De l'ICCRS
La souffrance et la persévérance
Mark Nimo


GRANDES LIGNES DE L'ENSEIGNEMENT :

1. introduction

2. le but de la souffrance

3. le mystère de la souffrance

4. les fruits de la souffrance

conclusion



Introduction

Dans l'un de ses derniers discours à ses apôtres, Jésus affirme : " Je vous ai dit ces choses pour que vous ayez la paix en moi. Dans le monde vous aurez à souffrir. Mais gardez courage ! J'ai vaincu le monde " (Jn 16, 33).

Je ne sais pas quelle a été la réaction des apôtres en entendant cela. Mais lorsque j'ai découvert que pour le chrétien la question n'est pas de savoir " est-ce que je vais souffrir ? " mais " comment je vais souffrir ? ", j'ai découvert une vérité consolatrice.

Les deux mille ans de l'histoire de la tradition chrétienne sont fondés sur le sang de nombreux martyrs qui donnèrent leur vie pour le royaume de Dieu. Nous pensons d'emblée à des saints comme Jean le Baptiste, Étienne, Pierre et Paul. La liste se poursuit jusqu'à nos jours avec des saints comme Maria Goretti, Maximi-lien Kolbe, Charles Lwanga et ses compagnons, Paul Miki et ses compagnons.

Alors que nous nous tenons au seuil du nouveau millénaire, les chrétiens doivent reconsidérer la question de la souffrance et le besoin de persévérer dans les moments d'épreuve. Saint Paul décrit plusieurs ma-nières d'expérimenter la souffrance.

" Qui nous séparera de l'amour du Christ ? La tribulation, l'angoisse, la persécution, la faim, la nudité, les périls, le glaive ? Selon le mot de l'Écriture : À cause de toi, l'on nous met à mort tout le long du jour ; nous avons passé pour des brebis d'abattoir. Mais en tout cela nous sommes les grands vainqueurs par celui qui nous a aimés " (Rm 8, 35-37).

Le but de la souffrance

Y a-t-il une raison pour laquelle le chrétien doive souffrir ? Dans l'Ancien Testament, il semble que Dieu préparait ceux qu'il avait choisis à faire face à la réa-lité de la souffrance. L'exemple du Livre de Job, cité couramment, illustre le problème de la souffrance et nous aide à entrer dans ce mystère. Il est important de discerner soigneusement les facteurs qui nous amènent la souffrance. L'histoire de Job montre clairement que si nous persévérons dans la souffrance, le Seigneur nous récompensera toujours.

Le Livre de Judith nous rappelle que : " Pour toutes ces raisons, rendons plutôt grâces au Seigneur notre Dieu qui nous met à l'épreuve, tout comme nos pères. Rappelez-vous tout ce qu'il a fait à Abraham, toutes les épreuves d'Isaac, tout ce qui arriva à Jacob en Mésopotamie de Syrie alors qu'il gardait les brebis de Laban, son oncle maternel. Comme il les éprouva pour scruter leur cœur, de même ce n'est pas une vengeance que Dieu tire de nous, mais c'est plutôt un avertissement dont le Seigneur frappe ceux qui le touchent de près " (Jdt 8, 25-27).

Le mystère de la souffrance

Il y a trois événements dans la Tradition Chrétienne qui nous aident à mieux comprendre le mystère de la souffrance. L'incarnation, le mystère de Pâques et la Pentecôte comme nous le rappellent les Actes des Apôtres.

Dans l'incarnation, nous contemplons l'événement de Dieu qui devient l'un de nous. C'est le chemin que Dieu a choisi pour nous réconcilier avec lui et les uns avec les autres, après que nous eûmes péché et perdu son amitié. Cela a coûté à Jésus de devenir l'un d'entre nous. Saint Paul le décrit avec une grande vivacité : " Ayez entre vous les mêmes sentiments qui sont dans le Christ Jésus : Lui, de condition divine, ne retint pas jalouse-ment le rang qui l'égalait à Dieu. Mais il s'anéantit lui-même, prenant condition d'esclave, et devenant semblable aux hommes. S'étant comporté comme un homme, il s'hu-milia plus encore, obéissant jusqu'à la mort, et à la mort sur une croix ! " (Ph 2, 5-8).

