Numéro de janvier-février 2001

Au complet

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La grandeur du Seigneur

En 1982, j'occupe un poste de direction dans une grande multinationale américaine des technologies de l'information à laquelle je m'étais joint 22 ans plus tôt. Cheminant déjà dans le Renouveau charismatique, je ressens l'appel à me mettre au service du Seigneur à temps plein... Dans ma pauvreté spirituelle, ma réponse en est une d'homme d'affaires : " Seigneur, lorsque tu m'assureras à vie un revenu annuel, - je précise le montant - j'accepterai avec plaisir d'être à ton service à temps plein ; maintenant, la balle est dans ton camp ! " Marié depuis vingt ans, nous avions quatre adolescents.
En 83, nous déménageons à Toronto, puis en Malaisie. Nous revenons à Toronto en 89 et continuons toujours de cheminer dans différents groupes et mouvements issus de Vatican II.
Président du conseil de l'ACTI (association canadienne des technologies de l'information) et p.d.g. de la filiale canadienne de ma compagnie depuis mon retour, je suis témoin et concerné par de nombreuses acquisitions, fusions et rationalisations. Je ressens amèrement... comme un poids, la responsabilité de devoir remercier 25 % des 2 000 employés de notre entreprise au Canada.
En 93, je laisse savoir à mon patron américain que je ne saurais accepter un poste plus élevé, poste que l'on s'apprêtait à m'offrir au siège social, en Ohio.
Avec mon épouse Jacqueline, je suis engagé dans notre paroisse et dans le mouvement Cursillo. En novembre 94, je vis un autre week-end, cette fois comme recteur. Servir d'instrument pour faire cheminer 40 hommes pendant un week-end de 3 jours, voilà tout un défi. J'avais invoqué le secours de Marie et récité le rosaire tous les soirs pendant les dix mois de préparation. Pendant ce week-end, tenu à Niagara Falls, dans un monastère, je réalise que depuis très longtemps je vis une grande dépendance : le travail occupe trop de place dans ma vie ! En renouvelant les promesses de mon baptême avec le prêtre accompagnateur, je l'offre au Seigneur, ce qui me paraît assez et pas trop engageant pour l'instant !
Le lundi matin, je suis au bureau depuis déjà 90 minutes. Un appel du grand patron américain... il me demande de le rencontrer sans faute le mercredi matin. Sur place, il m'annonce alors que la compagnie veut apporter des changements au Canada et qu'ils sont prêts à me donner pleine pension et une indemnité de départ malgré mes 52 ans.
Immédiatement, un " frisson " me fait reconnaître la grandeur du Seigneur : il vient de répondre à l'offrande de ma dépendance. 90 minutes après mon entrée au travail, Il avait déjà initié ma libération. Je n'aurais jamais cru qu'il travaillerait si rapidement et de façon si efficace.
Avec une grande sérénité et une paix ne pouvant venir que de Dieu, je négocie les termes, les conditions et la date de mon départ, six mois plus tard.
En juin 95, la compagnie nous ramène au Québec près de nos enfants, tous mariés, et de nos huit petits-enfants tout en m'octroyant un contrat de service en consultation pour les dix-huit mois suivants. Pendant tout ce temps, le Seigneur me donne la grâce, par trois fois, de refuser différentes offres d'emploi comme p.d.g. Par Lui, je maintiens donc la liberté qu'Il m'a donnée.
En rédigeant la planification financière pour ma retraite du monde du travail rémunéré, je réalise que le Seigneur a bonne mémoire. Non seulement Il accomplit ma demande de 1982, mais, dans sa grande générosité, Il y ajoute une prime. J'ai supposé qu'Il avait tenu compte de l'inflation.
Mais se faire " remercier " à 52 ans, après 35 ans de service, dix déménagements, de nombreuses années à se dévouer 65 heures par semaine et plus, c'est odieux aux yeux des hommes. Humainement, la blessure devrait être très sensible et profonde, spécialement au niveau de l'ego. Dans la grandeur de son amour, le Seigneur m'a complètement protégé. Jamais je n'ai ressenti regret, agressivité ou rancune à l'égard de cette entreprise ou des personnes qui ont pris cette décision. J'ai vu jusqu'où peut aller la grandeur de l'Amour de Dieu pour l'un des siens.
Depuis un peu plus de quatre ans, Jacqueline et moi sommes des " employés " du Seigneur. Nous veillons d'abord sur notre vie de couple, sur celle de nos quatre enfants et de nos 10 petits-enfants. Presqu'à temps plein, nous œuvrons avec les Trinitaires de Granby dans une maison de ressourcement spirituel catholique dont la mission est de porter " la libération et la paix dans les cœurs ". Nous rendons quotidiennement grâce au Seigneur avec maman Marie, pour ma " libération ", pour notre couple qu'Il a maintenu et fait grandir durant ces trente-huit années, pour notre famille et pour la grande satisfaction qu'Il nous donne en nous choisissant comme instruments pour toucher les cœurs de ses enfants blessés par la vie.
Lors d'un récent voyage à Medjugorje, maman Marie nous invitait à nous convertir de jour en jour et faire plus de place à la prière dans notre vie. Voilà notre projet.
À vous, lecteurs, nous souhaitons que le Seigneur fasse goûter sa présence dans votre quotidien, sous le regard tendre de sa Mère !

Marcel Carrier et Jacqueline.
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Dire ma foi...
par Jacques Corriveau

