Le charisme de
prophétie
Ghislaine Denis
Quand nous accueillons en nous l’action de l’Esprit saint, non seulement nous gratifie-t-il de ses dons, mais il se plaît à répandre en chacun de nous ses charismes pour édifier le corps du Christ, pour construire le peuple de Dieu. Le charisme de prophétie sollicite particulièrement la foi et exige du prophète une foi audacieuse. Ghislaine Denis nous partage ici son expérience du charisme de prophétie.
Dans la dernière édition, nous avons présenté les points
suivants :
v Comment accueillir le charisme de prophétie en soi ?
v Comment l’exercer et le développer ?
Maintenant, nous vous proposons la deuxième et dernière
partie de son article :
v Comment accueillir la prophétie dans l’assemblée de prière ?
Bonne lecture !
Pour
favoriser l’exercice et le développement des charismes, il faut créer une
atmosphère propice, car il est plus facile d’exercer le charisme de prophétie -
comme tout autre charisme d’ailleurs - dans un groupe où règne un climat
d’amour et d’unité, où tous se sentent bien accueillis et où les charismes sont
vraiment désirés et attendus. En effet, rappelons-nous que le Seigneur se
manifeste dans la mesure de notre foi, de nos attentes et de nos besoins.
La communauté ou le groupe de prière doit se montrer accueillant et ouvert à l’amour. La prophétie se développe dans une atmosphère de prière. Il faut baigner dans la Parole de Dieu. L’animation de la soirée de prière doit favoriser la foi dans le groupe, permettre la rencontre du Dieu Père, Fils et Esprit par la prière ; de plus, elle doit promouvoir la proclamation, l’écoute et l’accueil de la Parole de Dieu.
Il faut écouter comme il faut, être tout oreille, apprendre aux gens à écouter attentivement et à bien accueillir la Parole de Dieu donnée à l’assemblée à travers le prophète. Ce n’est jamais le prophète qui doit être en évidence, mais la Parole de Dieu.
Le
message donné à l’assemblée doit partir du cœur car il est un message d’amour
du Père. Il se transmet par le cœur amoureux du prophète. Ça se fait toujours
dans l’amour. Quand il n’y a pas d’amour, ça ne vient pas de Dieu !
Le
temps de la prophétie est un temps privilégié de la soirée de prière, un temps
sacré. Voilà ce que le Seigneur me fait vivre très fortement… sûrement afin que
je vous le partage. Et si je ne vous laissais que ce seul message, ce serait
déjà beaucoup !
Au
moment de la prophétie dans l’assemblée de prière, le Seigneur me fait souvent
vivre ceci : que la parole qu’Il nous donne est vraie parole de vie et que ce
temps où Il nous donne sa parole de vie, par l’un de nos frères ou l’une de nos
sœurs est vrai temps sacré. On devrait alors être tout oreille, tout accueil,
tout amour, sans préjugé aucun. On ne devrait faire ni bruit ni intervention,
qui viendrait ternir ce temps sacré.
Et me
vient à l’idée ce texte de l’Exode, quand, sur le mont Horeb, du milieu du
buisson, Yahvé apparaît à Moïse et dit : « Moïse, Moïse, n’approche pas
d’ici ; déchausse-toi, car l’endroit sur lequel tu te tiens est un sol sacré.
Je suis, dit-il, le Dieu de ton père, d’Abraham, d’Isaac et de Jacob ».
Dieu
nous invite, nous aussi, à nous dépouiller, enlever nos chaussures d’orgueil,
de suffisance, d’indifférence, de jugement, et à nous reconnaître tout petits
devant Lui, à accepter sa transcendance divine sur nous. Alors nous verrons
combien nous sommes privilégiés et combien il est précieux ce temps et ce lieu
où Il se présente à nous dans le buisson ardent de sa parole. Voilà un temps
sacré… ne l’oublions jamais !
Demeurons
dans une belle attitude d’émerveillement, d’humilité, de réceptivité, d’accueil
inconditionnel. Pendant que Dieu nous parle, soyons tout brûlants en dedans,
comme les disciples d’Emmaüs. Prions aussi pour le prophète que le Seigneur a
choisi pour parler à son peuple afin qu’il le fasse avec audace, amour, sagesse
et pureté. Car là, Dieu emprunte le cœur et la bouche du prophète pour nous
parler !
