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Magazine SELON SA PAROLE (QUÉBEC) traitant de questions reliées à la spiritualité, l'évangélisation, l'éducation de la foi et la vie en Église
Selon Sa Parole 15 mai 1999 vol. 25 numéro 5


Septième séminaire
DEVENIR PLUS CHARISMATIQUE

Nous publions les deux derniers séminaires de la vie dans l'Esprit. Le premier séminaire et le mode d'emploi sont parus dans la revue de février dernier, le deuxième et le troisième dans la revue de mars, le quatrième et le cinquième dans la revue d'avril. Nous avons recueillis ces séminaires chez nos frères et nos soeurs belges, dans un numéro spécial de leur revue Bonne Nouvelle (21e année, numéro 118, mars-avril 1998) consacrée au Renouveau charismatique. Nous remercions chaleureusement les éditeurs de nous en autoriser la reproduction. N.D.L.R.

Les charismes sont des dons de Dieu, reçus et exercés en vue du bien de l'Église, le Corps du Christ. D'après saint Paul, chacun des disciples de Jésus est appelé à manifester la présence et l'action du Christ parmi les hommes d'une manière qui lui est propre, en vue du bien de tous: "À chacun, la manifestation de l'Esprit est donnée en vue du bien commun" (1 Co 12,7).

Tous les dons et services particuliers exercés dans la communauté chrétienne doivent donc être des révélations de l'amour. "Sans amour, je ne suis rien, je suis un métal qui résonne, une cymbale qui fait beaucoup de bruit" (cf. 1 Co 13,1).

Comme il est bien certain que j'ai à me laisser saisir de plus en plus par l'amour du Christ pour son Père et ses frères, il y a donc une croissance possible pour la vie charismatique. Les faux charismes - c'est-à-dire les expressions de mon amour-propre - vont disparaître. Les vrais vont se manifester clairement et devenir plus transparents à l'amour. À lui seul la gloire, et non pas à moi! Tous les obstacles à l'action du Saint-Esprit vont peu à peu céder à l'emprise de l'Esprit de Jésus.

UN EXEMPLE ÉCLATANT

Parce qu'ils identifiaient "charisme" et "manifestation extraordinaire", certains ont cru que l'époque des charismes était révolue, ou même qu'elle s'était terminée avec la première génération chrétienne. Ils se trompaient gravement. Ils ne voyaient plus que l'Église est remplie de charismes. Le Corps du Christ doit manifester sa vie et son action en chaque génération humaine.

Toute la vie de l'Église est charismatique. Il arrive même que certains de ses membres reçoivent des charismes éclatants et extraordinaires. Cette démonstration de la puissance de l'Esprit ne fait que confirmer que toute la vie de l'Église et le véritable agir chrétien sont appelés à faire grandir le Christ en son corps parmi les hommes grâce à l'action du Saint-Esprit. "Il faut que lui grandisse et que moi je décroisse" (Jn 3,30).

Les exemples sont innombrables mais, pour faire comprendre, je voudrais m'arrêter à un "charismatique" du XIIe siècle, saint Bernard de Clairvaux, un humble moine à la santé délabrée - une santé de moribond - qui a sauvé l'Église de son temps, un grand mystique que le Saint-Esprit poussait à l'action.

Les charismes de Bernard étaient reconnus par tous ses contemporains. "Il reçut avec profusion, nous dit Guillaume de Saint-Thierry, ce que l'Apôtre appelle une manifestation de l'Esprit pour l'utilité commune, une parole de sagesse et de science plus féconde, la grâce de la prophétie, le don d'opérer des miracles et des guérisons."

Un autre contemporain, Wibald, abbé de Stavelot, se fait l'interprète de tous ceux qui se sont convertis à sa parole, pour lui reconnaître un charisme extraordinaire de "prédicateur". Bernard lui-même rapporte comment il s'est mis à ne plus préparer le texte de ses sermons, mais à se livrer à l'Esprit: il libérait la parole de Dieu en lui.

De plus, il chassait les démons. On nous rapporte que pendant ses démarches pour réduire le schisme qui dévastait l'Église, il s'en prit avec autorité, en pleine eucharistie, au comte de Poitiers. Celui-ci tomba terrassé; on le releva et il se soumit.

On s'est aussi demandé si le plus grand charisme reçu par Bernard n'était pas que son influence immense ne lui attirait aucune jalousie; une humilité charismatique.

RÉALISME DU DISCIPLE

Bernard était réaliste. Le mystère de l'Incarnation de cette "alliance audacieuse" entre Dieu et l'homme, l'avait marqué jusqu'à la moelle. Aussi - selon un autre contemporain - n'avait-il que d'humbles sentiments de lui-même. Jamais il ne se regarda comme l'auteur, mais uniquement comme l'instrument des oeuvres qui lui attiraient la vénération universelle. Tout le monde le portait au pinacle; lui se croyait au bas de l'échelle...

Tout ce qu'il faisait, il l'attribuait à Dieu; il pensait et disait ne vouloir et ne pouvoir rien de bon sinon l'inspiration et l'action de Dieu. À l'heure propice, la force de Dieu venait mettre à part son serviteur. Le Seigneur avait jeté ses regards sur son humilité, le Saint-Esprit avait orné son âme.