Au-delà de 80 % de la population mondiale admet l'existence de Dieu. D'aucuns parlent d'un dieu horloger, mécanicien, constructeur à ses heures, qui lance un paquet d'énergies, joue au souffleur de verre dans un carré de poussière ; d'autres, d'un dieu qui demeure dans son ciel et souvent se fout de notre existence ; d'autres, d'un dieu manipulateur de marionnettes qu'il fait danser au gré de ses caprices et de ses fantaisies, qu'il écrase ou élève, nourrit ou affame, désaltère ou assoiffe ; d'un dieu qui prend plaisir à la mort des vivants ; d'un dieu qui ne sauve pas ; d'autres, d'un dieu réponse à toutes les incompréhensions, bouche-trous pour combler les abîmes creusés par le mal, la douleur et la souffrance ; d'autres enfin, d'un dieu qui aime profondément les humains, qui donne sa vie pour eux et les veut vivants.
Aussi j'aurais plutôt tendance à dire que savoir que Dieu existe ne fait pas de moi un croyant. Des milliards de femmes existent, je le sais. Mais il s'en trouve une devant moi, en vis-à-vis et en elle je crois. Et cela pèse de tout son poids dans ma vie et chamboule mon existence de bout en bout.
Et maintenant, j'ose dire que je crois en Dieu,
en ce Dieu que je ne sais pas et que je ne saurai jamais, car il n'est ma chose ; je n'épuiserai jamais sa richesse et sa beauté ; en ce Dieu que j'apprends à connaître par la parole des témoins, de toutes ces personnes qui m'en ont parlé comme la Source de leur vie, la Lumière sur leurs pas, l'Éden de leur cœur. Oui, je crois en ce Dieu que je ne possède pas, qui n'est pas l'œuvre de mon intelligence ou de mes mains.
Oui, je crois en ce Dieu dont j'entends le cri, qui constamment m'appelle et m'interpelle pour je me tourne vers Lui, pour que je plonge mon regard dans le Sien, pour que ma poussière, pétrie amoureusement par ses mains, devienne chair et que, mise debout, en elle circule sa respiration, son Souffle saint.
Oui, je crois en ce Dieu dont je découvre de plus en plus et de mieux en mieux la beauté et la grandeur ineffable de son amour. Cet amour... il est mystérieusement présent dans la profondeur sans cesse renouvelée de ma relation avec toute personne aimée. Là, jour après jour, je me découvre et m'apprends par ses yeux et elle, par les miens.
Oui, je crois en Yahvé,
en celui que Jésus présente comme Père, qu'il appelle affectueusement Abba, Papa. Je crois en ce Père qui me place devant lui comme un vis-à-vis, comme un en-face. Il me fonde en relation : il crie nom nom, se déclare mon Père, me reconnaît et me re - cueille, m'enveloppe de son manteau de tendresse, me couvre de baisers. Il ne veut pas que je sois son esclave. Il me proclame Fils, son Bien-Aimé en qui il met tout son amour. Il me reçoit à sa table, organise pour moi un festin car j'étais mort et que JE SUIS revenu à la vie. Il me donne alors son nom : JE SUIS enfant de sa tendresse et FILS devant Lui.
Alors, s'élève entre Lui et Moi, cette Parole toute puissante, capable de laisser s'engendrer la vie, capable de " changer les déserts en nappes d'eau et la steppe en source " (Ps 107 (106), 35), les sables brûlants en terres fertiles, capable de combler tout ravin et d'aplanir toute colline, de faire de la souche une semence sainte. Et cette Parole tellement puissante qu'elle peut consentir à se démettre du contrôle, de la manipulation et de la domination et laisser fleurir la liberté ; qu'elle se prévaut de cette autorité belle et grande, qui travaille toujours dans le sens de la vie, qui promeut, qui fait naître et advenir, qui construit avec finesse et une in - finie patience la beauté, l'amour, la joie et la paix.
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La foi et les charismes
par saint Cyrille de Jérusalem
Le nom de " foi " est unique, mais il désigne deux réalités distinctes. Le premier genre de foi est celui qui se rapporte aux dogmes ; il implique l'adhésion de l'âme à un objet. Il est utile à l'âme selon la parole du Seigneur : Celui qui écoute ma parole et croit en Celui qui m'a envoyé possède la vie éternelle et il ne vient pas en jugement. Et encore : Celui qui croit au Fils échappe au jugement, car il est passé de la mort à la vie.
Qu'il est grand, l'amour de Dieu pour les hommes ! Les justes de l'ancienne Loi ont mis de nombreuses années à devenir agréables à Dieu. Or, ce qu'ils ont obtenu par de longues années de sérieux labeur, voici que Jésus Christ t'en gratifie en un moment ! En effet, si tu crois que Jésus Christ est Seigneur et que Dieu l'a ressuscité des morts, tu seras sauvé et transporté dans le paradis par celui qui y fait entrer le malfaiteur. Ne doute pas que cela soit possible, car celui qui a sauvé, sur le saint Golgotha, le malfaiteur qui avait cru en un moment, celui-là même te sauvera quand tu auras cru.
Il y a un deuxième genre de foi : celui qui nous est donné par le Christ à titre purement gracieux. À celui-ci est donné, grâce à l'Esprit, le langage de la sagesse de Dieu - à un autre, toujours grâce à l'Esprit, le langage de la connaissance de Dieu ; un autre reçoit, dans l'Esprit, le don de la foi ; un autre encore, des pouvoirs de guérison.
