EXERCER SON MINISTÈRE COMME JÉSUS
Allan Panozza
Au cours d'une récente hospitalisation, alors que je me trouvais encore particulièrement faible après avoir subi une opération à coeur ouvert, j'ai eu une conversation avec une infirmière de service. Elle avait remarqué que ma Bible était ouverte sur ma table de chevet et entreprit de me poser des questions sur ma foi en Dieu. Elle me dit qu'elle possédait des "pouvoirs de guérison" et proposa de me masser les pieds afin que l'énergie qui était en elle passe dans mon corps. Je compris peu à peu clairement que cette femme était plongée dans la philosophie du "New Age".
"Je suis la vigne; vous, les sarments. Celui qui demeure en moi, et moi en lui, celui-là porte beaucoup de fruit; car hors de moi vous ne pouvez rien faire" (Jn 15,5).
Après m'avoir avoué qu'elle était une ancienne catholique, elle déclara croire à présent en la réincarnation. Cette femme était pleine de bonne intentions et c'était sans aucun doute par gentillesse qu'elle cherchait à me venir en aide. La source de son pouvoir venait cependant d'elle-même et comme toute capacité humaine, ce pouvoir était limité et ne pouvait avoir d'effet durable. Entre parenthèses, elle ne me massa pas les pieds.
DEMEURER EN JÉSUS
Jésus était très clair lorsqu'il disait aux apôtres de rester en relation étroite avec lui s'ils voulaient que leur ministère porte du fruit. Au cours de la Dernière Cène, il s'est comparé à une vigne et a comparé les apôtres aux sarments de cette vigne: "Je suis la vigne, vous, les sarments. Celui qui demeure en moi, et moi en lui, celui-là porte beaucoup de fruit; car hors de moi vous ne pouvez rien faire" (Jn 15,5).
J'ai compris ce que Jésus voulait dire, par un exemple très simple, survenu chez moi. Un jour un plan de vigne grimpante poussait dans un coin de jardin près de la maison et avait commencé à s'enrouler autour d'un tuyau de gouttière. Il avait grimpé jusqu'à une hauteur de cinq mètres environ et était presque arrivé au niveau du toit de la maison. J'ai pris un sécateur et coupé le tronc principal du plan de vigne. Quelques jours plus tard le feuillage verdoyant commençait à sécher et en deux semaines la partie au-dessus du tronc coupé était complètement fanée, elle était toujours accrochée à la gouttière mais elle était morte.
LA RELATION AVEC JÉSUS
Ce petit exemple de mon propre jardin m'a fait immédiatement réfléchir sur le fait qu'il est vital pour moi de rester attaché à Jésus. Comment puis-je m'assurer d'être toujours attaché à lui? C'est très simple.
Je dois passer du temps avec lui. Un mari qui ne voit sa femme que de temps en temps, qui ne passe jamais de moments seul avec elle, qui ne lui parle que rarement mais qui dit l'aimer, ne se trompe-t-il pas? Le mariage entre deux personnes est une relation intime qui grandit et s'épanouit en fonction du temps et de l'attention que les époux se donnent l'un à l'autre. Notre relation avec Jésus devrait être basée sur ce même principe. Il est la source et le pouvoir dont dépendent nos vie, et nous ne pourons puiser à cette source pour notre service auprès des autres, si nous ne dépendons pas profondément de lui. À mesure que nous grandissons dans cette relation, nous devenons de plus en plus conscients de sa présence constante à chaque instant, et nous recevons le pouvoir de puiser librement dans ses ressources divines au lieu de dépendre de nos capacités limitées.
ENTENDRE LA VOIX DE DIEU
Depuis que je suis dans le Renouveau charismatique, on m'a demandé plusieurs fois de donner des conférences ou d'intervenir dans un groupe de prière ou un rassemblement. J'ai constaté que même lorsque je travaille beaucoup la préparation matérielle, la présentation elle-même manque parfois de force. J'ai en revanche aussi constaté que plus je passe de temps à prier avant d'intervenir, plus la puissance de Dieu se manifeste dans l'intervention. Je me suis même parfois retrouvé devant un groupe de personnes avec soudain la conviction intérieure qu'il faut dire des choses différentes de ce que j'avais prévu. C'est surtout dans ces moments-là que je sens l'onction du Seigneur. Avant n'importe quel service je veille maintenant à passer du temps avec Jésus. C'est le côté le plus important de la préparation. Les Évangiles nous montrent clairement que dans l'exercice de son propre ministère, Jésus passait beaucoup de temps en lien étroit avec son Père céleste. Je suis sûr que s'il avait choisi les douze apôtres avec un discernement purement humain, le choix aurait peut-être été bien différent. On nous dit cependant qu'il se retira seul dans la montagne et passa la nuit en prière avant de choisir les douze (Lc 6, 12-16).
