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Revue Selon Sa Parole vol. 24 numéro 5, 15 mai 1998

«Donne-moi la sagesse qui vient d'auprès de toi» (Liturgie des Heures)
Ghislaine Cayouette


Depuis l'Ancien Testament jusqu'à aujourd'hui, telle est la prière qui jaillit spontanément du coeur qui se laisse rencontrer par Dieu. Telle est aussi l'humble supplication que l'Église continue de faire sienne à travers le chant des orants du monde entier qui célèbrent «la liturgie des Heures» et qui se nourrissent de la Parole de Dieu. Le Cantique de Salomon ne cesse d'être actuel. Qu'est-ce donc que cette sagesse spirituelle tant désirée? Sagesse à la fois mystérieuse et pourtant presque palpable. Don de Dieu tout à fait gratuit mais également fruit ou encore manifestation de l'expérience chrétienne appelé à se développer au fur et à mesure que s'accroît la maturité humaine et spirituelle.

UNE ÉCOLE «SPÉCIALE» POUR APPRENDRE DIEU SANS TROP COMPRENDRE

La sagesse spirituelle constitue un mode de connaissance des réalités de la foi qui diffère nettement de la théologie sans pour autant s'y opposer. La vie courante y est le lieu principal d'apprentissage et d'expérimentation du «spirituel», et l'intuition l'emporte sur la rationalisation ou la spéculation. À force de fréquentation familière avec le Dieu du quotidien, la personne «sage» acquiert ainsi une juste perception des mystères de la foi et elle en vit. Une sorte de lumière divine pénètre son regard et la rend porteuse de Dieu, souvent même à son insu. Qui n'a pas entendu dire de Mère Teresa ou de Jean Vanier par exemple, qu'ils «respirent» ou «transpirent» Dieu avant même d'avoir prononcé un seul mot. La sagesse spirituelle permet donc d'arriver à dire Dieu sans discourir sur lui. Elle rend présent sans qu'on puisse comprendre ni expliquer où, quand et comment «le Seigneur passe».

UNE MAISON À DEUX PORTES

Il ne faut cependant pas réduire cette sagesse spirituelle à une sorte de foi naïve ou infantile, ni croire qu'il s'agit d'une voie de facilité où l'on apprend sans étudier et où la révélation de Dieu se fait sans intermédiaire, en «ligne directe» avec le Saint-Esprit. Je crois plutôt que dans le plan de Dieu, théologie et sagesse spirituelle «s'embrassent» et se donnent la main pour conduire vers Dieu tous les coeurs qui le cherchent en vérité. Il me semble que l'expérience chrétienne est comparable à une maison familiale suffisamment riche pour posséder deux portes d'accès.

Celle d'en avant, dite théologique, est plus officielle et ordinairement plus visible aux yeux des autres (diplômes). On la tient souvent verrouillée car elle est réservée aux visiteurs. Mais elle est fort utile lorsque l'on veut bien accueillir chez soi des personnages importants (y compris Dieu ou encore... le curé) et elle donne de l'importance et de la beauté à la maison.

Il y a aussi la porte d'en arrière, qu'on pourrait appeler «porte de la sagesse», celle où l'on circule librement dans la vie de tous les jours, celle qui est toujours ouverte aux familiers de la maison et aux amis plus intimes. C'est celle par où Dieu se plaît souvent à passer «en tenue de semaine ou de service», en se faisant reconnaître simplement «à la fraction du pain» et à l'amour que les uns portent aux autres. Plus encore, par cette porte, Dieu ne fait pas que passer, il entre pour demeurer dans la maison. «Toute sagesse vient du Seigneur et demeure auprès de lui (le sage) pour toujours». La sagesse spirituelle est l'ouverture à cette Présence de Dieu qui s'expérimente jour après jour à travers les tâches les plus humbles et les prières les plus simples.

Les deux portes sont donc importantes et complémentaires parce qu'elles répondent à des besoins différents et aussi parce qu'on ne peut enfermer l'Esprit-Saint dans une seule et même façon de toucher les coeurs. Pour franchir les «cénacles» verrouillés et pour réaliser de grandes conversions, cet Esprit ne manque jamais d'imagination ni d'originalité. Il en va ainsi, je crois, pour l'expérience chrétienne. Il suffit simplement d'emprunter la porte que Dieu lui-même ouvre à chacun à travers les multiples appels qu'il adresse au fil des événements, et qui rendent «sainte» une histoire souvent toute simple. L'essentiel n'est certes pas la porte elle-même, mais bien la Personne qui ouvre la porte...

UN FRUIT QUI PORTE DU FRUIT

La sagesse spirituelle est un Don qui vient d'En-Haut, un cadeau du Père et un fruit de l'Esprit. «Elle prévient ceux qui la désirent, en se faisant connaître la première» (Sg 6,13). Elle suppose une sorte de passivité caractéristique de l'expérience chrétienne, où l'Esprit n'est pas saisi consciemment, mais où son emprise est accueillie dès le point de départ et consentie tout au long de l'expérience.

Un peu à la manière du curé d'Ars, le «sage spirituel» est constamment tendu vers Dieu. Il passe sa vie à «Le viser et à se laisser aviser par lui», aimant et savourant la vérité elle-même au lieu d'en analyser les diverses composantes. Cette contemplation engendre par la suite un engagement concret, une sorte «d'activité généreuse» dont parle Mouroux pour traduire les effets visibles de la rencontre avec Dieu.

Même si elle est elle-même un fruit de l'Esprit, on peut également parler de la sagesse comme produisant elle aussi des fleurs magnifiques et des fruits savoureux qui surviennent comme un couronnement de l'expérience chrétienne. Au Livre de la Sagesse, on lit ceci: «Ses labeurs, ce sont les vertus, elle enseigne en effet tempérance et prudence, justice et paix, ce qu'il y a de plus utile aux hommes dans la vie» (Sg 8,7). Et dans cette corbeille qui date de l'Ancien Testament, l'on pourrait certainement ajouter, comme découlant de la sagesse spirituelle, les beaux fruits de l'Esprit énoncés par Paul: «amour, joie, paix, longanimité, serviabilité, bonté, confiance dans les autres, douceur et maîtrise de soi» (Ga 5,22).
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Dernière mise à jour 29 mai 1998

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