Choisir d'être un disciple du Christ demande une grande humilité dans l'acceptation de servir. Être ‰ au service des intérêts les uns des autres au lieu des nôtres peut être très exigeant et coûter beaucoup. Il faut parfois accepter de grandes souffrances, comme l'a fait Jésus.

Le mystère pascal présente l'événement de la passion, de la souffrance, de la mort et de la résurrection de Jésus-Christ. Dans le livre d'Isaïe, nous lisons la pro-phétie du serviteur souffrant : " Or ce sont nos souf-frances qu'il portait et nos douleurs dont il était chargé. Et nous, nous le considérions comme puni, frappé par Dieu et humilié ( ... ) et dans ses blessures nous trouvons la guéri-son " (Is 53, 3-5).

Toutes nos souffrances, la maladie, le rejet, l'intimidation, les menaces , la persécution et la mort ont été portés par Jésus, il y a deux mille ans. Unissons notre douleur et notre souffrance à celle de Jésus pour pouvoir faire l'expérience de la rédemption, de la guérison, de la libération et de la vraie paix.

La promesse de Jésus s'est accomplie : " Mais vous allez recevoir une force, celle de l'Esprit saint qui descendra sur vous. Vous serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu'aux extrémités de la terre " (Ac 1, 8).

En grec, le mot " témoin " est " martur " Ce qui donne en français le mot " martyr ". La puissance de l'Esprit saint fera de nous des martyrs, c'est-à-dire des témoins audacieux prêts à donner leur vie pour l'Évangile. Alors que nous nous apprêtons à entrer dans le nouveau millénaire, il y a un besoin urgent de témoignages chrétiens crédibles et audacieux, notamment parce que les sociétés deviennent de plus en plus sécularisées et matérialistes.

La Pentecôte apporte la sanctification de bien des manières et donne aussi la grâce pour supporter la souffrance en témoins de Jésus Christ. La décision d'être un disciple du Christ implique nécessairement le choix de la souffrance pour le Royaume de Dieu.

Les fruits de la souffrance

Saint Paul cite la persévérance, un caractère éprouvé et la vertu de l'espérance comme des fruits, des forces vives du chrétien capable de se réjouir dans l'épreuve.

" Nous nous glorifions encore des tribulations, sachant bien que la tribulation produit la constance, la constance, une vertu éprouvée, la vertu éprouvée, l'espérance. Et l'espé-rance ne déçoit point, parce que l'amour de Dieu a été répandu dans nos coeurs par le Saint-Esprit qui nous fut donné " (Rm 5, 3-5).

Avec l'effondrement des structures dans de nombreuses sociétés, il est urgent que les chrétiens fassent preuve de ces vertus dans leur vie.

Conclusion

Marie, mère de Jésus, est un modèle pour le chrétien. Elle a entendu la parole de Dieu et elle a cru en dépit de ses peurs. Remplie de l'Esprit saint, elle a porté toute la souffrance qu'impliquait son " oui " d'être la mère de notre Rédempteur et Sauveur Jésus Christ.

Remplie de l'Esprit saint et docile à son action en elle, elle a persévéré dans la foi jusqu'au pied de la croix, là où le corps sans vie de son fils unique crucifié fut déposé dans ses bras. Et là encore, elle a fait confiance.

Par l'intercession de Marie et avec elle, malgré la souffrance, puissions-nous persévérer comme disciples du Christ et regarder le nouveau millénaire, le cœur rempli d'espérance. Laissons les paroles de Paul nous consoler : " J'estime en effet que les souffrances du temps présent ne sont pas à comparer à la gloire qui doit se révéler en nous. Car la création en attente aspire à la révélation des fils de Dieu " (Rm 8, 18-19). J



Éléments très dérangeants pour approfondir la réflexion

1. Écrire mes propres souffrances.

2. Écrire ce que je fais quand je souffre. Écrire les moyens que je prends pour m'en sortir.

3. Écrire ce que m'apporte la foi et la prière pour m'aider à faire face à ma souffrance.

4. Écrire comment l'attitude de Jésus face à la souffrance m'aide à faire de la mienne, un lieu de résurrection et de vie.

5. Écrire ce qui monte en moi quand je pense au martyre.

Répondre à la question suivante : dans ma marche à la suite de Jésus et avec lui, suis-je prêt à donner ma vie, à aller jusqu'au martyre pour témoigner de ma foi ?





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Selon Sa Parole mars-avril vol. 26 numéro 2


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Dernière mise à jour 30 mai 2000

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