Cette foi qui est conférée par l'Esprit à titre gracieux n'est pas seulement dogmatique ; elle réalise ce qui est au-delà des forces humaines. Celui qui possède une telle foi dira à cette montagne : Passe d'ici à là-bas, et elle y passera. Quand quelqu'un dira même cela avec foi, croyant que cela se fera, sans hésiter dans son cœur, alors il recevra la grâce du miracle.
C'est au sujet de cette foi qu'il est dit : Si vous aviez de la foi gros comme un grain de moutarde. En effet, un grain de moutarde est tout petit, mais brûlant d'énergie ; semé dans un étroit espace, il étend de grands rameaux si bien qu'après avoir grandi, il peut même offrir de l'ombre aux oiseaux. De même la foi, dans une âme, accomplit les plus grandes choses en un petit moment. L'âme en effet, quand elle est éclairée par la foi, se représente Dieu et le contemple autant qu'elle en est capable. Elle embrasse les limites de l'univers et, avant la fin des temps, elle voit déjà le jugement et l'accomplissement des promesses.
Toi, donc, possède cette foi qui dépend de Dieu et qui te porte vers lui ; alors tu recevras de lui cette foi qui agit au delà des forces humaines.
Ressuscités avec le Christ, cherchons les choses d'en haut. Vous qui êtes baptisés dans le Christ, vous avez revêtu le Christ. Revêtez l'homme nouveau, créé selon Dieu, dans la justice et la sainteté de la vérité.
Tu as voulu, Seigneur, qu'en recevant ta grâce nous devenions des fils de lumière ; ne permets pas que l'erreur nous plonge dans la nuit, mais accorde-nous d'être toujours rayonnants de ta vérité.
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Une foi à transporter les montagnes... Pourquoi pas ?
par Marie-Marthe Bergeron

Ma foi dans le Christ Sauveur et Seigneur réside dans cette réalité relatée dans l'Évangile : " Si vous avez de la foi gros comme un grain de sénevé, vous direz à cette montagne : Déplace-toi d'ici à là, et elle se déplacera, et rien ne vous sera impossible " (Mt 17, 20). Ou encore : " ... vous auriez dit au mûrier que voilà : " Déracine-toi et va te planter dans la mer ", et il vous aurait obéi " (Lc 17, 6).
Pendant sept années, j'ai été confinée à un fauteuil motorisé et j'ai dû porter un collier cervical. Depuis trois ans, je marche allègrement animée d'une joie renouvelée, cadeau de l'Esprit saint. L'espérance qui m'a habitée pendant toutes ces années de maladie, et qui m'habite encore aujourd'hui, s'exprime dans cette certitude qui me faisait dire au cœur de la maladie : ne gaspillez pas l'espérance qui m'habite. Cette phrase bien ancrée dans la foi au Christ mort et ressuscité me donnait l'assurance qu'il me ferait renaître. Je disais au Seigneur : Après sept années d'épreuves et de maladies, n'y aurait-il pas place pour une année de grâce ? Je me rappelle avec joie les nombreuses fois où j'ai redit avec Marthe cette proclamation de foi : " Oui, Seigneur, je crois que tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant, qui vient dans le monde " (Jn 11, 27). Et, à la question de Jésus : " Pierre, m'aimes-tu ? ", avec Pierre je répondais : " Seigneur, toi qui connais toutes choses, tu sais bien que je t'aime ! " (Jn 21, 17). Et que de fois, je me suis unie à l'aveugle Bartimée pour dire au Seigneur : " Fils de David, Jésus, aie pitié de moi ! " (Mc 10, 47). La guérison s'est opérée, enracinée dans cet acte de foi renouvelé et dans la foi de ceux et celles qui m'entouraient et ne cessaient de prier pour moi. Le Seigneur a répondu à notre prière. J'ai été guérie en deux étapes : l'une, en février 1997 et l'autre, en la veille de la Pentecôte 1998.
Dans le prolongement de cette guérison, en octobre 1998, à la fête de la béatification d'Édith Stein, pendant l'année dédiée à l'Esprit saint, j'ai compris, en priant devant la statue de la Vierge à la basilique du Cap-de-la-Madeleine, que cette Parole de Dieu était réelle et bien vivante en moi. Elle était d'autant plus forte qu'elle s'enracinait au plus profond de mon être tel un arbre planté dans les profondeurs de mes entrailles, où l'eau en était l'élément principal. Je voyais les racines s'infiltrer et prendre fortement place en mon sein. J'ai compris à ce moment que la foi que je recevais, au pied de la statue de la Vierge, était issue de la maternité de Marie. En elle, le Verbe a pris corps dans ses entrailles et est devenu source de notre foi ; en moi, le Christ prenait spirituellement racine et me transmettait la foi de sa Mère. Depuis lors, je suis consciente que le cadeau de la foi reçu à mon baptême baignait dans la foi de Marie, que l'Esprit saint avait mis en elle.
L'espérance qui m'habite est à la mesure de la foi qui m'a amenée à croire même l'impossible : le Seigneur guérit le cœur, le corps et l'esprit encore aujourd'hui. J'ai été guérie, animée de cette foi que l'Esprit du Seigneur a mise en moi et par la prière de ceux et celles qui ont intercédé pour moi, dans la certitude que leur prière serait exaucée. Ma foi est un don gratuit de Dieu et je le remercie de tout cœur. Je n'ai aucun mérite, j'ai simplement essayé de m'ouvrir, comme un enfant, à ce qu'il voulait déposer en moi.
Béni sois-tu Seigneur, Toi le fort, le vaillant, victorieux de nos combats !

