Chants et louange
Nouvelles des États généraux

Raymond Houde

Pour comprendre le présent et réfléchir sur l'avenir, il est nécessaire de plonger d'abord dans notre histoire. L'histoire du Renouveau charismatique est récente ; se rappeler ce qui s'est passé il y a 25 ou 30 ans est une chose assez facile. Mais cela passe aussi par l'expérience de chacun dans un milieu donné. Vous ne serez donc pas surpris si ma perception du passé s'imprègne de mon regard et de mes affinités particulières pour le chant, la musique et la louange.

Le chant et la louange : les teintes particulières du Renouveau charismatique.

Ce qui a le plus marqué les gens qui venaient à nos rencontres de prière pour une première fois : la louange, le chant en langues, l'atmosphère de fête, parfois l'exubérance. Louange et chant sont intimement liés. Paul exprime bien ce qui s'est passé dans le Renouveau charismatique quand il exhorte les Éphésiens ainsi : " Dites entre vous des psaumes, des hymnes et de libres louanges, chantez le Seigneur et célébrez-le de tout votre cœur " (5, 19).

Dans nos rencontres de prière, la louange fusait de toute part, répondant ainsi à l'exhortation de Paul aux Éphésiens :" À tout moment et pour toutes choses, rendez grâce à Dieu le Père au nom de notre Seigneur Jésus Christ " (5, 20).

Trois formes de louange

1. La louange par mon intelligence (1Co 14, 14-19).

Il s'agit là de la prière spontanée de louange par des paroles claires et toutes simples : " Je t'adore Seigneur, je t'aime, tu es mon rocher, ma forteresse... ". On se servait pour cela, des hymnes de l'Église, des psaumes de louange, de textes de la Parole de Dieu, entre autres ceux des prophètes Jérémie, Isaïe et Ézéchiel, pour dire notre admiration au Seigneur qui venait de se révéler à nous par le baptême dans l'Esprit saint. Nous avions alors envie de crier au Seigneur notre merci. Cette louange de mon esprit, c'est-à-dire, cette louange qui fuse de ma bouche après qu'elle soit formulée par mon intelligence, a eu un support absolument merveilleux : le chant. Pour moi qui suis particulièrement sensible à la musique et au chant, j'avais là l'outil de louange par excellence. Nous avons des milliers de chants qui reprennent les textes des hymnes, des psaumes et ceux de la Parole de Dieu. Dans le chant, l'Esprit saint se sert des notes, des voix et des instruments pour faire sentir sa présence et porter sa consolation à la communauté. Que l'on chante bien ou mal, que l'on ait de la voix ou peu de voix, on chantait, on se laissait porter par la mélodie. Alors on bâtissait l'unité avec tous les autres car l'onction de l'Esprit saint sur le chant nous rendait Jésus présent et nos cœurs devenaient tout brûlants d'amour.

Ainsi se réalisait à notre insu cette prière de Jésus à son Père : " Père, qu'ils soient un comme nous sommes UN " (Jn 17, 11). Le chant agissait : nous n'étions plus des unités les unes à côté des autres ; il construisait une unité des voix puis, par ricochet, celle des cœurs. On chante une même mélodie, les mêmes mots, la louange communautaire. Et cette louange est encore plus efficace que ma louange personnelle, individuelle.

Combien de fois, ai-je parlé à Dieu en chantant : Ô Père, je suis ton enfant ; Je t'exalte, ô Roi mon Dieu ; Je crie vers toi ; J'exulte de joie ; Je t'aime tant ! Le Seigneur me répondait par : Je suis venu pour la vie ; Ne crains pas, je suis avec toi.

Le Père Philippe disait : " Lorsque nos églises auront des groupes de chant où passe le souffle de l'Esprit, elles se rempliront ".

Le chant est devenu l'expression la plus courante de notre louange. Chaque petit groupe de prière avait un carnet de chants et l'on chantait, même sans musicien.

Voici un fait remarquable : pendant que l'assemblée chantait, l'onction de l'Esprit Saint tombait sur les curieux, exactement comme cette chute de l'Esprit saint sur tous ceux qui étaient chez Corneille et qui écoutaient la Parole proclamée : " Pierre exposait encore ces événements quand l'Esprit saint tomba sur tous ceux qui avaient écouté la Parole " (Ac 10, 44).