C’est
tellement grand et tellement beau ! Et dire que souvent ça passe comme l’eau…
sur le dos d’un canard. Dieu nous parle par un prophète, nous exhorte, nous
console, nous guide et souvent on n’en fait aucun cas. Sitôt la prophétie
finie, quelqu’un enchaîne avec une prière qu’il rumine depuis un bon moment et
qu’il n’a pas encore eu la chance de passer ; personne n’intervient et on
continue comme si rien ne s’était passé.
Jésus
énonce lui-même les attitudes fondamentales face à la Parole : « Heureux
ceux qui écoutent la Parole de Dieu et qui la gardent » (Luc 11, 28). La
première attitude, écouter ; et la deuxième, garder la Parole de Dieu. Garder signifie
ici que nous fassions profiter en nous cette parole de Dieu. Dieu dépose dans
notre cœur sa Parole de vie qu’il nous demande de faire fructifier.
Il
importe donc de garder un temps de silence, intérieur et extérieur, pour «
manger et savourer » le message reçu dans l’assemblée - le laisser pénétrer en
nous et le méditer intérieurement. Il faut se faire une âme de pauvre, prendre
l’attitude de celui qui attend tout de Dieu.
Nous
entendrons Dieu frapper à notre porte et parler à notre cœur lorsque nous
aurons d’abord fait silence et qu’ensuite, nous nous serons rendus disponibles.
Après
ce temps de silence, l’on prie cette parole de Dieu pour l’approfondir,
l’imprimer dans notre cœur et l’on remercie le Seigneur pour ce qu’Il a dit et fait
comprendre, afin de s’en souvenir et d’essayer d’en vivre dans la vie de tous
les jours.
« Celui-ci
est mon Fils bien-aimé, écoutez-le ! » dit Yavhé. Dieu veut que nous nous
arrêtions, que nous écoutions, que nous réalisions vraiment que c’est Jésus,
son Fils bien-aimé, qui nous parle. Le prophète est le porte-parole de Dieu. Il
n’est pas important en lui-même, mais il l’est en tant que messager de Dieu. Il
ne faut surtout pas juger la personne qui prophétise, mais plutôt la soutenir
par notre prière. Il faut fixer notre attention sur le message de Dieu et non
sur le messager de Dieu.
Une
vraie parole du Seigneur possède une puissance et une efficacité dont est
dépourvue une simple parole humaine.
Une
parole venant du Seigneur ne se contente pas de dire, elle fait. Si c’est une
parole de consolation, elle console vraiment. Si c’est une parole de
réprimande, elle reprend vraiment et conduit au repentir. Si c’est une parole
qui invite à la joie, elle produit la joie dans l’assemblée.
Les
signes les plus sûrs d’une prophétie authentique sont :
Ø Elle fait ce qu’elle dit.
Ø Elle est conforme à la Parole de Dieu et à l’enseignement de
l’Église.
Ø Elle contribue à la croissance et à la maturité du groupe.
« Que
chacun de nous, avec le don qu’il a reçu, se mette au service des autres comme
de bons administrateurs de la grâce multiforme de Dieu » nous dit saint
Pierre (1 P 4, 10). Lors de la proclamation de la Parole de Dieu par la
prophétie dans notre assemblée, sachons dire avec saint Paul : « C’est
pourquoi, pour notre part, nous ne cessons de rendre grâce à Dieu de ce que,
recevant la Parole divine qui nous est annoncée, nous l’avons accueillie non
comme une parole humaine mais ainsi qu’elle l’est véritablement, comme la
Parole de Dieu qui déploie son action en nous, les croyants » (l Th 2, 13).
Je
vous souhaite donc de désirer vous mettre au service des autres par l’exercice
de ce beau charisme de prophétie et aussi, selon la recommandation de saint
Paul, de prendre les moyens pour y exceller en étant des familiers de Dieu par
la prière, par le silence et par l’accueil de la Parole de Dieu dans vos vies.
Ghislaine
Denis est présidente du Conseil diocésain du RCCFO. Elle est aussi répondante
pour le Renouveau charismatique du diocèse d’Ottawa.
Selon Sa Parole novembre-décembre vol. 27 numéro 5
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Dernière mise à jour 8 décembre 2001
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