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SSP 15 décembre 1997

JÉSUS, SOURCE D'EAU VIVE

Guy Jalbert

Jésus est ce merveilleux médecin venu de la part de Dieu pour guérir notre humanité malade par suite de ses péchés et vouée à la mort physique et à la mort éternelle. Ce divin médecin, capable de tout guérir, a inventé pour les hommes des remèdes surnaturels que sont nos sacrements par lesquels il nous communique sa propre vie de ressuscité; il restaure ainsi notre nature déchue en la faisant participer à sa vie divine et immortelle pour nous donner, dans notre union à lui, de devenir des enfants de Dieu. Jésus, le bon samaritain, est donc à la fois le médecin et le remède, celui qui guérit et le moyen par lequel il nous guérit.

Quand nous demandons au logiciel de la Bible de Jérusalem de faire une recherche du mot "sacrement" dans la Bible, il nous répond que ce mot ne s'y trouve pas. Les évangélistes n'ont pas employé le mot "sacrement", notion abstraite, mais ils ont choisi de nous en parler avec les mots et les symboles que Jésus a utilisés. Par exemple: "Je suis la Vigne", dit Jésus; je suis l'arbre, vous êtes les branches; il faut demeurer greffés sur moi pour recevoir la sève et la vie. La sève divine que vous recevrez en demeurant en moi comme la branche sur l'arbre vous fera porter des fruits pour la vie éternelle. Pour bien comprendre nos sacrements et la richesse de la vie qui nous est donnée par eux, il faut donc écouter le langage des symboles.

L'EAU, SYMBOLE PRIVILÉGIÉ

L'eau est le symbole privilégié entre tous pour parler de la vie nouvelle que Jésus vient nous apporter et donc de la grâce qui nous sera donnée par les sacrements: l'eau, c'est l'Esprit répandu, c'est la vie nouvelle donnée, c'est la grâce reçue dans l'âme qui s'ouvre au message de Jésus.

Dans l'Ancien Testament, l'eau et les sources sont des signes de la bénédiction de Dieu: "Tu fais jaillir des sources" (cf. Ps 104,10; Is 41,18); dans les psaumes, on acclame Dieu comme la source de vie (cf. Ps 36,10). Jérémie met dans la bouche de Dieu cette complainte: "Ils m'ont abandonné, moi la Source d'eau vive" (Jr 2,13), "Moi, la Source des eaux vives" (Jr 17,13). Les fidèles sont invités à venir puiser à la source divine ou à ces sources que le Seigneur va faire jaillir. "Dans l'allégresse, vous puiserez de l'eau aux sources du salut" (Is 12,3), Déjà en Isaïe, l'eau est employée dans un sens symbolique pour signifier le salut. Dans le nouvel Israël restauré: "Une source jaillira de la maison de Yahvé" (Jl 4,18).

LE ROCHER DE MOÏSE

Dans l'Ancien Testament, nous retrouvons le symbole de l'eau associé à d'autres symboles: le Rocher d'où jaillit une eau abondante pour abreuver le peuple dans sa marche au désert et la prophétie de la source du temple en Ézéchiel. Le geste de Moïse frappant le Rocher est prophétique, ce passage s'éclaire lorsque nous le rapprochons de l'épisode du coup de lance ouvrant le coeur de Jésus sur la croix. Jésus est déjà mort sur la croix lorsqu'un soldat s'avance et ne fait pas sa tâche comme il le devrait, c'est-à-dire briser les jambes du crucifié, ce qu'il a fait aux deux autres; poussé par l'Esprit pour réaliser la prophétie, il prend sa lance et ouvre le côté de Jésus, et de ce côté transpercé coule du sang et de l'eau. L'eau, c'est le don de l'Esprit et de la vie nouvelle. Quelle puissance de ce prophétisme, plus de 1200 ans auparavant, le bâton de Moïse annonçait le coup de lance du soldat. C'est aussi la raison pour laquelle Dieu s'est fâché contre Moïse, il ne fallait pas frapper deux fois: par un seul coup de lance, le côté de Jésus a été ouvert, par un seul acte de rédemption le monde a été sauvé. Saint Paul lui-même a fait pour nous le lien entre le rocher de Moïse et le coeur du Christ en croix, en présentant ce rocher comme figure du Christ: "Tous ont bu le même breuvage spirituel - ils buvaient en effet à un rocher spirituel qui les accompagnaient, et ce rocher, c'était le Christ" (1 Co 10,4).

