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Magazine SELON SA PAROLE (QUÉBEC) traitant de questions reliées à la spiritualité, l'évangélisation, l'éducation de la foi et la vie en Église
Selon Sa Parole 15 mai 1999 vol. 25 numéro 5


LA MISSION UNIQUE DE MARIE DANS L'HISTOIRE DU SALUT
Gaspard Martin
Dans le chapitre huit de Lumen Gentium, le Concile Vatican II affirme que Marie est celle qui, dans l'Église, occupe la place la plus élevée après le Christ et en même temps la plus proche de nous (#54).

Quelle est la place de Marie dans la vie des catholiques? Ce court article se veut un simple regard sur la Vierge Marie. Quand on regarde les montagnes, les pics retiennent l'attention. Je me limiterai à relever quelques sommets de la vie mariale.

CELLE QUI A CRU

Quand Marie a visité Élisabeth, sa cousine lui a dit: "Bienheureuse celle qui a cru en l'accomplissement de ce qui lui a été dit de la part du Seigneur" (Lc 1,45). Vingt fois le pape Jean-Paul II rappelle cette béatitude dans sa lettre encyclique sur la Mère du Rédempteur (25 mars 1987).

Dans l'Église, il y a deux façons majeures de regarder Marie. On peut la contempler comme la "Mère de Dieu" et comme "celle qui a cru".

Le Concile d'Ephèse en 431 a défini le dogme de la maternité de Marie. "Marie est la Mère de Dieu (Théotokos) parce que, par le Saint-Esprit, elle a conçu en son sein virginal et a mis au monde Jésus-Christ, le Fils de Dieu consubstantiel au Père." Ce que le Concile a voulu dire, ce n'est pas que Marie est Dieu, mais que Jésus son fils, est le Fils de Dieu. L'enfant qu'elle a porté et mis au monde est Dieu.

C'est dans ce sens que dans le "Je vous salue, Marie", aux paroles de l'ange Gabriel: "Réjouis-toi, comblée de grâce, le Seigneur est avec toi" (Lc 1,28 et d'Élisabeth: "Bénie es-tu entre les femmes et béni le fruit de ton sein!" (Lc 1,42), l'Église ajoute la supplication: "Sainte Marie, Mère de Dieu...".

Si l'on considère d'abord cet aspect de la personne de Marie, on va facilement la voir au ciel et contempler ses privilèges, ses gloires et sa perfection. On parlera alors de son immaculée conception, de sa maternité divine, de la conception virginale de Jésus et de la glorieuse assomption de Marie.

L'autre façon de regarder Marie, c'est de la considérer comme l'une des nôtres, comme une femme de chez nous qui a vécu sur la terre avec nous, mais qui a cru de tout son coeur et s'est abandonnée avec confiance au Seigneur.

Marie est celle qui a cru. A l'Annonciation, elle a répondu à l'ange: "Je suis la servante du Seigneur; qu'il m'advienne selon ta parole!" (Lc 1,38). C'est là l'obéissance de la foi dont parle saint Paul dans son épître aux Romains (cf. 1,5; 16,26). Cette obéissance de la foi fait partie de l'itinéraire de Marie et devient le modèle de notre propre soumission à Dieu. La foi de Marie constitue une des idées maîtresses de l'encyclique du pape Jean-Paul II.

Marie est bienheureuse parce qu'elle a cru. Sa vie a été un pèlerinage de la foi. A partir du cheminement de foi de Marie, l'Église est invitée à comprendre et à vivre le sien. Chaque fidèle aussi!

La vraie dévotion à Marie ne consiste pas dans un sentimentalisme stérile et passager, ni dans une certaine crédulité vaine, mais dans la pratique de la vraie foi qui nous pousse à imiter ses vertus (Lumen Gentium #67).

PRIEZ POUR NOUS

Nous prions Marie. Nous connaissons les prières reconnues par l'Église: l'Angélus, le chapelet, les litanies, le Salve Regina, le Souvenez-vous...

Nous n'oublions pas que Marie est de toute l'humanité le membre le plus illustre, la perle la plus précieuse. Elle n'est pas Dieu comme son fils Jésus. Elle a été préservée du péché originel par les mérites anticipés de son fils. Même si elle est maintenant glorifiée dans le ciel, elle continue d'occuper la première place dans l'Église sur la terre.

