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SELON SA PAROLE 15 février 1998 Volume24 numéro 2

RETRAITE INTERNATIONALE À JÉRUSALEM
Jean-Baptiste Séguin

Du 27 au 29 septembre 1997 a eu lieu la retraite internationale et le pèlerinage en Terre Sainte avec l'ICCRS (Services internationaux du Renouveau charismatique catholique) Cette retraite a regroupé plus de 3000 participantes/es en provenance de groupes du Renouveau charismatique de 38 pays. Nous étions près de 70 venant du Canada sous l'égide de "Jésus Rassemble son Peuple" d'Ottawa, et de "l'Alliance" de Trois-Rivières.

Dès l'arrivée en Terre Sainte la dimension "évangélisation" en vue du Jubilé de l'an 2000 se profilait. À Jaffa, nous avons été mis en contact avec l'appel de Dieu à Jonas pour annoncer la Parole à Ninive. Et en visitant l'église Saint-Pierre, c'est le récit du songe de Pierre appelé à baptiser le païen Corneille qui nous a interpellés. Puis après la visite du Mont-Carmel, c'est vers la Galilée, les lieux de l'enfance et du début de la vie publique de Jésus: Nazareth, Cana, Capharnaüm, le Mont des Béatitudes, le Thabor. Sur le lac de Tibériade, une expérience unique nous attendait. Des bateaux nolisés pour plus de 2000 participants, regroupés en groupes linguistiques, pour une croisière de deux heures, avec animation, chants, prières. Puis sur le débarcadère, un repas aux petits poissons de Saint-Pierre nous attendait tous. Puis ce fut suivi d'une soirée témoignage sur le bord du lac.

Le lendemain, c'était l'ouverture de la retraite à Bethléem. Les 3000 participants/es remplissaient la grande place devant l'église de la Nativité. Les autorités locales ont offert un accueil des plus sympathiques et le patriarche de Jérusalem, sa Béatitude Michel Sabbah a souhaité la bienvenue en cinq langues en déclarant particulièrement: "Vous êtes les premiers à manifester la paix, ici, à Bethléem. C'est un cadeau de l'Esprit saint dans cette quête difficile de la paix, ici. Merci Seigneur de cette amitié."

Pour les trois jours suivants, la retraite s'est poursuivie à Jérusalem. Les participants/es se réunissaient chaque jour, tantôt par groupes linguistiques en différents lieux saints de Jérusalem, tantôt au Centre international des Conventions pour entendre le prédicateur de cette retraite, le père Raniero Cantalamessa. Le texte de saint Paul aux Philippiens fut le fil conducteur de ses trois enseignements: le Christ Serviteur souffrant, Ressuscité, Seigneur (cf. Ph 2,5-11); un enseignement riche de contenu et donné avec beaucoup de simplicité et de joie.

À chaque rencontre, plusieurs intervenants prenaient la parole, tantôt pour un témoignage, tantôt pour un ministère de guérison. Ainsi avons entendu Soeur Nancy Kellar des États-Unis, José Prado Flores du Mexique qui a donné un magnifique enseignement sur la guérison du paralytique. Un témoignage oecuménique nous a été communiqué par un groupe messianique qui a été particulièrement bien accueilli. l'Eucharistie était célébrée dans l'enceinte du Centre, présidée par un évêque et quelques évêques et plus de 75 prêtres comme co-célébrants. Et toute l'animation musicale extraordinairement vivante était assumée par un orchestre des Philippines.

Les activités de soirée comme le défilé aux flambeaux dans la vallée du Cédron, furent des moments forts d'intériorité et de témoignage oecuménique. Cette retraite s'est terminée dans une atmosphère de fête et de témoignages saisissants.

L'OECUMÉNISME À JÉRUSALEM

Les deux pôles de notre pèlerinage c'est d'abord la retraite internationale à Jérusalem avec l'ICCRS et puis le Mont-Sinaï. De chacun de ces pôles, je retiens une perle.

De la retraie dont le prédicateur principal était le père Cantalamessa, la dernière soirée a revêtu un caractère oecuménique. Ce soir-là, un Israélien de religion juive mais du groupe messianique a donné son témoignage qui consistait principalement en la découverte, à travers l'Écriture, que le Messie tant attendu c'est vraiment le prophète Jésus. Pour ce groupe religieux juif messianique, affirmer sa foi en Jésus Messie-Sauveur, ce n'était pas renier sa foi juive ni non plus sa nationalité juive, mais une grâce de l'Esprit Saint; c'était plutôt découvrir, à l'intérieur même de son expérience de foi questionnante, le Christ Messie, Sauveur, Libérateur et du peuple juif et de toute l'humanité.