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Croire, c'est donner son cœur...
par Paul-Émile Vignola

Dans son très beau livre sur saint François, Le Très-Bas, Christian Bobin nous donne une définition de la foi qu'un enfant peut saisir d'emblée : " Croire, c'est donner son cœur ". Elle rejoint pour moi la première formule de prière apprise sur les genoux de ma mère : " Mon Dieu, je vous donne mon cœur. Prenez-le, s'il-vous-plaît, afin que jamais personne ne le puisse posséder si ce n'est que vous seul, mon bon Jésus ". Ce n'est que plus tard, à l'école, qu'on m'a enseigné la formule de l'acte de foi, mais les mots simples de ma prière m'avaient déjà lancé dans les voies de la vie avec Dieu.
Avant que d'être l'adhésion à des énoncés dogmatiques, la foi se présente comme une décision existentielle, vitale : on se donne à une cause, à quelqu'un ou à un idéal jusqu'à y engager, voire y sacrifier sa vie. Au plan profane, on adhère ainsi à un parti politique, à un mouvement social, à une école artistique ou philosophique ; la plupart du temps, on suivra un leader ou un maître. Au plan chrétien, l'expérience du Renouveau nous a menés à renouer avec la démarche du baptême. Avant d'être admis au sacrement, le candidat doit renoncer explicitement au péché, à Satan et à tous ses attraits et séductions. Ensuite, il dit oui au Dieu de Jésus Christ, Père, Fils et Esprit et à son œuvre de Salut du monde. Lorsqu'on fait cette profession de foi dans le cadre des séminaires de la vie nouvelle dans l'Esprit, on a cette chance de rencontrer Jésus non plus comme un personnage lointain, quelqu'un du passé ou du ciel, mais comme une personne bien vivante et proche de nous. L'accueillir comme Seigneur et Sauveur de nos vies, n'est-ce pas lui donner notre cœur ? Cette manière de dire a le mérite de mettre en lumière l'élan d'amour dans lequel se fait cette option pour Jésus.
Si j'ai donné mon cœur à Jésus, je marcherai dans ses traces et, m'appliquant à toujours mieux connaître son message, j'adapterai ma conduite à ses paroles. " Si vous m'aimez, dit-il à ses disciples, vous garderez mes commandements " (Jn 14, 15). Croire ne se limite donc pas à une pure démarche de l'esprit humain. Cela détermine un sens, une couleur, une tonalité à la vie d'une personne ; chacune de ses décisions en portera la marque. Point n'est besoin de porter un signe très visible pour être reconnu comme fidèle du Christ : nos actes, nos paroles, notre façon d'entrer en relation avec l'autre manifestent une option première. Nous n'avons surtout pas à la cacher ni à chercher à la faire oublier. En l'assumant, nous entrons dans la voie sur laquelle le Maître nous a lancés : " Vous êtes le sel de la terre. Mais si le sel vient à s'affadir, avec quoi le salera-t-on ? " (Mt 5, 13). " Vous êtes la lumière du monde... On n'allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais bien sur le lampadaire, où elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison " (Mt 5, 14-15). Non seulement mon acte de foi affectera mon style de vie, mais aussi il pourrait faire tache d'huile. Voilà justement ce que le Seigneur attend de nous, que le monde soit préservé de la corruption et goûte meilleur à cause de notre présence, que les ténèbres de l'ignorance et du mensonge fassent place à la vérité que l'Évangile apporte sur terre.
La foi s'adresse d'abord à Dieu. Abraham, le père des croyants, part en exil pour obéir à l'injonction reçue de Dieu : " Quitte ton pays, ta parenté et la maison de ton père, pour le pays que je t'indiquerai " (Gn 12, 1). S'accrochant à la promesse d'une bénédiction et d'une descendance, il abandonne toutes les sécurités que lui garantissait sa patrie. Il devra attendre et errer longtemps avant que naisse Isaac. Il se crut même obligé un jour de le sacrifier. Mais le patriarche ne reprit jamais le oui qu'il avait donné à Yahvé. Il vécut assez longtemps pour voir se matérialiser les promesses du Seigneur par delà les épreuves et les années de patience. À sa suite, d'autres furent appelés : Moïse, David, les prophètes... Régulièrement, la vocation entraîne un arrachement à une situation paisible, sinon confortable, pour précipiter l'élu dans le trouble et les tracas : pensons à Moïse réfugié au désert où il a refait sa vie et qui doit retourner affronter le Pharaon auprès duquel il ne sera jamais bienvenu ; pensons à Jérémie, cet homme sensible et délicat qui se verra bafoué et bombardé d'ordures, parce qu'il annonce au peuple des oracles que personne ne veut entendre.
La foi donne la force d'oser et d'entreprendre des actions folles aux yeux des sages. La bible nous le montre abondamment. Rappelons-nous l'exploit de Gédéon qui, avec trois cents hommes, battit à plate couture une armée plus nombreuse et mieux aguerrie. Relisons le récit des combats de Judas Maccabée. Sa foi s'exprime dans cette réponse qu'il donne aux siens qui cèdent à l'épouvante devant les forces qu'ils doivent affronter : " Qu'une multitude tombe aux mains d'un petit nombre est chose facile, et il est indifférent au Ciel d'opérer le salut au moyen de beaucoup et de peu d'hommes, car la victoire à la guerre ne tient pas à l'importance de la troupe : c'est du Ciel que vient la force " (I M 3, 18-19). Cela dit, Judas bondit à l'improviste sur l'adversaire qui, pris par surprise, fut mis en déroute. On découvre ici une des lois de l'histoire du Salut : le Seigneur se sert de moyens pauvres pour atteindre ses fins. Il veille à ce que ses collaborateurs ne puissent s'attribuer le mérite des hauts faits auxquels ils participent ; car ils demeurent serviteurs ; c'est lui, le Seigneur.
Si le fait de croire permet d'oser, il délivre aussi de la peur. Entre le fidèle et Dieu s'établit une relation de confiance telle que le premier s'en remet totalement à l'autre. Le psaume 23 (22) décrit admirablement l'état d'âme d'une personne de foi. Elle se sent à l 'abri de la famine ou de quelque pénurie : " Le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien ; sur des prés d'herbe fraîche, il me fait reposer ; vers les eaux du repos il me mène pour y refaire mon âme " (v. 1-3). Elle ne redoute rien car elle se sent protégée de tout accident : " Passerais-je un ravin de ténèbres, je ne crains aucun mal ; près de moi ton bâton, ta houlette sont là qui me consolent " (v. 4). Ce trait a été relevé chez les premiers chrétiens victimes des persécutions au point qu'on les désignait comme " ces gens qui ne connaissent pas la peur ". La dernière strophe du chant décrit le climat de paix et de sérénité dans lequel l'avenir se présente : " Grâce et bonheur m'accompagnent tous les jours de ma vie ; ma demeure est la maison du Seigneur en la longueur des jours " (v. 6). Vraiment, qui pourrait rêver de mieux ?
Dans la nouvelle Alliance, l'adhésion passe par Jésus, le Fils bien-aimé qui s'est fait homme pour nous ramener au Père : " Vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi " (Jn 14, 1). Donner son cœur à Jésus, le Ressuscité, nous fait espérer partager un jour sa gloire dans la maison du Père. Certaines paroles des apôtres peuvent nous aider à garder le cap par temps d'épreuves et de turbulences. Ainsi Pierre ne pense même pas à se retirer comme tant d'autres à la suite du discours du Maître sur le pain de vie : " Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Nous, nous croyons et nous avons reconnu que tu es le Saint de Dieu " (Jn 6, 68-69). Paul, quant à lui, écrit aux croyants de Rome : " J'estime qu'il n'y a pas de commune mesure entre les souffrances du temps présent et la gloire que Dieu va bientôt révéler en nous " (Rm 8, 18). Plus loin dans la même lettre, il a ces mots très forts : " Si tu affirmes de ta bouche que Jésus est Seigneur, si tu crois dans ton cœur que Dieu l'a ressuscité d'entre les morts, alors tu seras sauvé " (Rm 10, 9). Comme les juifs pieux qui conservent sur eux et redisent chaque matin le fameux " Écoute, Israël... ", les chrétiens devraient garder ces paroles en mémoire.
Lorsqu'il s'entretient de nuit avec Nicodème, Jésus déclare : " Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais ait la vie éternelle " (Jn 3, 16). Cette parole nous découvre cette merveille que croire, c'est la jonction de deux amours. Paul Evdokimov l'a bien saisi : " La foi est la rencontre de l'amour descendant de Dieu et de l'amour ascendant de l'homme ". N'est-ce pas ce à quoi nous amènent d'emblée, dès le premier enseignement, les séminaires de la vie dans l'Esprit : Dieu t'aime depuis toujours et jusqu'à toujours ; croire, c'est le reconnaître. Tel est le premier pas à faire pour modifier le sens de la course folle du monde vers la mort ; telle est la première pierre à poser pour édifier cette civilisation de l'amour que Jean-Paul II, l'actuel vicaire du Christ, appelle de tous ses vœux.