La pureté de ses intentions n'était souillée d'aucune duplicité, la fausseté ne venait pas interrompre le cours de ses bonnes oeuvres: aussi le même Saint-Esprit faisait-il en lui sa demeure stable.

L'aiguillon de la maladie ne le quitta jamais. Il savait que la force s'exerce dans la faiblesse; et il faisait l'expérience de cette suffisance de la grâce...

Les honneurs qu'on lui offrait le laissaient insensible; pour lui, la mitre et l'anneau n'avaient pas plus de charme que le sarcloir et le râteau. Il ne s'humiliait pas, il était humble.

Bernard aimait citer deux phrases de la Bible: "L'Esprit du Seigneur ne repose que sur l'homme qui est humble" (Is 66,2 selon la Septante) et "Le Seigneur donne sa grâce aux humbles" (Jc 4,6).

OBÉISSANCE AMOUREUSE

Bernard avait reçu un appel à une vie silencieuse en présence de Dieu et voilà que, pendant qu'il était dans la solitude avec ses frères, des appels à agir dans l'Église devenaient de plus en plus pressants. Il résistait d'abord - le temps de bien voir - puis il obéissait par amour pour son Seigneur et pour l'Église.

Nous sommes bien loin de la figure du propriétaire. Il peut arriver que certains s'intéressent plus aux charismes qu'au Seigneur Jésus. Il arrive même que certains aiment plus les charismes que le Seigneur Jésus et son Église. Bernard, lui, est un amoureux qui attend la venue de l'Époux. Il a refusé tous les honneurs.

TOUTE LA VIE

Acceptes-tu cette vision charismatique qui englobe toute la vie chrétienne et qui demande une conversion continuelle: réalisme, humilité, obéissance, amour et pardon?

Saint Paul t'invite à désirer les dons les meilleurs (1 Co 12,31). Soupçonnes-tu qu'il s'agit finalement de l'amour? Tout passera sauf l'amour.

Tu viens de recevoir l'exemple de saint Bernard, mais tu peux aussi prendre la vie d'un autre saint: tu verras que le Saint-Esprit est à l'oeuvre à travers une humanité qui se livre de plus en plus. Là aussi est ton appel.

COMME LES PREMIERS DISCIPLES

En quelques mois, Bernard a fait plus de trente conversions. Devenu le père de ses frères, il les rassemble à Chatillon dans un manoir où ils vivent en commun...

Leur existence s'écoule dans une sorte d'ivresse surnaturelle et continue, dans une atmosphère de ferveur, d'enthousiasme, qui rappelle les premiers temps de la communauté chrétienne de Jérusalem; ils avaient des charismes comme les Corinthiens dont saint Paul dit que "tous prophétisaient". Par dessus tout, ils rivalisaient de zèle à conserver le meilleur des charismes: la charité.

L'AMOUR FRATERNEL

"Quand je parlerais les langues, celle des hommes et celle des anges, s'il me manque l'amour, je suis un métal qui résonne, une cymbale retentissante. Quand j'aurais le don de prophétie, la connaissance de tous les mystères, de toute science. Quand j'aurais la foi la plus totale, celle qui transporte les montagnes, s'il me manque l'amour, je ne suis rien. Quand je distribuerais tous mes biens aux affamés, quand je livrerais mon corps aux flammes, s'il me manque l'amour, je n'y gagne rien. L'amour prend patience, l'amour rend service, il ne jalouse pas, il ne plastronne pas, il ne s'enfle pas d'orgueil, il ne fait rien de laid, il ne cherche pas son intérêt, il ne s'irrite pas, il n'entretient pas de rancune, il ne se réjouit pas de l'injustice, mais il trouve sa joie dans la vérité, il excuse tout, il croit tout, il espère tout, il endure tout. L'amour ne disparaîtra jamais..." (1 Co 13,1-8a).

Ceux qui voyaient comment Bernard et ses frères s'aimaient reconnaissaient que Dieu était en eux. On ne pouvait visiter le manoir sans adhérer, du fond du coeur, à cette concorde, et sans être saisi de repentir et d'admiration. Quelque chose de grand commençait...

SEPT TEXTES À MÉDITER

1 - 1 Corinthiens 13,1-2
2 - 1 Corinthiens 13,3
3 - 1 Corinthiens 13,4
4 - 1 Corinthiens 13,5
5 - 1 Corinthiens 13,6
6 - 1 Corinthiens 13,7
7 - Jean 3,30

QUESTIONS

1 - Lis l'hymne à l'amour de saint Paul (1 Co 13,1-8a) en remplaçant le mot amour par le nom de Jésus; lis-le de nouveau en remplaçant le mot amour par ton propre prénom.
2 - Cette hymne à l'amour serait-elle la charte de la vie charismatique? En vois-tu une autre?
3 - Quels sont les services que le Seigneur te demande d'exercer dans ta communauté chrétienne? Est-ce que tu entends un appel à plus d'amour et à plus d'humilité?

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Dernière mise à jour 6 juin 1999

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