MOYENS PRATIQUES
Malgré toutes mes bonnes intentions, j'ai encore du mal à trouver chaque jour le temps pour prier. C'est devant le Saint Sacrement que je préfère prier. Ce n'est pas très difficile car j'habite près d'une petite chapelle de la paroisse, où la messe est célébrée. J'ai constaté que pour moi, le meilleur moment pour me retirer avec le Seigneur, c'est tôt le matin. Cela signifie se lever un peu plut tôt que d'habitude pour passer ce temps en prière. Bien sûr, la forme la plus puissante de la prière c'est la messe, si possible tous les jours mais en tous cas le plus souvent possible, et recevoir le Corps et le Sang de Jésus dans l'Eucharistie. Les sacrements sont un moyen sûr pour entrer dans une relation plus profonde avec Jésus, si on les reçoit fréquemment.
UTILISER LES DONS DE L'ESPRIT SAINT
Par l'effusion de l'Esprit Saint nous devenons capables d'utiliser les dons que nous avons reçus par notre Baptême sacramental et les autres sacrements de l'Église. Ces dons de l'Esprit Saint se manifestaient clairement dans la vie des premiers chrétiens, et devraient être considérés comme normaux dans l'Église catholique aujourd'hui. Si nous devons exercer notre ministère comme le fit Jésus, nous avons besoin de courage et nous devons avancer avec audace, dans la foi, en utilisant les dons de l'Esprit comme il le fit lui-même. Chaque fois que Jésus rencontrait la maladie ou un mal physique, il voyait cela comme une extension du Royaume de Satan et il n'hésitait jamais à libérer la personne spirituellement et physiquement. À cause de la faiblesse de notre propre nature humaine, nous n'avons pas la sagesse de discernement que possédait Jésus. C'est précisément pour cette raison que je reviens toujours à la nécessité de passer du temps avec Jésus si nous voulons pouvoir exercer notre ministère en son nom.
JÉSUS À L'OEUVRE
Depuis que j'ai commencé à écrire cet article, j'ai pris connaissance de quatre témoignages de guérison miraculeuse survenue à travers la puissance de la prière. Une femme atteinte de glaucome a été guérie instantanément au cours d'un rassemblement lors duquel elle a reçu une parole de connaissance disant que ses yeux seraient guéris. Lors de ce même rassemblement, une petite fille, encore bébé, en phase terminale de maladie, sur le point de mourir dans son lit d'hôpital, a été guérie. Elle est maintenant en parfaite santé.
Une femme de ma paroisse qui avait été blessée à l'oeil par un outil de jardinage et qui était sur le point de devenir aveugle a été guérie par la prière, au plus grand étonnement des médecins. Un voisin, atteint d'un cancer, en phase terminale, pour qui les médecins ne pouvaient plus rien, est maintenant rentré à la maison, tout à fait guéri. Tous ces miracles sont directement le fruit d'un ministère de prière exercé par une communauté pleine de foi, une foi en accord avec l'esprit et le coeur de Jésus lorsqu'il a institué l'Église.
MON PROPRE MINISTÈRE
À moins que le Seigneur ne vienne me faire changer de route, je suis arrivé à un point dans mon ministère où je prie toujours pour la guérison totale de la personne, peu importe la gravité de sa condition.
Mais je n'entendrai le Seigneur me parler dans de telles situations, que si je suis en relation avec lui, et par conséquent, si je dois exercer mon ministère comme Jésus, je dois faire en sorte de lui ressembler de plus en plus.
La prière d'ouverture de la messe de cette semaine semble résumer tout cela bien mieux que je ne pourrais le faire avec mes propres paroles :
"Père du Ciel, forme en nous la ressemblance de ton Fils et approfondis sa vie en nous. Envoie-nous témoigner de la joie de l'Évangile dans un monde où l'on manque à ses promesses".
Cet article tiré du Bulletin de l'ICCRS (Services internationaux du Renouveau charismatique catholique), juillet-août 1997, a été reproduit avec autorisation.
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NOTE D'AUTEUR
Allan Panozza est marié, père de cinq enfants et habite Melbourne en Australie. Il a connu le Renouveau charismatique en 1978. Actuellement, il est président du Comité national du Renouveau charismatique pour l'Australie. Depuis 1991, il est membre du de l'ICCRS (Service internationaux du Renouveau charismatique catholique).
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