L'abbé Paul-Émile Vignola est répondant pour le Renouveau charismatique du diocèse de Rimouski. Il est aussi membre du Comité de rédaction de Selon Sa Parole.

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Si tu crois...
par Monique Anctil, r.s.r.

Dans son volume Jade et les sacrés mystères de la vie, François Garagnon nous présente cette petite fille Jade qui voulait sauver le monde dans toute sa saveur, aux prises avec de sérieuses réflexions. Écoutons-la nous instruire.
À l'école, la maîtresse n'arrête pas de me dire : " Jade, si tu veux, tu peux... Il suffit de vouloir pour pouvoir... " Et tout plein de variantes du même genre... Eh bien, je vais vous dire : la Maîtresse, elle se goure complètement ! Je ne dis pas ça pour l'embêter, d'ailleurs, je l'aime bien ma maîtresse, elle est gentille, un peu simple d'esprit, mais pas plus que les autres grandes personnes. Elle se trompe, parce que dans la vie, l'important ce n'est pas la volonté, c'est l'abandon. (...) Je parle de l'abandon à la volonté divine. C'est simple : plutôt que de compter sur ma petite volonté personnelle, je m'en remets à la volonté de Dieu. Je me suis aperçue qu'il faisait les choses beaucoup mieux que moi, Dieu. C'est un as, vous savez ! Seulement, il n'aime pas les tire-au-flanc, alors il faut lui donner un coup de main, il faut y croire. Vous avez remarqué ? Dans y croire, il y a le mot croire. L'important, c'est d'avoir la foi. C'est pour ça que la maîtresse, elle ferait mieux de dire : " Si tu crois, tu peux ". Là, ce serait un vrai conseil. Pour toute la vie.
Jade, dans la simplicité de son cœur d'enfant, nous apprend que le premier mouvement de la foi c'est l'abandon. En Marc 1, 15, Jésus proclame : " Les temps sont accomplis et le Règne de Dieu est proche : convertissez-vous et croyez à l'Évangile ". Par ces paroles, il lance un appel pressant à la conversion, à ce retour du cœur qui nous fait nous tourner vers UN AUTRE pour l'accueillir. Pour le chrétien et la chrétienne, cet Autre c'est le Dieu de Jésus Christ. Croire, c'est s'abandonner à cette Présence qui est plus intime que nous le sommes à nous-mêmes.
Avoir la foi, c'est adhérer à un Dieu qui nous parle, qui nous révèle lui-même qui il est et ce qu'il veut que nous soyons devant lui. C'est accepter la Parole de Dieu comme telle et l'accueillir pour soi personnellement comme une parole qui sauve. " Les paroles que je vous ai dites sont esprit et vie " (Jn 6, 63). Et cette Parole qui nous est adressée est une Parole vivante : c'est le Christ lui-même. En Jésus, la Parole faite chair, Dieu ne nous parle pas seulement ; Il vient à nous ; Il se donne à nous. Il veut établir avec nous une communion de vie et d'amour. Croire en Dieu, c'est construire notre vie sur sa Parole, c'est nous établir sur le roc solide dont parle Jésus : " Ainsi, quiconque écoute ces paroles que je viens de dire et les met en pratique, ressemble à un homme avisé qui a bâti sa maison sur le roc " (Mt 7, 24). Croire en Dieu, c'est emprunter des chemins de confiance, assurés que le Roc de la Parole sur lequel nous nous appuyons demeure à jamais : " Le ciel et la terre passeront, nous affirme Jésus, mais mes paroles ne passeront point " (Mt 24, 35).
La foi est un don gratuit et le don de la foi, c'est la grâce d'une rencontre avec le Christ qui nous conduit bien au-delà de toutes les raisons de croire : comment pourrions-nous douter de Lui, de sa Parole ? La foi, c'est s'appuyer sur la fidélité de Dieu et attendre, même au cœur de l'obscurité, l'accomplissement de ses promesses dans notre vie. Abraham, notre père dans la foi, s'abandonnant aux promesses de Dieu, espéra contre toute espérance de voir se réaliser ce que Dieu lui avait promis.
Jésus, par ses paroles et ses gestes, nous a donné de profonds enseignements sur la foi. Regardons-le et écoutons-le ! Devant le figuier stérile, en grand Maître, il enseigne à ses disciples la puissance de la foi : " En vérité, je vous le dis, si vous avez une foi qui n'hésite point, non seulement vous ferez ce que je viens de faire au figuier, mais même si vous dites à cette montagne : soulève-toi et jette-toi dans la mer, cela se fera " (Mt 21, 21). Jésus nous invite à cette foi audacieuse de telle sorte que nous puissions regarder la montagne devant nous et lui demander de se déplacer, et elle le fera ! La montagne, c'est ce besoin, cette situation impossible, ce problème à résoudre... Et Jésus précise : " S'il ne doute pas dans son cœur ". Ce qui importe, ce n'est pas tant ce que nous disons à la montagne que l'attitude de foi confiante qui habite notre cœur.
Sur le chemin de la foi, Jésus éveille la confiance. À cette pauvre femme, malade depuis douze ans, il dit : " Confiance, ma fille, ta foi t'a sauvée " (Mt 9, 22). Chez les deux aveugles qui implorent leur guérison, il provoque une profession de foi confiante : " Croyez-vous que je puis faire cela pour vous ? - Oui, Seigneur. - Qu'il vous advienne selon votre foi " (Mt 9, 28-29). Avant même que Jésus réponde à leur demande, ces deux hommes portent dans leur cœur cette simple et paisible assurance d'être exaucés car ils savent Jésus assez puissant pour réaliser cela pour eux, aujourd'hui.
Dans la sagesse de son cœur d'enfant, Jade avait compris que le Seigneur fait les choses beaucoup mieux qu'elle ; elle croyait en cette puissance de l'Amour capable " d'opérer infiniment plus que ce que nous pouvons imaginer ou désirer ". Et cet Amour est l'Amour qui donne, qui prend soin de tout, qui guérit, qui nous rejoint là où nous avons besoin, car " les faveurs du Seigneur ne sont pas finies, ni ses compassions épuisées ; elles se renouvellent chaque matin, grande est sa fidélité " (Lm 3, 22).
Le mouvement d'abandon, fruit d'une foi profonde en l'Amour du Seigneur, est réponse à son appel : " Avance au large ! ". Pour gagner le large, il faut quitter son " moi ", ses attaches trop humaines, son péché... prendre les sentiers étroits de l'Évangile. C'est plonger dans cet espace intérieur où un Dieu-Amour nous habite et nous attend, c'est ce lieu où il désire toujours davantage nous attirer à Lui, à sa Lumière, à sa Plénitude. Avancer au large, c'est accueillir sa Présence de Ressuscité dans les plus petits détails du quotidien. C'est se jeter aveuglément, tels que nous sommes, dans le Cœur du Christ en acceptant d'être pauvres, misérables, petits devant Lui, mais sauvés par Lui. N'est-ce pas là le plus grand acte de foi qui nous permet d'adhérer à la Personne du Christ pour nous laisser transformer par la puissance de son Amour ?
Croire au Christ Ressuscité présent dans sa Parole de Vie, dans les événements et dans nos frères et sœurs, c'est rythmer notre prière à celle de Jésus qui se place devant son Père comme un enfant s'appuyant uniquement sur ce qu'Il est : le Dieu Tout-puissant, le Dieu-Amour. À cet effet, écoutons-le nous enseigner.
Dans la souffrance, à Gethsémani, il se prosterne et dit : " Père, tout est possible, éloigne de moi cette coupe. Cependant, non pas ma volonté, mais la tienne " (Mc 14, 36-40). Sur la croix, il se tourne vers son Père en empruntant les mots d'un psaume rempli d'espérance : " Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? " (Mc 15, 24). Et quel cri d'abandon lorsque, élevé de terre, il expire : " Père, en tes mains je remets mon esprit " (Lc 23, 46).
Comme un enfant, dans cette certitude d'être écouté et exaucé par son Père, déjà Jésus exulte de joie : " Père, je te rends grâce de m'avoir exaucé. Je savais bien que tu m'exauces toujours " (Jn 11, 41). Voilà la véritable prière chrétienne : prier avec la certitude d'être exaucé, nous appuyant sur la puissance et la sagesse de notre Dieu et sur sa Parole de Vérité : " Demandez et l'on vous donnera ; cherchez et vous trouverez ; frappez et l'on vous ouvrira. Car quiconque demande reçoit ; qui cherche trouve ; et à qui frappe on ouvrira " (Mt 7, 7-8).
Prenant appui sur la Parole de Dieu, avec Jade, nous pouvons affirmer : " Oui, si tu crois, tu peux ! " C'est à cette marche dans la foi que Jésus nous appelle. Croire en Dieu et en ses promesses, voilà l'œuvre de l'Esprit en nous. Livrons-nous sans réserve à la puissance de l'Esprit et nous verrons la gloire de notre Dieu éclater en nous et au milieu de nous.