2. La louange du cœur : le chant en langues, la louange dans l'Esprit saint.

Il semble que le chant en langues ait été le premier charisme produit par l'effusion de l'Esprit saint. En effet, pour louer le Seigneur, nous étions très rapidement à cours de mots dans les langues que nous pouvions connaître ; alors, le Seigneur nous faisait cadeau personnellement de la prière de l'Esprit saint en nous que l'on appelle chant en langues et que Paul appelle chant inspiré. Quand chacun commençait à s'exprimer ainsi en gémissements ineffables (Rm 8, 26), ce murmure harmonieux devenait rapidement communautaire. Ceux et celles qui ne priaient pas en langues, murmuraient des alléluias en les modulant sur le ton de l'assemblée. Ils ne priaient pas encore en langues, mais ils participaient au chant inspiré de l'assemblée. Ce faisant, on a vu plusieurs personnes recevoir fortement le Souffle de l'Esprit sans même s'être préparées à cette effusion. Elles ignoraient ce qui se passait, mais elles sentaient la paix, la présence de Jésus. Même on a vu des conversions et des guérisons grâce à cette onction, cette irruption de l'Esprit qui toujours produit beaucoup de fruits.

Pourquoi était-ce si efficace ? Parce que, comme le dit Paul aux Romains : " Dieu, qui voit le fond des cœurs, connaît les intentions de l'Esprit : il sait qu'en intervenant pour les fidèles, l'Esprit veut ce que Dieu veut " (8, 27).

3. La louange corporelle

La louange corporelle est probablement ce qui a fait sursauter le plus de monde, en commençant par les prêtres et les évêques. Lever les bras, frapper dans les mains, danser et autres gestes extérieurs, voilà comment s'exprime aussi la prière dans le Renouveau charismatique. On nous a même identifié comme " la gagne qui a toujours les bras en l'air ". Cela se faisait spontanément parce que nos cœurs étaient dans la joie ; les chants et la musique étaient rythmés et nous ne pouvions tenir bien longtemps les bras ballants chaque côté du corps et les pieds et les jambes à l'attention comme un soldat. Le rythme nous entrait dans la peau et nous amenait spontanément à bouger. Rien n'a pu freiner cet élan spontané du geste corporel.

On remarquera que cette joie, cette musique et ces chants rythmés ont envahi toute la prière de l'Église. Le chant et la prière fervente de plusieurs charismatiques engagés dans la liturgie paroissiale ont contribué grandement à la revitaliser.

Conclusion

" Dieu siège au milieu de son peuple " (Ps 22, 4). La louange siègeait en abondance au milieu de l'assemblée de prière. Dieu se faisait présent, très proche. Nous étions certains que notre louange chavirait le cœur de Dieu. Et Lui ne pouvait que répondre favorablement à nos prières de louange dites ou chantées et magnifiées par nos gestes.

Nous pourrions tous témoigner et montrer comment le chant et la louange ont beaucoup agi sur notre relation à Dieu ; comment ils nous ont mis en contact avec un Dieu présent et agissant, un Dieu qui nous aimait, nous écoutait et nous exauçait.

Il serait bon de partager cette histoire du passé qui nous donnera des critères pour regarder le présent et l'avenir.

Allez vers le Seigneur parmi les chants d'allégresse...

Acclamez Yahvé, gens de toute la terre

Servez le Seigneur dans l'allégresse

Et venez à lui avec des chants de joie.

J'ai personnellement goûté la joie dans mon cœur en chantant les louanges du Seigneur en tout temps et pour toutes sortes de choses.

Mon âme a chanté, mon cœur a chanté

L'amour de mon Sauveur.

Ma maison, Jésus c'est toi

Ta maison, Jésus c'est moi

Je te chante alléluia.



Magazine SELON SA PAROLE (QUÉBEC) traitant de questions reliées à la spiritualité, l'évangélisation, l'éducation de la foi et la vie en Église
Selon Sa Parole novembre-décembre vol. 26 numéro 5


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Dernière mise à jour 22 décembre 2000

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