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Revue Selon Sa Parole vol. 24 numéro 5, 15 mai 1998

REPERES
LA PUISSANCE DE LA LOUANGE
Ivan Paul


Fin août 1997. Le pape est à Paris; 350 000 jeunes crient la louange, 1 250 000 à Longchamp! À la messe: climat de joie, climat de louange habitant ces jeunes! Habitant Paris! Chacun est pris par le jeu de la joie du Christ qui attire les autres, sa joie que nous possédons! Lorsque la joie de Jésus est libérée dans notre vie, elle attire les autres à lui.

JOIE DU VIVANT, JOIE DES VIVANTS

Déjà, dans l'Ancien testament, Néhémie PROCLAMAIT: «La joie du Yahvé est votre force» (Ne 8,10). Jésus n'a-t-il pas prié afin «qu'ils aient en eux la joie» (Jn 15,11). Une joie qui, d'ailleurs, doit être demandée dans la prière. Cette joie, libre, partie de la vie de louange, car, clamer sa joie fait partie de la libre joie de Dieu.

À Paris, comme à Bologne ou à Rio, comme dans nos congrès, on a touché à la puissance qu'UN climat de louange joyeuse dégage. Un tel climat a permis à Jean-Paul II de soulever ces centaines de milliers de gens, de leur donner un enseignement solidement bien reçu.

Vous LE savez, Dieu habite la louange de son peuple assemblé. Voici la liturgie orientale, elle commence toujours par bénir le Nom du Seigneur. Le dimanche, on chante même le psaume 102, grand psaume de louange. Voici l'office russe. Il chante: «Loué soit le nom du Seigneur, loue mon âme le Seigneur, que tout ce qui est en moi bénisse son Saint nom»; tout: sentiment, faiblesse, talent, charisme, les péchés mêmes parce que j'ai la joie de pouvoir les remettre au Seigneur pour en être libéré, dans la joie et la paix.

DANS LES SIÈCLES DES SIÈCLES


La louange nous assure de la présence de Dieu. Je m'avance dans ce que Dieu veut pour moi, dans ce qu'il attend de moi. Il a promis grande paix et joie profonde à ceux qui croient: Dieu dispose et gouverne toute chose.

Par la louange, mon moi s'efface dans la puissance de celui que je loue, qui réside en moi et se manifeste, libre, à travers moi. N'est-ce-pas un appel aux charismes, cela? Luc dans le livre des Actes rapporte une des dernières paroles de Jésus: «Mais vous allez recevoir une force, celle de l'Esprit Saint qui descendra sur vous. Vous serez alors mes témoins» (Ac 1,8). Ce n'est pas un pouvoir qui nous appartient, mais un pouvoir qui nous envahit, agissant à travers de nous. Voilà ce qu'apporte la joie dans la louange. Et cette joie, on a besoin de la sentir dans nos célébrations pour saisir, percevoir la présence de Dieu. Alors que penser des célébrations ternes, mornes, parfois tristes? Triste serait la joie?...

A Carthage, saint Augustin disait, au 4ème siècle: «J'ai peur pour le toit de mon église quand je les entends crier: Alléluia.» Le jour où l'on pourra dire cela de nos églises n'est pas encore levé! Bien avant Augustin, le livre de la Sagesse avait rappelé que les Hébreux sortis d'Egypte: «bondissaient en te célébrant» (Sg 19,9). Allez faire un tour en Afrique, nos frères là-bas l'ont entendu cette clameur venue de l'Ancien Testament. La louange met la prière au coeur de la vie. La louange rend gloire à Dieu pour sa bonté, le remercie pour sa patience, son amour sans limite, pour sa miséricorde, pour sa Parole. La louange n'est pas une invention, elle est nous-mêmes

Pour Mère Teresa: «Il faut porter la joie là où l'Église est abattue.» Saint Paul, lui, disait: «Dites entre vous des psaumes, des hymnes et de cantiques inspirés. Chantez et célébrez le Seigneur de tout votre coeur» (Ep 5,19); ce que nous faisons dans nos réunions de prière comme encore, par la louange spontanée. Dans la liturgie de l'Église, celui qui porte attention aux paroles eucharistiques et préfaces, entre avec elle dans la louange! On ne s'en aperçoit hélas pas toujours parce que ce n'est pas toujours dit sur un ton de louange.

LOUER = BÉNIR = CHANTER = VIVRE

La louange, n'est pas une mode, c'est un mode de vie. Déjà dans l'Ancien testament, on voit que la louange nous ouvre à l'écoute. Sans elle, on passe facilement à côté du message que transportent les psaumes. L'Exode chante la reconnaissance, la Providence du Seigneur qui accompagne son peuple, Israël, alors choisi pour le louer, au nom de tous.

Dans la même voie, de la même voix, voici le Nouveau Testament: Avant même que Jésus naisse, nous sont donnés le cantique de Marie, son Magnificat, le cantique de Zacharie, de Siméon.

Après leur mission, tout joyeux, les 72 reviennent. Alors Jésus: « à cette heure même, il tressaillit de joie sous l'action de l'Esprit et dit: Je te bénis, Père, Seigneur du ciel et de la terre, d'avoir caché cela aux sages et aux intelligents et de l'avoir révélé aux tout-petits» (Lc 10,21). Le «cela» s'ouvre avec la manifestation de la puissance de Dieu dans des disciples revenus «tout joyeux» pour l'avoir écouté, lui. Il nous indique par là, le rôle central de la louange dans sa propre mission, partant, dans le service qu'il attend de ses disciples, tous envoyés dans le monde.