LA SOURCE QUI JAILLIT DU TEMPLE

Le chapitre 47 d'Ézéchiel nous présente la parabole prophétique de la source qui jaillit du temple et qui annonce Jésus, Temple nouveau d'où jailliront des fleuves d'eau vive. Voici la prophétie d'Ézéchiel en résumé: Jérusalem est située sur les hauteurs de la Judée, Jéricho et la mer Morte se trouvent au dessous du niveau de la mer. La mer Morte est en réalité un lac exceptionnellement salé et dans ce lac il n'y a aucun poisson ni aucune vie sur le bord de ses rives. Si le temple figure le Christ, la mer Morte représente l'humanité vivant dans les ombres de la mort, par suite du péché d'Adam et de ceux de tous les hommes. L'eau qui descend du temple, selon la vision, coule dans la vallée de Jéricho, puis parvient à la mer Morte dont elle assainit les eaux salées. Tout y est dit en figures: un fleuve infranchissable qui se déverse dans la mer en sorte que ses eaux deviennent saines; "là où pénètre cette eau, elle assainit et la vie se développe partout où va le torrent", sur les bords du torrent et de la mer devenue vivante, poussent des arbres fruitiers "dont les fruits sont une nourriture et les feuilles un remède".

Quel prophétisme puissant! Ézéchiel annonce Jésus ressuscité, Temple nouveau, d'où jaillissent les eaux de la grâce divine pour purifier l'homme du péché, lui apporter salut et guérison, une vie abondante et pleine de fruits. Le temple ancien, c'est dépassé: "Détruisez ce temple, dira Jésus, et en trois jours, je le relèverai. Il parlait du temple de son corps" (Jn 2,19-21).

Il convient de regarder comme des sources les blessures du Serviteur de Yahvé en Isaïe et celle du coeur transpercé en Zacharie: "Dans ses blessures, nous trouvons la guérison" (Is 53,5); les plaies du serviteur souffrant deviennent des sources pour la guérison. En Zacharie, la mort de l'envoyé de Dieu transpercé ouvre la source du salut, "une fontaine ouverte ... pour laver péché et souillure" (Za 13,1).

QU'IL VIENNE À MOI ET QU'IL BOIVE

Prolongeant l'inspiration de l'Ancien Testament, Jésus a largement utilisé l'eau comme symbole pour annoncer les sacrements et par eux le don de sa propre vie divine. A Nicodème, il présente le salut en termes de nouvelle naissance, une naissance dans l'eau et l'Esprit, cette naissance qui ouvre les portes du Royaume. A la Samaritaine, il parle de l'eau qui jaillit en vie éternelle et qui deviendra comme une source dans le coeur du croyant: "Si tu savais le don de Dieu", ce don de l'eau vive. Lors de la Pentecôte juive, Jésus proclame hautement: "Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi, et qu'il boive, celui qui croit en moi". "Il parlait de l'Esprit que devaient recevoir ceux qui avaient cru en lui; car il n'y avait pas encore d'Esprit, parce que Jésus n'avait pas encore été glorifié." Après sa résurrection au matin de Pâques, de son corps glorifié jaillira l'Esprit comme d'une source.

Lorsque Jésus, le soir de Pâques, souffle sur ses apôtres, il leur dit: "Recevez le Saint-Esprit: ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis; ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus." Il convient bien de lier les versets 22 et 23 du chapitre 20. Il s'agit du don de l'Esprit saint en vue de la vie donnée par les sacrements; dans le contexte, il est clair que les apôtres doivent avoir le souci de donner aux croyants le salut par un geste ou un rite, lequel est évidemment en tout premier lieu le sacrement du baptême, premier sacrement reçu par le chrétien. Jésus recommande donc à ses apôtres: baptisez les croyants pour qu'ils aient leurs péchés remis, qu'ils aient part au salut, que ma vie de ressuscité coule en eux; si vous ne les baptisez pas, ils resteront dans leurs péchés. Le baptisé est participant de la mort et de la résurrection du Christ, la vie ancienne du vieil Adam meurt en lui pour faire place à la vie du Ressuscité, le baptisé est libéré du vieil homme et revêtu de l'homme nouveau.

Le Christ est source de vie, il nous livre cette vie par et dans les sacrements. Jean nous dit: "De son sein couleront des fleuves d'eau vive" (Jn 7,38). De son sein, de son ventre ou de son coeur, de son être tout entier, du corps glorieux comme d'une source coulera sur l'Église et les croyants l'Esprit répandu et la vie nouvelle de la grâce. Le symbole de l'eau exprime bien ce don de l'Esprit qui se fera dans l'initiation chrétienne; cette eau vive qui jaillit en vie éternelle, c'est l'eau versée sur la tête des baptisés qui leur donne de pouvoir devenir des enfants de Dieu.

NOTE D'AUTEUR

Le père Guy Jalbert, oblat de Marie-Immaculée, est au service du Renouveau charismatique depuis 1973. Il réside chez les Oblats au presbytère St-Sauveur, ville de Québec. Comme missionnaire itinérant, il donne des sessions de formation et participe à des congrès. Il est membre du Comité de rédaction de Selon Sa Parole.

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