Je découvre là le véritable sens de l'oecuménisme. Il ne s'agit pas tant de prier pour la conversion des non-catholiques - qu'ils soient orthodoxes, juifs, protestants, musulmans et même des païens - à l'Église catholique, mais de prier l'Esprit Saint qu'il fasse l'unité des croyants de la façon qu'il voudra et par les moyens qu'il voudra. Et dans le monde juif comme musulman ou païen, l'Esprit Saint travaille de l'intérieur des personnes et des groupes pour faire éclater au grand jour la foi du Christ, l'Envoyé unique du Père.

Un exemple frappant a été rapporté. Pour arriver à faire éclater un gros bloc de pierre, n'ayant pas nos moyens modernes de détonateurs, on insérait un morceau de bois de cèdre imprégné d'eau. l'effet de l'eau faisait gonfler le bois qui exerçait une pression assez forte pour faire éclater la pierre.

Cet exemple montre que la présence de l'Esprit Saint, dans un authentique témoignage de foi et de vie chrétienne, est capable d'ouvrir à la lumière et à la vérité du Christ Messie-Sauveur-Libérateur tout croyant, qu'il soit juif, chrétien ou musulman ou même tout païen étranger à la foi monothéiste. Je tire la conclusion de l'importance d'un authentique témoignage de vie chrétienne - selon l'Évangile du Christ - que nous devons porter au monde d'aujourd'hui, même le monde de notre milieu, qui se dit chrétien mais qui est profondément matérialiste, cherchant son bonheur et son salut dans les valeurs matérielles plutôt que dans le Christ.

J'ai vu un autre exemple en cela au Mont-Sinaï. Dans la petite boutique de souvenirs de notre hôtel, il y avait le crucifix de saint Damien, de François d'Assise en monde arabe, musulman et orthodoxe. Saint François, en pleine guerre des Croisés catholiques contre le monde musulman pour la conquête de la Palestine, a été le seul crédible à être admis en présence du Sultan, qui l'a autorisé lui et ses compagnons, à rester en Palestine. D'où le fait que beaucoup de lieux saints ont été placés sous la garde des Franciscains. Mais la raison principale, c'est que François respirait l'authenticité de l'Évangile de Jésus qui prêche la paix, le détachement et l'amour.

La montée du Mont-Sinaï, de nuit, est une expérience unique que tous ne peuvent pas faire. Une expérience de huit heures dans la montagne de granit rouge, et voir apparaître les rayons du soleil levant éclairer de leurs feux ces blocs de pierre! Pour moi, ça me rappelle que Dieu a voulu rassembler dans ce lieu désert le peuple Hébreux qu'il venait de libérer de l'esclavage en Egypte, pour lui communiquer sa Parole libératrice, sa loi d'amour par l,intermédiaire de Moïse. Saisir cela sur place a de quoi faire réfléchir sur le moyen que le Seigneur prend pour rejoindre à travers un petit peuple, toute l'humanité. L'action de Dieu se fera concrète, exigeante certes mais proche de nous.
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NOTE D'AUTEUR

L'abbé Jean-Baptiste Séguin est prêtre du diocèse de Valleyfield. Il est répondant diocésain du Renouveau charismatique.
- 30 =

SOUVENIR DE JÉRUSALEM
Denise Gauthier

Vivre la retraite "Jésus à Jérusalem" est une grâce et faveur inoubliables. Voici, pêle-mêle, quelques perles recueillies tout au long de ce pèlerinage.

PÔLES DE L'ÉVANGÉLISATION

Le 25 septembre, nous vivons une activité de pré-retraite. En bateau sur la mer de Galilée, Doudou Scallens, membre de l'ICCRS et laïc engagé dans l'Église, donne son témoignage sur "Jésus le même, hier, aujourd'hui et à jamais." D'après lui, les deux pôles de l'Évangélisation sont la toute-puissance de Jésus et sa résurrection.

C'est le nom de Jésus qui sauve (Ac 4, 12). Pour cela il faut abandonner ses peurs, faire confiance, crier vers le Seigneur, reconnaître que nous avons besoin de Dieu. Nous avons péché, donc nous avons besoin d'être pardonnés.

MINISTÈRE DE GUÉRISON

Le soir, le père Rufus Pereira de l'Inde, représentant des ministères de guérisons à travers le monde, nous parle de la toute-puissance de Jésus et de sa façon de répondre à nos demandes. Il nous redit les trois questions que Jésus nous pose quand on le prie: que veux-tu que je fasse pour toi? Veux-tu être guéri? Crois-tu que je peux le faire?

Il insiste beaucoup sur le pardon et la demande de pardon. En même temps, il mentionne les blocages à la guérison: le manque de pardon, le manque de repentir, l'intérêt quel qu'il soit pour tout ce qui touche l'occultisme, le spiritisme et la magie noire.