L'ASSEMBLÉE DANS LA JOIE


Vatican II, le document sur la liturgie, traite de l'office de la louange (83), office que nous avons peut-être redécouvert, nous, dans le Renouveau. La prière de louange, c'est celle que le Seigneur demande, lui qui attendait le joyeux retours de ses messagers. C'est pour cela qu'elle est si forte, si puissante. La prière de l'Église nous y guide.

Le Père a envoyé son Fils, son Esprit pour que se poursuive par l'Église, à travers le monde, la mission du Christ: le salut. Dans Jean 15, Jésus dit: «L'Esprit rendra témoignage en ma faveur et vous aussi vous rendrez témoignage, vous qui êtes avec moi depuis le commencement.» Depuis le commencement, nous sommes dans le plan de Dieu, mais nous, du Renouveau, rendons-nous témoignage? Voilà la question. On dit facilement: «Moi je suis dans le Renouveau!» Oui mais le Renouveau est-il en moi? C'est cela qui est important.

L'Église est régénérée en permanence dans la proclamation de la Parole, tout particulièrement incarnée dans l'Eucharistie. L'Église prononce les paroles efficientes de chacun de ses sacrements. Nos paroles à nous, sont-elles incarnées dans le Christ? Les langues de feu de la Pentecôte brûlent- t-elles encore en nous? Les aurions-nous échangées pour les langues de bois du «politiquement correct», du «religieusement correct»? On a peur de s'affirmer, de s'affirmer par la joie de la foi.

LA FOI SANS LA JOIE?

Souvenons-nous des débuts du Renouveau. On se reconnaissait par le sourire, par la joie. On découvrait ce que le catéchisme de l'Église catholique rappelle: «Ce n'est qu'en Dieu qu'on trouve le bonheur, que l'on ne cesse de chercher» (27).

Daniel-Ange posait alors cette question: «Seras-tu un enfant de lumière, seras-tu un prophète de la joie, car la lumière du coeur est joie dans les yeux, lumière qui rayonne, joie contagieuse.» Au fond, ce qu'on découvrait alors, c'était la relation personnelle de mon être avec Dieu et le besoin de l'exprimer, de parler de Dieu avec enthousiasme, en toute occasion.

Ce que du Seigneur je vois de beau de puissant provoque ma louange. C'est là mon sourire, or cette louange c'est la joie de Dieu, ce qu'il attend et qui provoque sa réponse: son sourire à lui. On les surprend ces sourires de Dieu, à ces petites choses, des petits riens arrivant comme ça. Et dans la surprise du rien, voici le «Merci, Seigneur». Quelle force! Déclencher un sourire divin! Y-avez-vous déjà pensé? L'attitude de louange dégage une puissance; la lamentation noie l'esprit et le coeur.

OUVRE TA BOUCHE, MOI JE L'EMPLIRAI

Laissons monter le chant dans nos rassemblements de prière. La prière de louange jaillit de la conscience, de notre complète dépendance de Dieu, de notre confiance d'enfant en sa miséricorde infinie.

Chanter les louanges du Seigneur en confessant ses péchés? Dans la souffrance? La louange de confiance, oui, comme Marie à Cana: «Ils n'ont plus de vin.» Jésus entend mais répond de façon surprenante: «Femme, que veux-tu? mon heure n'est pas encore venue.» Marie, poursuit, car elle veut ce qu'elle a dit: «Tout ce qu'il vous dira, faites-le.» Ce comprtement qui connait le courage, Marie nous la donne. Oui? Non? le vin ou l'eau!...

OUI OU NON?!

On a parfois l'impression de mettre au second plan celui qui nous rassemble, et pour qoui il nous rassemble. En l'oubliant, on oublie la louange. On oublie l'action de grâce. Il faut bien avouer que cela parfois porte dommage à la crédibilité du Renouveau charismatique. A voir nos assemblées, est-il toujours manifeste qu'on y a rencontré Jésus? Enfin, ne se réunit-on pas pour chercher l'extraordinaire ou pour rejoindre le Seigneur. Oui, ou non?

Nos groupes restent-ils des lieux d'expérience où la louange a sa large part, l'expérience de ce Dieu d'amour qui nous aime comme nous sommes, avec nos faiblesses, nos limites, nos péchés? C'est par cela qu'on découvre la proximité du Seigneur.

Il aurait aussi fallu parler du chant, du choeur de chant que nous sommes, parce que le chant est très important dans la louange. Il faut pouvoir sentir ce que le groupe vit et ne pas oublier que si vous souriez, votre chant et votre voix deviennent plus riches et plus harmonieux. Le chant est frère ou fils de la louange ou même son coeur.


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NOTE D'AUTEUR
Le père Ivan Paul est membre la communauté des Pères missionnaires d'Afrique (pères blancs). Il a été missionnaire en Zambie. Il est actuellement à Montréal où il fait de l'animation missionnaire et accompagne plusieurs groupes du Renouveau charismatique.
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Dernière mise à jour 29 mai 1998

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