Page d'accueil| Sommaire | Jubilé| Activités | Informations nationales | Informations internationales


Magazine SELON SA PAROLE (QUÉBEC) traitant de questions reliées à la spiritualité, l'évangélisation, l'éducation de la foi et la vie en Église
Selon Sa Parole novembre-décembre vol. 25 numéro 8

Témoignage:

MON DIEU MON PÈRE

par Rhona Coiscou (Montréal)


Je suis une fille des îles. J 'ai vécu toute mon enfance et une partie de ma vie adulte en Haïti, mon pays d'origine, avec pour tout parent une vieille grand-mère fatiguée qui se trouvait aussi être ma marraine. Je suis mariée depuis 18 ans à un homme merveilleux et j'ai quatre beaux enfants. A dire vrai, je n'ai jamais pu avoir quelqu'un à qui poser mes questions sur ma naissance et ma grand-mère refusait catégoriquement d'en parler. À plusieurs moments de mon enfance, un homme au visage hermétique, que l'on me disait être mon père, faisait sporadiquement des apparitions spectaculaires chez nous. Il jetait la désolation et des pleurs dans nos vies me rouait de coups et ma grand-mère d'injures, puis la tornade repartait aussi vite qu'elle était apparue laissant sur son passage une petite fille apeurée et une mère éplorée. Ma grand-mère, femme pieuse et courageuse, s'est sacrifiée pour me protéger, rn'éduquer convenablement et m'inculquer quelques rudiments religieux.


J'ai donc grandi avec un immense vide en moi et une soif constante de la présence d'un bon père. Je regardais les enfants soulevés de terre par les bras vigoureux de leur père et je fermais les yeux essayant d'imaginer les sensations et le bonheur que ressentaient ces enfants dans ces moments là. Il m'arrive encore aujourd'hui d'avoir cette attitude lorsque je vois mon mari soulever ma petite dernière. Et je traîne encore avec moi ce désir inassouvi d'être serrée par des bras paternels.

IVRE DE DIEU
Pendant une bonne partie de ma vie j'ai considéré Dieu comme un être lointain, un juge sévère qui trône bien haut dans le ciel et vers qui on doit crier très fort pour qu'il entende. J'essayais d'être sage parce que j 'avais peur, que comme mon père, il ne me punisse en menaçant en guise de coups de fouet, des pires calamités et au bout de la route que je n'aille roussir en enfer. J'allais à l'église juste par obligation et pendant la messe mon imagination voguait partout ailleurs. Au début de mon adolescence j 'ai fait la connaissance d'un prêtre merveilleux qui en m'accueillant dans sa communauté a essayé, du mieux qu'il le pouvait, de remplacer ce père qu'une partie de mon être désirait alors que l'autre partie en avait peur. Ce prêtre a été un rayon de soleil dans ma vie et il continue de l'être, je crois d'ailleurs qu'il le sera toujours. Cet amoureux de Dieu a su petit à petit éveiller ma Curiosité face à ce Dieu que je croyais Si haut perché, faisant ainsi germer tout au fond de mon coeur une vie nouvelle et une espérance nouvelle.

Cependant, quoique participant à toutes sortes d'activités humanitaires, je devenais complètement amorphe et paralysée dès qu'il s'agissait de parler de Dieu. Il en a été ainsi pendant une bonne partie de mon âge adulte jusqu'au jour ou dans une réunion de prière j'ai accueilli avec audace un message de libération qui était donné et depuis lors je n'ai plus pu me taire. La responsable de mon groupe de prière me taquine des fois disant que je suis comme une bouteille de champagne dont l'Esprit Saint aurait fait sauté le bouchon. J'aime bien la comparaison car j'ai bien souvent la sensation d'être ivre de Dieu.

Ce fut le début de mon roman d'amour avec le Seigneur. Cela a continué lorsqu'il m'a été demandé par la responsable de mon groupe de prière d'accompagner notre groupe de jeunes à une fin de semaine pour une mini-retraite à St-Donat chez les petites soeurs de Myriam Betlheem. Je ne savais pas vraiment de quoi il s'agissait mais étant donné qu'il m'est difficile de refuser un service, j'ai dit oui pour accompagner les jeunes.

GUÉRIE PAR L'EUCHARISTIE
Le lendemain de mon arrivée à St-Donat les petites soeurs étaient toutes prises avec les jeunes et elles manquaient d'adoratrices, elles nous ont demandé à ma compagne (nous étions deux pour accompagner les jeunes) et à moi si nous accepterions de faire, chacune à notre tour, deux heures d'adoration. J'avoue avoir accepté sans trop d'empressement car j'aime bouger et la perspective de rester immobile pendant deux heures ne me chantait pas trop, mais étant donné que je ne sais pas dire non, comme je l'ai déjà mentionné, je me suis gentiment dirigée vers la petite chapelle. Mon peu d'empressement s'est transformé en consternation lorsque j'ai appris, chemin faisant, que ma compagne, plus jeune que moi avait été réquisitionnée pour accompagner les jeunes dans leur sortie de l'après-midi et que moi je devais me taper deux heures supplémentaires d'adoration.