JÉSUS, AMOUR INCARNÉ DU PÈRE

Le lendemain, le 26, c'est au tout de Nancy Keller des États-unis, membre de l'ICCRS, de nous entretenir de "Jésus, Amour incarné du Père". Elle nous dit: "Rien, rien ne peut nous séparer de l'Amou de Dieu." Elle nous invite à demander la grâce de croire que Dieu nous aime ici et maintenant en nous citant la parabole du potier de Jérémie (cf. Jr 18).

Trois phrases terminent sa causerie: -Dieu ne nous a pas promis qu'il aurait pas de croix, mais qu'il la porterait avec nous. - Dieu n'a jamais promis qu'il n'y aurait pas de désert, mais qu'il serait un chemin dans le désert. - Dieu n'a jamais promis qu'il n'y aurait pas de fardeau, mais qu'il porterait le fardeau avec nous.

Elle nous parle également de la grande miséricorde du Père dans l'épisode du fils prodigue. N'ayons pas peur de nous présenter à Dieu tels que nous sommes, avec nos blessures, avec nos problèmes. Il nous prend là où nous sommes. Blessés, si nous allons à lui, il nous guérira. Si nous sommes en colère, allons à lui en colère, il nous apaisera. Livrons-nous à son amour. Abandonnons-nous à lui sans crainte, avec foi et confiance.

JÉSUS, LE SERVITEUR SOUFFRANT

Les 27, 28 et 29 septembre, les 3,000 retraitants de 38 pays se réussissent au Centre international de Conventions à Jérusalem pour entendre le père Raniero Cantalamessa sur le thème "Jésus, le Serviteur souffrant." C'est à partir du texte de Ph 2, 5-11 que le Père donne les trois conférences prévues. Il divise donc le texte en trois parties: Jésus, Dieu, l'homme et la femme.

Contrairement à Adam qui, en mangeant le fruit défendu s'est approprié sa volonté, ses désirs, Jésus s'est volontairement vidé de lui-même. Nous avons à devenir conscients que Jésus a souffert pour moi, que par ses souffrances nous sommes guéris (cf. Is 53,4-6). C'est par amour que le Christ s'est livré pour moi.

RÉSURRECTION

Dieu a ressuscité Jésus. La résurrection du Christ est une nouvelle toujours fraîche. Nos avons à proclamer avec foi que Jésus est né, est mort et est ressuscité. "Si vous croyez que Jésus est Seigneur et que Dieu l'a ressuscité d'entre les morts, vous serez sauvés" (Rm 10,9). Mais pour y croire, nous avons besoin de l'outil essentiel: l'espérance. La résurrection de Jésus est la source de notre espérance. Les disciples d'Emmaüs sont soutenus par l'espérance. Invoquons l'Esprit, il nous donnera l'espérance. Le pape Jean-Paul II parle de l'espérance comme d'un dynamisme qui nous attire vers le Père et qui nous pousse vers les autres pour témoigner de la résurrection de Jésus.

Le 29, en soirée, notre retraite se termine par une réunion de prière oecuménique sous la mouvance de l'Esprit Saint. Quelle présence du Seigneur! Il se manifeste de multiples façons. Nous l'acclamons par la danse, les chants et un déploiement de faste sans pareil: drapeaux, costumes nationaux, bannières aux thèmes chrétiens. La joie est exubérante!

Notre séjour se prolonge jusqu'en Egypte. Pour nous rendre au Caire, où habitent 13 millions de personnes, nous suivons la route qu'a prise Joseph vendu par ses frères comme esclave (Gn 37-47). C'est aussi le chemin emprunté par la sainte Famille dans sa fuite d'Hérode le Grand qui voulait tuer Jésus.

Le lendemain, à une heure du matin, nous escaladons le mont Sinaï, partie à dos de dromadaire, partie à pied. Après quatre heures de route, dans un silence parfait, nous contemplons le lever du soleil sur les pics qui nous entourent. Splendeur inoubliable! Je suis impressionnée par l'ambiance; même les jeunes de tous pays gardent un silence respectueux.

Nous retournons à Tel Aviv en passant par le désert. Nous découvrons le pays de l'Exode où le peuple juif s'est rendu après sa sortie d'Egypte. Nous suivons la route traditionnelle de l'Exode, en passant par Mara, le désert de Sin, Massa et Mériba, Réphidim. Je suis impressionnée par l'étendue du désert. Je comprends mieux la marche de nos ancêtres hébreux dans le désert. Je me rappelle la phrase de Soeur Nancy Kellar: "Dieu n'a jamais promis qu'il n'y aurait pas de désert, mais qu'il serait le chemin dans ce désert."

Ce pèlerinage me fait lire la Bible de façon bien différente. Je remercie le Seigneur de m'avoir permis de venir sur cette terre sainte, de fouler le sol où lui-même a vécu, n'est-ce pas merveilleux!



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Dernière mise à jour 25 février 1998

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