Nous honorons Marie d'un culte spécial, qui diffère essentiellement du culte d'adoration qui est rendu à Jésus, le Verbe incarné.

En un sens, nous ne la prions pas, nous lui demandons de prier pour nous, pécheurs. Nous faisons appel à son intercession de mère. Dans le "Je vous salue Marie", après les compliments, vient la demande d'intercession: "Priez pour nous pécheurs."

Le pape Jean-Paul II a consacré la troisième partie de son encyclique à la médiation universelle de Marie. Pendant le Concile, le 21 novembre 1964, le pape Paul VI a proclamé Marie, Mère de l'Église. Elle intercède pour son peuple, elle intervient auprès de Dieu, pour ses enfants qui ont appris à aller "A Jésus par Marie", leur mère dans la foi. Marie est le meilleur et le plus court chemin pour aller à Jésus.

FAITES TOUT CE QU'IL VOUS DIRA

Marie ne prend pas la place de Dieu, ni de son fils Jésus-Christ. Elle ne garde rien pour elle. Elle a vécu dans la discrétion et le service.

Marie est inséparable de son fils Jésus. Elle est comme l'enveloppe humaine du Verbe incarné. Ses privilèges, était pour Jésus. Son grand "oui" d'amour a permis à Dieu de réaliser son plan de salut. Sa collaboration libre et généreuse était indispensable dans le grand projet de Dieu.

A Cana, devant la gêne des gens de la noce, Marie n'a pas pris d'initiative compromettante; elle a renvoyé les gens à Jésus. Elle a dit: "Tout ce qu'il vous dira, faites-le" (Jn 2,5), en désignant Jésus. Encore aujourd'hui, elle renvoie à Jésus. C'est lui qui a les paroles de la vie éternelle. Nul ne va au Père sans passer par lui. Encore aujourd'hui, elle est la servante du Seigneur qui renvoie à Jésus. Elle nous demande de faire tout ce que Jésus veut.

Quand la Vierge Marie apparaît sur la terre, elle ne nous apprend rien de nouveau; elle renvoie toujours à son fils Jésus. Elle prêche le retour à l'Évangile, la pratique de la prière et de la pénitence.

Comme une bonne maman, elle intercède toujours pour nous. Sa tendresse maternelle nous supplie de revenir au Seigneur notre Dieu. Elle nous redit que nous n'avons pas à nous sauver, mais à accueillir le salut que son fils Jésus nous a mérité, avec sa collaboration libre et généreuse.

CONCLUSION

Au terme de cette réflexion, une conclusion s'impose. Nous avons à prendre chez nous Marie, notre mère. Particulièrement en ces temps difficiles qui ont besoin de sa douce présence! C'est ce qu'a fait l'apôtre Jean au pied de la croix (cf. Jn 19,27). C'est ce qu'a fait saint Joseph dans un moment de grande perplexité (cf. Mt 1,24).

Comme Jean et Joseph, comme ceux et celles qui nous ont précédés dans la foi, nous avons avantage à prendre Marie chez nous, pour en faire notre confidente et notre conseillère, pour nous jeter dans ses bras aux moments d'angoisse et de ténèbres et pour lui demander de prier pour nous, maintenant et à l'heure de notre mort.

Marie, ma mère dans la foi, je te reçois chez moi. Comme ma mère m'a enfanté au monde de la terre, enfante-moi au monde de Dieu.

Marie, Mère du Christ, deviens ma mère et conduis-moi pas-à-pas, avec patience, dans mon cheminement de foi. Qu'en toi et par toi, je devienne comme l'enfant bien-aimé du Père. Avec l'Esprit Saint, forme Jésus dans mon coeur, comme tu en as le secret. Quand mon chemin de foi deviendra une chemin de croix, sois debout, près de moi, inébranlable dans la foi.

Toi qui as cru, merci de me donner ta foi!
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Le père Gaspard Martin est membre de la Congrégation des Eudistes. Il a été répondant pour le Renouveau charismatique du diocèse de Québec de 1990 à 1996. Il est actuellement aumônier à la Maison provinciale des religieuses de la Charité de Saint-Louis à Lévis.

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Dernière mise à jour 6 juin 1999

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