De la communauté Notre-Dame du Saint Rosaire, sœur Monique Anctil est responsable du Renouveau charismatique du diocèse de Rimouski. Elle est aussi membre du Conseil canadien du Renouveau charismatique et du comité de rédaction de la revue Selon Sa Parole.

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Un service prophétique
par Gaspard Martin, c.j.m.

Le 3 mai 2000, à Rome, dans le cadre du grand jubilé, le père Raniero Cantalamessa disait aux 750 charismatiques rassemblés dans l'immense Basilique Saint-Jean-de-Latran : " Le service que nous pouvons rendre à l'Église est un service prophétique ; sans ce service, nous n'aurons plus aucune raison d'exister. Sans la prophétie, l'Église languit et son message ne peut percer les cœurs ".
Cette déclaration d'un grand prophète du Renouveau rejoint celle de l'abbé Ken Metz, ancien animateur de l'ICCRS, qui, en septembre l994, confiait à des charismatiques européens : " Le Renouveau charismatique doit être prophétique ou mourir ".
Qu'est-ce qu'être prophète ? Quel est ce service prophétique que l'Église attend des charismatiques ?
l - La fonction prophétique des baptisés
Il n'est pas facile de s'entendre sur le terme prophète. Tout le monde l'emploie mais personne ne le définit. S'inspirant de la Bible, on pourrait dire que le prophète n'a pas pour mission essentielle de dévoiler l'avenir, mais de faire connaître Dieu et son grand projet de salut. Le prophète est une femme, un homme, un inspiré qui regarde la réalité avec les yeux du Christ et qui communique à ses contemporains la pensée de Dieu sur les événements qu'ils vivent.
On connaît les prophètes de l'Ancien Testament. On sait que l'Église repose sur les Apôtres et les Prophètes. On voit bien que dans l'Église primitive, le charisme de prophétie et le ministère de prophète étaient deux réalités distinctes.
Aujourd'hui, nous insistons sur la fonction prophétique des baptisés. Au baptême le prêtre a fait une onction avec le saint chrême sur la tête du catéchumène en disant : " Vous faites maintenant partie de son peuple. Il (Dieu) vous marque de l'huile sainte pour que vous demeuriez éternellement membre du Christ, prêtre, prophète et roi ". Les baptisés forment " la race choisie, le sacerdoce royal, la nation sainte, le peuple de Dieu, chargé d'annoncer les merveilles de Celui qui nous a appelés des ténèbres à son admirable lumière " (I P 2, 9).
Annoncer les merveilles de Dieu, voilà une façon d'être prophète. La Constitution Lumen Gentium de Vatican II enseigne : " Unis au Christ, le grand prophète, et constitués dans l'Esprit témoins du Christ ressuscité, les fidèles ... sont appelés à faire briller la nouveauté et la force de l'Évangile dans leur vie quotidienne, familiale et sociale, et à exprimer, avec patience et courage, dans les difficultés de la vie présente, leur espérance de la gloire à travers les structures de ce monde " (# 35).
Le pape Jean-Paul II ajoute : " Il s'agit d'annoncer, de communiquer, de faire vibrer dans les cœurs les vérités révélées, porteuses de la vie nouvelle que nous donne l'Esprit saint ". L'action prophétique des chrétiens consiste donc à faire vivre aujourd'hui, dans les cœurs, les vérités porteuses de la vie nouvelle que donne l'Esprit saint.
2 - Le service prophétique du Renouveau
Quel est ce service prophétique que l'Église attend du Renouveau charismatique ? À chacun de nous d'écouter l'Esprit et de répondre ! Il me semble que la réponse comportera au moins les quatre éléments suivants :
• Une prise de conscience de son baptême
Le baptême de l'Esprit fait suite au baptême dans l'Esprit. Baptisés dans l'Esprit quand nous étions jeunes enfants, nous avons à prendre conscience des richesses de notre incorporation au Christ et à les assumer. Cela ne se fait pas sans conversion, sans l'acceptation libre du Christ comme son Seigneur et son Sauveur. Le Séminaire de la vie dans l'Esprit prépare à cette prise de conscience , à cette conversion, à cet engagement, à l'effusion de l'Esprit. Ce que nous appelons " effusion de l'Esprit " n'est pas réservé à quelques privilégiés, mais est destiné à tous les baptisés, appelés à devenir adultes dans la foi. La mission du Renouveau dans l'Esprit est de vivre ce renouvellement de la foi et de le faire connaître aux autres.
• Une vie audacieusement chrétienne
Dans notre monde où nous parlons si facilement de droits et de liberté, nous avons pourtant peur d'être différents des autres. C'est le nivellement par le bas. On veut bien être chrétien, mais en privé et pas trop : on pourrait passer pour fanatique. On est pour l'Évangile, mais pour un évangile pas trop exigeant, qui ne dérange pas, qui s'accommode bien aux maximes et aux modes du monde. Mais quand on pense et agit comme le monde, qu'est-ce qu'on peut bien lui apporter de neuf ? On ne peut prétendre être le sel de la terre, la lumière du monde et le levain dans la pâte. Le charismatique vit son baptême de façon consciente et responsable. Il n'a pas à avoir peur de dénoncer, de parler à temps et à contretemps pour propager la pensée de Jésus, comme écrit saint Paul. Il n'a pas à avoir peur de poser des gestes prophétiques, comme Jésus qui un jour a chassé les vendeurs du temple, leur rappelant que sa maison était une maison de prière.
• L'exercice des charismes
Le Renouveau dans l'Esprit s'appelle aussi Renouveau charismatique. L'accent est mis sur les charismes, pas nécessairement sur les charismes extraordinaires, qui peuvent être séduisants. Chez les protestants, on doit chanter ou parler en langues pour être reconnu charismatique. L'insistance sur les charismes extraordinaires entraîne et conduit plus facilement à la recherche du merveilleux et du spectaculaire. Tout don, accepté et développé, purifié et mis au service des autres, est un charisme. Et la vie est faite de petites choses ! L'Esprit ne suggère pas de chercher le prestige et la domination (" Repos dans l'Esprit " en série, par exemple). Il faut plutôt aspirer au don de prophétie qui doucement éclaire, console et réconforte...
• L'accueil de l'authentique Parole de Dieu
Il n'y a pas lieu de chercher de nouvelles révélations. La Révélation est terminée depuis la mort du dernier des Apôtres. Les révélations privées et les messages des voyants n'ont rien à nous apprendre. Il semble venu le temps évoqué par saint Paul quand il écrit à son disciple Timothée : " Un temps viendra où les hommes ne supporteront plus la saine doctrine, mais au gré de leurs passions et l'oreille les démangeant, ils se donneront des maîtres en quantité et détourneront l'oreille de la vérité pour se tourner vers des fables " (2 Tm 4, 3-4). Quand les croyants se détournent de la vérité, c'est la confusion dans la communauté. Nous n'avons pas besoin d'un nouvel évangile, mais notre foi a besoin d'être renouvelée à l'authentique Parole de Dieu. Nous n'avons rien à ajouter à notre Credo. Christ a parlé, il n'y a rien à ajouter.
Chacun, chacune de nous peut continuer à chercher à définir le service prophétique que l'Église attend du Renouveau charismatique aujourd'hui. Dans cette recherche, il faudra faire une bonne place au discernement. Si nous voulons garder notre identité et rendre service à l'Église, il ne faut pas rester dans la marginalité. Pour répondre aux attentes de l'Église, il faut se mettre à l'écoute de l'Esprit et se laisser mener par lui ; il ne manque pas d'imagination. Enfin si le Renouveau veut demeurer nouveau, il a besoin d'être renouvelé dans l'Esprit saint.
Membre de la Congrégation des Eudistes, le père Gaspard Martin a été répondant pour le Renouveau charismatique du diocèse de Québec de 1990 à 1996. Il est actuellement aumônier à la Maison provinciale des religieuses de la Charité de Saint-Louis à Lévis.
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Saint Jean de Brébeuf
par Paul-Émile Vignola

