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Magazine SELON SA PAROLE (QUÉBEC)
traitant de questions reliées à la spiritualité, l'évangélisation, l'éducation
de la foi et la vie en Église
Selon Sa Parole juin-juillet 1999 vol. 25 numéro 6
DES TÉMOINS POUR NOTRE TEMPS
De nos jours encore, des jeunes et moins jeunes cherchent à orienter leur vie vers quelque chose de beau, de bien, de grand et d'utile.
Cette rubrique souhaite piquer au vif l'intérêt de chacun, et contribuer à la découverte que la sainteté, dans l'Église de Jésus, est aussi un appel pour notre temps.
N.D.L.R.
Délia Tétreault, femme d'action de grâce
Lucille Ménard
En ces années de fin de siècle, l'Église canadienne vit des événements qui viennent couronner des labeurs du début de notre ère.Vraiment nous récoltons des fruits dont la semence fut mise en terre dans les années 1900. Oui, l'Église est fière de nos pionniers religieux en les reconnaissant ou "vénérables" ou "bienheureux" ou "saints". Et parmi l'éventail de fondateurs et de fondatrices, je viens vous présenter une femme de chez nous: la fondatrice des Soeurs missionnaires de l'Immaculée-Conception, déclarée vénérable le 18 décembre 1997.
Délia Tétreault, née à Marieville en 1865, a fondé l'institut en 1902 et a envoyé ses premières missionnaires en Chine en 1909. A sa mort en 1941, son institut est en pleine expansion. Aujourd'hui, ses filles, femmes de différentes nationalités, sont présentes dans 14 pays.
Femme de foi solide, Délia Tétreault, ne cherchait que la volonté de Dieu pour elle et pour son institut; elle a su lire l'évangile pour y découvrir la personne de Jésus qui invite à entrer en communion avec le Père. Sa grande dévotion à l'Esprit Saint l'a amenée à vivre de la Trinité, là où est notre demeure, notre chez-nous, c'est qu'elle désirait voir tous les enfants du Père chez-eux. Son désir missionnaire était bien de faire connaître le Seigneur en reconnaissance pour la gratuité de Dieu envers chacun de ses enfants: "Dieu nous a tout donné, même son propre Fils, quel meilleur moyen de le payer en retour que de lui donner des enfants, qui, eux aussi chanteront ses louanges". Elle invitait fortement ses filles à aimer, à travailler, à vivre en esprit de reconnaissance pour les dons reçus du Père. "Notre vie, disait-elle, doit être une hymne continuelle d'action de grâce". Et, "La joie est le meilleur merci qu'on puisse adresser à Dieu; c'est lui dire que nous sommes contents de ce qu'il fait pour nous". Louange et action de grâce sont connexes et inséparables: pas de louange qui ne soit fondée sur l'action de grâce, pas d'action de grâce qui ne s'épanouisse en louange. La manière concrète et privilégiée de rendre grâce à Dieu sera le don de soi pour la mission ad gentes. La même inspiration invite aussi à rendre grâce en adoptant l'attitude humble et jubilante de Marie. D'où le caractère nettement marial de cette spiritualité.
Enfin, comme l'exprime un auteur spirituel: "L'action de grâce, c'est tout le mouvement de retour de l'homme vers Dieu en réponse à la grâce qui est tout le don de Dieu à l'homme." Et ce retour, pour Délia Tétreault, c'était lui offrir des enfants qui connaîtront Dieu vivront de lui sur la terre et le loueront pendant toute l'éternité. C'est cette spiritualité d'action de grâce qu'elle a léguée à ses filles. Spiritualité de tous les temps à laquelle sont invités tous les chrétiens qui désirent commencer ici-bas leur chant de louange éternelle.
Références:
1 - Soeurs missionnaires de l'Immaculée-Conception, "Un long Magnificat", Outremont, 1994, page 12. 2 - Dom J. Juglar, Canticum Novum. "L'action de grâce des fils de Dieu", Paris, Ed. de la Source, 1950, page 15.
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Dernière mise à jour 2 août 1999
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