique du diocèse de Rimouski. Il est aussi membre du Comité de rédaction de Selon Sa Parole.

 

 

Magazine SELON SA PAROLE (QUÉBEC) traitant de questions reliées à la spiritualité, l'évangélisation, l'éducation de la foi et la vie en Église

Selon Sa Parole novembre-décembre vol. 27 numéro 5

 

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Dernière mise à jour 8 décembre 2001

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