Au sein de ceux qu'on appelle les martyrs canadiens, Jean de Brébeuf apparaît comme le chef de file. Personnalité haute en couleur, il a la taille d'un personnage de légende. Né en 1593 en Basse-Normandie, il entre au noviciat des Jésuites de Rouen en 1617, à l'âge de vingt-quatre ans. Ordonné prêtre en février 1922, cet homme de superbe stature et d'une force d'âme incomparable, lui qu'on surnommera " le géant des missions huronnes " s'embarque pour la Nouvelle-France au printemps 1625. Ses aventures en terre d'Amérique suscitent l'intérêt à plusieurs titres : ses écrits nous le révèlent comme voyageur et ethnographe, apôtre et missionnaire, mystique et martyr.
Voyageur et ethnographe
Jean de Brébeuf couche sur papier ses observations et commentaires au cours et à la suite de ses nombreux périples. S'il avait vécu de nos jours, il aurait pu joindre le cercle des grands explorateurs. Cependant sa caméra n'aurait pas filmé et ses notes n'auraient pas été colligées en vue d'une tournée de ciné-conférences, mais au profit de ses confrères de la Compagnie de Jésus intéressés ou assignés à l'aventure missionnaire. Voilà ce que révèlent les titres de deux de ses textes : Avertissement d'importance pour ceux qu'il plairait à Dieu d'appeler en Nouvelle-France, et principalement au pays des Hurons et Instruction pour les Pères de notre Compagnie qui seront envoyés aux Hurons. Ce qu'il recherche en décrivant les occupations et coutumes des autochtones, c'est une voie d'accès pour le christianisme.
Dès le premier automne en Nouvelle-France, il part le 20 octobre 1625 avec un groupe d'Algonquins pour les chasses d'hiver, dans le but de se familiariser avec les langues indiennes et les coutumes de ces peuples. Il ne revint que le 27 mars suivant après avoir vécu un " noviciat " assez crucifiant... Il eut froid ; il eut faim ; il marcha jusqu'à épuisement dans les forêts enneigées ; il supporta la promiscuité des cabanes de branchage, devant dormir au milieu des indiens ignorants des règles de propreté et des chiens de la troupe et dans une fumée âcre qui lui brûlait les yeux, des yeux déjà affectés le jour par l'aveuglante blancheur de la neige. À l'été 1626, il peut enfin partir pour le pays des Hurons, un voyage de 1200 kilomètres qui durait de vingt à trente jours au long desquels il dut pagayer, transporter de lourds fardeaux dans les " portages ". Ses deux compagnons s'étant retirés très tôt, il vécut une immersion totale de deux années où il se fait huron avec les hurons. Il observe leurs mœurs et coutumes, il apprend leur langue qu'il maîtrisera au point d'exciter leur admiration ; il en établira plus tard un dictionnaire et une grammaire. Rappelé à Québec par son supérieur en 1628, rapatrié vers l'Europe par les Anglais qui ont pris Québec, il y revient en 1633 et retrouve les Hurons en 1634. Pendant cinq ans, il cerne méthodiquement la psychologie et les institutions de ce peuple ; partant de là, il élabore ses premières méthodes d'apostolat. Il découvre que l'évangélisation des autochtones sera une œuvre de douceur, de patience et de sacrifice : " Il faudra longtemps arracher, longtemps semer ; plus tard, on récoltera. "
Apôtre et missionnaire
Ce voyageur infatigable, cet observateur intelligent des mœurs indiennes ne pense qu'à évangéliser ces gens qu'il prend en affection malgré leurs défauts. Il initia à la langue et aux coutumes des Hurons les Jésuites qui le rejoignent à partir de 1634. Il donna à la mission un esprit et un idéal qui produisirent d'authentiques fruits de sainteté. En composant un catéchisme et des formules de prières en huron, il fournit à ses compagnons un indispensable instrument de travail. On lui doit également un Noël huron, " Iesous ahatonnia ", à la musique étrange ; popularisé par le disque, on ne peut l'écouter sans une profonde émotion. Brébeuf sait combien il est facile, à son prie-Dieu, de se leurrer et de rêver de tâches glorieuses. Des aspirants missionnaires, ce pionnier exige avant tout l'amour de la croix et du Crucifié. Sans cet amour, ils ne pourraient résister aux conditions intolérables qui les attendent et que lui-même décrit parfaitement.
Si Jean de Brébeuf baptisa une foule de bébés et de jeunes enfants au seuil de la mort, il attendit sept ans la conversion d'un premier adulte en santé. Longtemps, il dut supporter un climat de suspicion entretenu par les sorciers qui le rendaient responsable de la sécheresse ou des épidémies. Il fut persécuté et même condamné à mort par un " grand conseil " des chefs. Il réagit alors à la manière indienne : le condamné invite sa famille, ses juges et ses futurs bourreaux à un festin où, dans un discours, il fait valoir sa bravoure et ses exploits. Il prit la parole non pour se mettre en valeur, mais pour célébrer les perfections du Grand Esprit, sa justice, les récompenses et les châtiments qu'elle réserve... L'auditoire fut désorienté, subjugué par pareille harangue ; on se retira en silence. Les jours passèrent et rien ne survint. Le climat s'était apaisé ; le travail missionnaire pouvait reprendre et commencer à porter fruit. Dans les années 1638 et 1639, on rapporte près de quatre cents baptêmes. Hélas, une épidémie survient et la persécution reprend avec un bon lot de défections et d'apostasies. Blessé lors d'une chûte sur la glace d'un lac gelé, il doit rentrer à Québec en 1641, pour y être soigné et laisser se dissiper l'hostilité que semble provoquer sa seule présence. En 1644, alors que les Iroquois ont décidé d'exterminer les Hurons, notre héros organise un convoi de ravitaillement qui parvient miraculeusement à destination. Désormais, il partagera le sort de la nation assiégée qui, dans l'épreuve, s'ouvrait à l'Évangile. Il porta secours aux victimes de la guerre, demeurant avec ses ouailles jusqu'au jour où il fut capturé par l'ennemi, le 17 mars 1649.
Mystique et martyr
Cet homme d'action se révèle encore un mystique de haute venue. D'une humilité exemplaire, il aspire de tout son être à l'oubli et à la soumission au jugement d'autrui. Ses proches relèvent, par delà sa bonté qui ne demeure étrangère à aucune souffrance, l'absence totale de trouble ou d'inquiétude. Son calme confinait à l'immobilité bienheureuse. Sa douceur, au dire d'un confrère, " était à l'épreuve de tout. Depuis douze ans que je l'ai connu, je l'ai vu supérieur, inférieur, égal à tout le monde, tantôt dans les affaires temporelles, tantôt dans les travaux et les fatigues des missions... ; dans les souffrances, dans les persécutions et calomnies, jamais je ne l'ai vu ou en colère, ou même dans l'apparence de quelque indignation... " Même si sa personnalité évoque un océan sans ride, il connaît dans son âme de rudes combats intérieurs : des monstres le hantent et des visions effrayantes viennent le troubler. Il se tourne alors vers la Croix. Brébeuf se lie au Christ d'une étroite amitié et s'engage résolument sur la voie des grands détachements : longues heures d'oraison, pénitences rigoureuses, attention extrême à se garder des moindres imperfections, recherche de toutes les occasions où l'obéissance et l'humilité trouvent à s'exercer. Au fil des ans, il ajoutera à ses vœux de jésuite, celui du martyre et celui du plus parfait. Il confie avoir vu Jésus se décharger de sa croix sur ses épaules et s'être montré à lui " couvert de lèpre, sans forme ni beauté ". La Vierge lui apparut aussi, " le cœur transpercé de trois lances ". Selon le père Ragueneau, son supérieur, " il était toujours uni à Dieu qui le favorisait d'un don d'oraison très sublime et de beaucoup d'autres grâces gratuites que l'on admire dans les grands saints ". Marie de l'Incarnation affirme qu'il reçut le présent de l'Esprit du Verbe incarné, le plus haut point de la vie spirituelle, " commerce d'esprit à esprit dans l'Esprit, qui fait que les paroles de saint Paul se vérifient lorsqu'il dit : ce n'est plus moi qui vis, c'est Jésus Christ qui vit en moi ".
Cet état d'intime union à Dieu lui permit de montrer un courage extraordinaire lors de son martyre. Dès qu'il fut prisonnier des Iroquois, ceux-ci lui arrachèrent les ongles des mains et des pieds. Dépouillé de ses vêtements, - en plein hiver - il dut marcher cinq kilomètres avant d'arriver au poteau de torture auquel on l'attache. Ses bourreaux s'acharnent sur lui avec une cruauté aux raffinements diaboliques ; entre autres " initiatives ", on lui enfonce des alènes rougies dans la chair, on le couvre de tisons ardents, on lui met un collier de six haches rougies à blanc. " Jean de Brébeuf souffrait comme un rocher, rapportent les Relations, insensible au feu et aux flammes, et ne poussant pas un seul cri. " Il se permit même d'exhorter d'une voix ferme, ses compagnons condamnés comme lui. Au bout de trois heures, ses tortionnaires lui ouvrent la poitrine et arrachent son cœur qu'ils mangeront. " Ainsi mourut le fondateur de la mission huronne, écrit l'historien protestant Parkman, son héros le plus admirable et le plus grand de ses martyrs... Jusqu'à son dernier souffle, il resta indomptablement debout, et sa mort fit la stupeur de ses bourreaux. "