Agenouillée face au tabernacle fermé, je regardais partout et juste pour m 'amuser un peu il m'est venu l'idée de demander à Jésus un signe de sa présence. Et c'est alors que le déclic a eu lieu, le contact s'est établi tout d'un coup et j 'ai été éblouie et séduite complètement par Jésus qui m'a fait goûter à sa présence et à son amour infini pendant mes quatre heures d'adoration. Nous étions seuls lui et moi et nous ne faisions qu'un et je vivais intensément cet instant que j'aurais souhaité voir durer pour l'éternité. Ce serait trop long à raconter mais toujours est-il que le Seigneur m'a laissé un signe tangible de ce précieux moment d'intimité. Pendant qu'il ouvrait les yeux de mon coeur à son amour, Il guérissait également ma vue. Je ne me suis rendue compte de cela que le lendemain pendant la messe. Et depuis lors, moi qui depuis l'âge de 7 ou 8 ans, portais des lunettes, n'en utilise plus depuis, au grand soulagement de mes enfants et de mon mari puisque je ne leur demande plus de me lire les modes d'emploi ou les inscriptions des boites de conserves.

Depuis ce jour sont nés en moi un amour et un profond respect pour l'eucharistie, pour le silence et l'adoration. Moi qui jusque là étais toujours pressée, je me suis vu prendre du temps pour Dieu pour lui parler, l'adorer, assister à la messe et le plus étonnant, lui écrire des poèmes de gratitude et d'amour. Je me suis mise brusquement à Lui écrire de beaux poèmes d'amour ce qui m'étonnais moi-même car je ne me connaissais aucun talent. C'était tellement beau et nouveau que je commençais à me poser des questions, je ne comprenais pas ce qui se passait en moi, chez moi mes enfants me disaient que j'avais changé. C'est dans cet état d'esprit que je me trouvais lorsque Dieu, dans son amour, a mis sur ma route quelqu'un que j'ai surnommé mon ange gardien. Cette personne m'a rassurée face à la nouveauté des événements que je vivais Cet homme passionné de Dieu est pour moi une inspiration. Ses conseils me nourrissent et m'aident à pratiquer de façon active l'Amour que le Seigneur a mis en moi. Je remercie le Seigneur de l'avoir mis sur mon chemin.


DECOUVERTE DE L'AMOUR DE DIEU PÈRE
Ce merveilleux conte de fée que je vivais avec Jésus illuminait ma vie et au cours d'une semaine de retraite à Baie-Comeau encore une fois, chez les petites soeurs de Myriam, j'ai senti le Seigneur se rapprocher encore plus de moi. J'étais devenue une intime. Il ne représentait plus pour moi un Dieu lointain, mais un Dieu qui' m'habitait et qui remplissait en moi ce vide qu'avait occasionné l'absence d'un père. J'ai commencé à comprendre vaguement que Dieu est mon Père et qu'il a toujours été présent pendant toute ma vie pour guider mes pas et veiller sur moi. Cette assistance a fait couler dans mon coeur tout un flot de miséricorde et de pardon dans lequel toute la haine que je portais à mon père a été submergée. Puis, i1 m'est arrivé quelque chose de merveilleux. En relisant les textes que j 'écrivais d'un jet, je comprenais de plus en plus l'amour de Dieu Père. Il se révélait à moi à travers mes écrits.

L'un de mes premiers textes à été justement sur le Notre Père. Je comprends maintenant que Jésus, encore une fois a été fidèle à sa promesse de nous conduire au Père et qu'il le fait pour chacun de nous en particulier. Le Seigneur par le truchement de mon guide spirituel a continué, par la suite, à m'éduquer et je me suis retrouvée libre de penser a mon père sans angoisse et sans haine.


Il m'a fallu du temps avant que ne s'éveille mon coeur a l'amour de ce Père qui a toujours été présent dans ma vie, mais qui pourtant a été si discret, si délicat et si doux. il a mêlé ses pas aux miens, m'a guidé patiemment sans me brusquer et finalement il s'est révélé à moi en passant par son fils Jésus pour me séduire. Lorsque nous n'avons pas de parents et que nous sommes victimes de violence nous avons bien de la peine à croire en l'existence d'un Dieu Amour, pourtant il existe et il est bien vivant dans la vie de chacun de ses enfants, je peux l'affirmer et en témoigner pour l'avoir moi-même expérimenté. Et mon souhait à chacun de vous c'est que vous aussi vous expérimentiez et croyiez à l'Amour inconditionnel de ce Père merveilleux.


Lorsqu'il n'a été demande de faire un témoignage de ma vie, j'ai d'abord hésité en pensant, 'que peut-il y avoir d'intéressant dans ma vie qui mérite d'être témoigné'. J'ai même trouvé, je l'avoue, la demande un peu amusante. Puis je me suis souvenue, tout à coup, que pendant toute la f~ de semaine précédant cette demande de témoignage, j 'avais assisté à un séminaire et tout au long de ce séminaire j'avais été captivée par le Feu et l'Amour qui émanaient de l'Animatrice, et j'avais spontanément dans une prière fait part au Seigneur du désir que jtavais moi aussi de parler de lui. de témoigner de lui et de le faire COnn&1~C et aimer. Cela m'est venu comme un 'flash' et j 'ai compris que par cette demande inattendue de témoignage, le Seigneur me présentait sentait sur Lin plateau d'or une occasion de parler 4e lui. Mon guide spirituel, a qui je n'avais pourtant pas parlé de ma prier e secrète de la fin de semaine1 lorsque je l'ai mis au courant de cette demande, m'a encouragée à accepter de témoigner, cela m1a totalement décidée à dire oui. Quoique je ne sache pas ce que je dirai j 'ai fait une expérience de providence en m'abandonnant "au Seigneur, certaine que lui fera surgir de ma bouche ce qu'il faut puisque nous avons toujours été deux - Lui et moi - dans l'aventure de toute ma vie, ce n'est pas maintenant qu'il me laisserait tomber J'ai fait un saut dans le vide et me voilà.

Retour à la page d'accueil

Dernière mise à jour 2 août 1999

Page d'accueil|Sommaire| Jubilé|Activités| Informations nationales| Informations internationales