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Message de Jean Paul II à l'occasion du Rassemblement mondial du Renouveau charismatique catholique

Lundi 24 avril 2000
Très chers frères et sœurs !
1. C'est avec une grande joie que je vous transmets mon salut à l'occasion du Rassemblement mondial du Renouveau charismatique catholique qui se déroule à Rimini. Depuis diverses années désormais, le " Renouveau dans l'Esprit saint " célèbre ainsi, au début du mois de mai, sa " convocation nationale ". À l'occasion de l'Année jubilaire, ce rendez-vous a revêtu une dimension particulière en raison de la présence de nombreux représentants de groupes et de communautés charismatiques provenant d'autres pays du monde. C'est pourquoi votre rassemblement se déroule à juste titre sous le patronage d'un organisme, l'" International Catholic Charismatic Renewal Services ", auquel revient le devoir de coordonner et de promouvoir l'échange d'expériences et de réflexions entre les communautés charismatiques catholiques présentes dans le monde. Grâce à cela, la richesse présente dans chaque communauté va au bénéfice de tous, et toutes les communautés peuvent percevoir plus facilement le lien de communion qui les lie les unes aux autres et à toute l'Église. Je salue cordialement le Président de l'" International Catholic Charismatic Renewal Services ", M. Allan Panozza, le coordinateur national du " Renouveau dans l'Esprit saint ", M. Salvatore Martinez, ainsi que tous les membres du Comité national de Service.
2. Ce rassemblement international de Rimini constitue pour vous une étape du pèlerinage jubilaire. En célébrant l'échéance bimillénaire de l'Incarnation, nous sommes tous appelés à tourner notre regard vers le Christ, " lumière des nations ". En le contemplant, se renouvellent en nous joie et gratitude : le Fils de Dieu est devenu homme, est mort pour notre salut, est ressuscité et vivant. Le Christ est vivant ! Il est le Seigneur ! Telle est la certitude de notre foi. Tandis que nous la proclamons avec humilité et fermeté, nous sommes conscients du fait que cette certitude n'est pas de notre fait. Si nous avons pu connaître le Christ, c'est parce que lui-même s'est fait connaître à nous, en nous donnant son Esprit : " Nul ne peut dire : " Jésus est notre Seigneur ", s'il n'est avec l'Esprit Saint " (1 Co 12, 3).
En se faisant connaître, le Christ ne nous a pas laissés seuls. Dans l'Esprit naît le nouveau Peuple de Dieu, car " il a plu à Dieu que les hommes ne reçoivent pas la sanctification et le salut séparément, hors de tout lien mutuel ; il a voulu au contraire en faire un peuple qui le connaîtrait selon la vérité et le servirait dans la sainteté " (Lumen gentium, n. 9). Chaque communauté ecclésiale authentique est une portion de ce peuple, qui depuis deux mille ans, parcourt les routes du monde. Tout en appartenant à une communauté déterminée, chaque baptisé est donc ouvert à l'accueil de la richesse de l'Église universelle, qui est l'Église de tous les siècles.
3. L'Église regarde avec gratitude la floraison de communautés vivantes, dans lesquelles la foi est transmise et vécue. Dans cette floraison, elle reconnaît l'œuvre de l'Esprit saint, qui ne fait jamais manquer à l'Église les grâces nécessaires pour affronter les situations nouvelles et parfois difficiles. Un grand nombre d'entre vous se rappelleront de la grande rencontre qui a eu lieu à Rome le 30 mai 1998, à la veille de la Pentecôte. À cette occasion, je disais : " Dans notre monde, souvent dominé par une culture sécularisée qui crée et promeut des modèles de vie sans Dieu, la foi de tant de personnes est mise à dure épreuve et est souvent étouffée et éteinte. On ressent donc avec urgence la nécessité d'une annonce forte et d'une formation chrétienne solide et approfondie. Nous avons besoin aujourd'hui de personnes chrétiennes mûres, conscientes de leur identité baptismale, de leur vocation et mission dans l'Église et dans le monde ! Nous avons besoin de communautés chrétiennes vivantes ! Et voici alors les mouvements ecclésiaux et les communautés nouvelles : ceux-ci sont la réponse suscitée par l'Esprit saint, à ce défi dramatique de fin de millénaire " (cf. ORLF n. 23 du 9 juin 1998).
À cette occasion, j'observais également que pour les mouvements se profilait désormais une nouvelle étape, " celle de la maturité ecclésiale " (ibid.). Les communautés charismatiques, elles aussi, sont appelées aujourd'hui à franchir ce pas et je suis certain que, pour la maturation de la conscience ecclésiale dans les diverses communautés charismatiques présentes dans le monde, un rôle important pourra être joué par l'" International Catholic Charismatic Renewal Services ". Ce que je dis alors place Saint-Pierre, je le répète à vous tous, rassemblés à Rimini : " L'Église attend de vous des fruits " mûrs " de communion et d'engagement " (Ibid.).
4. Au sein de vos communautés, en des circonstances diverses, pour chacun de vous a commencé un chemin qui conduit à une connaissance et à un amour du Christ toujours plus grands. N'interrompez pas le chemin entrepris ! Ayez confiance : le Christ complètera l'œuvre que lui-même a commencée. " Aspirez aux dons supérieurs ! " (1 Co 12, 31). Cherchez toujours le Christ : cherchez-le dans la méditation de la Parole de Dieu, cherchez-le dans les sacrements, cherchez-le dans la prière, cherchez-le dans le témoignage des frères. Soyez reconnaissants aux prêtres qui accompagnent en tant que pasteurs vos communautés : à travers leur ministère, c'est l'Église qui vous guide et qui vous assiste comme mère et maîtresse. Accueillez avec joie les occasions qui vous sont offertes d'approfondir votre formation chrétienne. Servez le Christ dans les personnes qui vous sont proches, servez-le dans les pauvres, servez-le dans les besoins et les nécessités de l'Église. Laissez-vous guider véritablement par l'Esprit ! Aimez l'Église : une, sainte, catholique et apostolique !
Je suis particulièrement heureux de savoir que des représentants d'autres Églises et communautés ecclésiales participent également à votre rassemblement et je désire les saluer cordialement. En vous unissant à l'action de louange commune, vous avez accueilli l'invitation que j'ai formulée dans la Bulle d'indiction du grand Jubilé : " Nous accourons tous, des diverses Églises et communautés ecclésiales répandues à travers le monde, vers la fête qui se prépare ; nous apportons ce qui nous unit déjà, et le regard fixé uniquement sur le Christ nous permet de croître dans l'unité qui est le fruit de l'Esprit " (Incarnationis mysterium, n. 4).
Tandis que je prie avec vous la Vierge Marie, afin que chacun accueille le don de l'Esprit pour être témoin du Christ là où il vit, je vous donne volontiers, chers frères et sœurs, ainsi qu'à vos familles, ma Bénédiction affectueuse.
Du Vatican, le 24 avril 2000

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Congrès charismatique catholique de l'Atlantique
par sœur Corinne Chamberlain
Peuple de l'an 2000
L'exécutif du Conseil diocésain du Renouveau charismatique du diocèse de Moncton a accepté d'être l'hôte du Congrès de l'Atlantique qui s'est tenu au CEPS de l'Université de Moncton les 2, 3 et 4 juin 2000.
Tous les diocèses étaient invités, ce qui nous a assuré une participation d'environ trois cents personnes.
Choisi dans l'Esprit, le thème du congrès était le suivant : " Maintenant, je fais toutes choses nouvelles " (Ap 21, 5).
Le conférencier invité était le père Yvon Samson, o.ss.t. L'animation et le ministère de musique ont été assurés par quatorze membres de la Communauté Marie-Jeunesse.
Le vendredi soir, Sœur Corinne Chamberlain, présidente du Comité de Service de l'Atlantique (CSA), livra le message d'ouverture et Monseigneur Ernest Léger présida la messe d'ouverture. Son Excellence le Nonce apostolique, présent ce soir-là, s'est adressé à la foule.
Samedi soir, le père Robert Savoie présida le ministère de guérison et de libération intérieure.
Les ministères d'imposition des mains et de prophétie occupèrent une place importante durant la fin de semaine.
Pendant tout le congrès, dans un petit oratoire spécialement aménagé pour la circonstance, les gens venaient prier devant le Saint-Sacrement. Les participants ont eu le bonheur de vivre les sacrements d'eucharistie et de réconciliation. Une douzaine de prêtres nous ont prêté main-forte. Nous l'avons grandement apprécié et les remercions de tout cœur.
Le congrès se termina par la célébration de l'eucharistie, suivie d'une cérémonie de reconnaissance aux pionniers et pionnières du Comité de Service de l'Atlantique (CSA). On y a reconnu le travail inlassable de quatre personnes : Frère Aurèle Melanson, Sœur Vitaline McGrath, Sœur Corinne LaPlante et Monsieur Marcel Haché. Cette cérémonie fut présidée par Sœur Corinne Chamberlain.
On a de plus souligné la précieuse et importante contribution des personnes suivantes à l'implantation du Renouveau charismatique catholique en Atlantique : Monseigneur Donat Chiasson, Père David Boudreau, Père Oscar Melanson, Sœur Florence Melanson et Père Gaston Ouellet.
Si le Renouveau charismatique est toujours vivant en Atlantique, c'est grâce à tous ceux et celles qui nous ont devancés ainsi qu'à toutes les personnes qui y croient encore aujourd'hui. Merci de la part du CSA ! Puisse le Seigneur continuer de bénir le Renouveau !
La clôture officielle du congrès fut faite par madame Astrid Goguen, responsable du Renouveau pour le diocèse de Moncton.
Selon les commentaires recueillis, le Congrès de l'Atlantique 2000 fut l'un des plus beaux. Merci et félicitations au comité organisateur !
Louange et gloire au Seigneur qui est encore à l'œuvre et crée toutes choses nouvelles !

Magazine SELON SA PAROLE (QUÉBEC) traitant de questions reliées à la spiritualité, l'évangélisation, l'éducation de la foi et la vie en Église
Selon Sa Parole janvier-février 2001 vol. 27 numéro 1


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Dernière mise à jour 8 février 2001

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